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Quand le pouvoir a choisi de ne pas développer notre île
9 mars 2017, par
Plutôt que de créer les conditions du développement du pays au lendemain de la départementalisation, le pouvoir a organisé l’exil en France de la jeunesse réunionnaise. Les femmes ont été particulièrement victimes de cette politique. Elles perdaient un compagnon qui partait en France sans espoir de retour, elles ont connu le déracinement, l’exploitation et le racisme, et certaines ont même dû subir le rapt de leurs enfants, exilés vers des départements français confrontés à la chute de leur population.
Les femmes, piliers des familles (in monman, sinkant papa) n’ont eu cesse de subir les politiques successives des gouvernements dont l’objectif avoué était de résoudre la démographie jugée galopante plutôt que d’accompagner une politique de développement susceptible de répondre aux besoins créés par la hausse de la population. À la fin des années 1950, la promesse de l’extension des lois sociales promise par la départementalisation n’a pas été tenue. La misère est toujours là alors que la seconde guerre mondiale est terminée depuis longtemps.
C’est aussi le temps de la décolonisation. Le peuple algérien est engagé dans la lutte de libération qui le mènera à l’indépendance. Dans les départements d’outre-mer, des Partis communistes sont créés. À La Réunion, le PCR décide d’adopter le mot d’ordre d’autonomie. La crise est générale, car la volonté exprimée par les peuples d’outre-mer en 1945 n’a pas été respectée par le pouvoir.
Dans le même temps, la France connaît une période de prospérité connue plus tard sous le nom de « Trente glorieuses ». Elle a besoin de main d’oeuvre. Le pouvoir veut aussi empêcher le renforcement d’organisations favorables au développement des outre-mer, il a peur que la jeunesse se rebelle contre l’injustice qu’il a créée. Alors, l’ex-premier ministre et député de la Réunion Michel Debré a l’idée de faire venir les jeunes ultramarins sans dans l’Hexagone. En 1963, le Bumidom est créé.
On promet aux Domiens un bel avenir dans l’Hexagone, avec formation et emploi à la clé. Le billet aller est financé par le Bumidom. Mais à l’arrivée les espoirs s’évanouissent. Les emplois sont en bas de l’échelle, les Réunionnais découvrent l’isolement, la précarité… et le racisme.
En effet, combien de femmes réunionnaises ont subi la politique de ces gouvernements qui n’ont eu de cesse de vider La Réunion de ses forces vives, tantôt pour servir de bras aux familles en quête de domestiques bon marché, tantôt pour répondre aux besoins de l’industrie.
Ces femmes ont accepté de partir, vont accepter des conditions de vie difficile, affronter le racisme et se couper quasi définitivement de leurs racines. « Je voulais sortir de la misère », dit l’une d’entre elles, « et surtout donner à manger à mes enfants ». Ou encore elles ont vu leur compagnon ou leurs enfants partir, sans espoir de retour.
Elles ont subi cet exil forcé, et pire encore dans les années 1960-70, face à une dangereuse chute démographique dans des départements ruraux tels que la Creuse, Michel Debré, alors député de La Réunion, met en place une politique pour enrayer ce problème, celle de la « migration des pupilles ».
Pupilles que l’on dit abandonnées par leurs parents auxquels on fait miroiter un avenir radieux pour leurs enfants en métropole. Parfois même les parents verront disparaître leurs enfants sans plus d’information
Des centaines d’enfants seront ainsi déracinés, pour repeupler les départements métropolitains les plus ruraux, afin de servir pour certains de main-d’œuvre paysanne gratuite. Et jusqu’à aujourd’hui ces enfants et leurs familles portent les traces de cette déchirure.
Là encore les femmes réunionnaises pour la plupart illettrées, ont subi l’insupportable pour une mère : le rapt d’enfants.
Il en a fallu du courage à ces femmes pour supporter cette violence de l’État et il a fallu le combat des femmes, notamment pour y faire face et y mettre un arrêt.
Ce combat contre l’exil des forces vives est-il terminé aujourd’hui alors que la violence de la société, qui laisse encore les enfants et les femmes au bord de la route, est encore vivace dans ce « département hors normes » ? Quand de jeunes diplômés ne trouvent pas de travail ici et quittent le pays sans pouvoir revenir ?
Le 8 mars ne peut se réduire à une célébration festive. Le 8 mars a marqué le combat des femmes et doit être célébré en tant que tel mais aussi doit marquer la continuité d’un combat pas encore gagné.
Melkali
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