
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Une communication de Monique Couderc au 8ème congrès de l’UFR
11 mars 2005
Le phénomène des grossesses précoces a toujours existé, dans toutes les cultures. Il est devenu un problème majeur tant s’est modifié l’environnement économique, familial et scolaire dans le monde entier. Il est donc grand temps de sensibiliser et d’agir, car cette problématique sociale est cruciale. Il en va de l’avenir de la jeunesse et de la société réunionnaise.
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En Amérique Latine, c’est une question préoccupante de santé publique. Il en est de même pour la Grande-Bretagne, le Québec (où le taux de grossesse précoce est le plus augmenté chez les adolescentes de moins de 16 ans). Aux États-Unis, chaque année, les grossesses précoces touchent plus d’un million d’adolescentes. Au Brésil, ce phénomène interpelle toutes les autorités de la santé.
Selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), ce problème de grossesse avant l’âge de 18 ans doit être l’objet d’une attention particulière, car ce phénomène de société s’accroît : les risques médicaux, les risques psychologiques et sociaux de la mère comme de l’enfant. En métropole, ces risques, pour la mère et pour l’enfant, préoccupent tous les pouvoirs publics et professionnels de santé, et en particulier ceux de la protection maternelle et infantile.
Non désirées et désirées
La plupart des enquêtes attribuent la cause de ces grossesses, à l’ignorance des jeunes en matière de sexualité. Pendant des années, la seule solution préventive a été de diminuer l’incidence de ces grossesses par l’Interruption volontaire de grossesse (IVG) et des cours d’éducation sexuelle.
Mais la complexité de la question, et différentes études en France et aussi ailleurs, ont montré que cette fécondité élevée ne reste pas uniquement liée à un problème de grossesse non désirée.
Chez certaines adolescentes, le désir d’avoir un enfant apparaît avec une grande intensité. Il s’agit de grossesses désirées. On peut alors parler de véritable projet de vie. Pour ces jeunes adolescentes, être mère représente l’unique perspective d’insertion sociale. Concevoir un enfant est un moyen de conquérir un statut mais aussi d’avoir de la reconnaissance.
Ces grossesses relèvent de plusieurs facteurs psychologiques et sociaux, qui vont de la problématique œdipienne mal assumée à un contexte culturel, social, familial et individuel, perturbé, carencé et souvent associé à un échec scolaire. La détermination du rôle féminin entre également en jeu. En termes identitaires, d’identité féminine : être femme peut signifier être fille, épouse, ou mère. Ce rôle social joué par la mère, varie selon le contexte socio-économique de son pays. Tous ces aspects vont déterminer le destin de cette grossesse.
Ces phénomènes entraînent des conséquences d’ordres social, économique et de santé, non seulement pour les adolescentes mais aussi pour leurs enfants, leur compagnon, leurs familles ; en somme pour toute la société d’une façon globale. Dans notre Département, quelles perspectives de vie, quel avenir autre pour ces jeunes adolescentes, quand on sait qu’un taux de chômage, s’élève à plus de 36%.
Taux de fécondité 5 fois supérieur
En 2003, sur le plan national, 4.033 grossesses précoces ont été enregistrées. Le taux de fécondité des jeunes Réunionnaises est 5 fois plus élevé que celui des Métropolitaines.
À la Réunion, 4% des femmes enceintes étaient des mineures (contre 6% en Métropole).
Il y a une moyenne de 600 enfants qui naissent de grossesses précoces par année.
Ces chiffres sont fiables car ils sont en rapport avec le 8ème certificat de naissance qui est à déclaration obligatoire par la loi Française.
Depuis 2002, devant l’ampleur de la situation, un proviseur d’un lycée de Saint-Denis a su mettre en place un groupe de parole animé par une association, une équipe médico-sociale et un psychologue afin que ces mères adolescentes, quelle que soit la cause de leur grossesse, ne se retrouvent pas seules, abandonnées après l’euphorie de la maternité, et puissent poursuivre leurs études. Mais celui-ci attend toujours la création d’une crèche dans son établissement, pour ces jeunes mères (ainsi que d’autres aides d’accompagnement).
Si dans le Département différents acteurs socio-économiques travaillent en termes de priorité, ce problème de santé doit être reconnu, déclaré au même titre que la violence faite aux femmes, et l’obésité des jeunes enfants, comme un réel et majeur problème de santé publique pour l’île.
Quel plan de prévention ?
Mais comment faire prendre en compte réellement cette problématique sociale quand on sait que très peu de moyens comme actions préventives sont mis en place dans les différents secteurs concernés ?
Dans l’Éducation Nationale, le PDES (Plan départemental d’éducation sexuelle), orienté vers la prévention du VIH et les maladies sexuellement transmissibles, s’est élargi vers la prévention des grossesses précoces certes. Mais ne sont, programmées que deux heures d’informations par année au collège, pour expliquer ce qu’est une sexualité responsable, alors que nous savons tous qu’une partie de l’équilibre psychologique de chaque individu est en lien avec sa sexualité. On sait aussi que plus les cours d’éducations sexuelles seront dispensés tôt, moins il y aura de grossesses précoces.
L’AROF (Association réunionnaise d’orientation familiale) intervient dans les 2/3 des actions de prévention et agit sur les grossesses non désirées. D’après cet organisme, 50% des grossesses précoces à la Réunion sont des grossesses non désirées.
Différents partenaires médico-sociaux comme le médecin, infirmière, l’assistante sociale, la sage-femme, interviennent durant ces grossesses pour le suivi médical. Mais que propose ce plan de prévention, en termes de suivi psychologique pour ces jeunes adolescentes ? Rien.
Il faut savoir aussi, que traditionnellement très élevées dans notre île, les naissances hors mariage vont en augmentant, 3 enfants sur 5 naissent ainsi. Cette façon de concevoir son enfant peut aussi nous interpeller dans cette problématique d’où l’intérêt d’y inclure une dimension psychosociologique et anthropologique.
D’autre part, pour que ce problème de santé publique soit aussi pris en compte (par les pouvoirs publics), il faudrait que tous les décideurs politiques de notre Département, notamment ceux qui ont en charge la santé et le social, reconnaissent que ce problème existe. Qu’il est une priorité pour la jeunesse de ce département.
Il est donc grand temps de sensibiliser et d’agir, car cette problématique sociale est cruciale. La non-prise en charge de ce phénomène, entraînera à long terme des conséquences sociales négatives et graves du type : enfants abandonnés, enfants délinquants et pour les mères elles-mêmes un risque de situation d’échec de leur vie. Il en va de l’avenir de la jeunesse et de la société réunionnaise.
Monique Couderc
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Messages
6 mars 2008, 17:27, par anne
Quels sont les risques médicaux de la grossesse précoce à l’île de la réunion ?
comment endiguer ce problème ?