Lutte contre la pauvreté

Les "nouveaux pauvres", les oubliés de la République

4 décembre 2020

Les associations humanitaires assurent que d’ici la fin de l’année 2020, la France comptera un million de personnes en plus vivant sous le seuil de pauvreté dite « monétaire », en raison de la crise économique et de la crise sanitaire.

La situation est inquiétante pour l’ensemble des ONG, dont Jean Merckaert, le directeur "action et plaidoyer" du Secours Catholique, qui assure que "le seuil des 10 millions de pauvres en France pourrait être franchi cette année".

Combien seront-ils à La Réunion ? Pour l’heure, aucune donnée relative à cette nouvelle situation n’a été communiqué. Des élus du Département ont interpellé le président Cyrille Melchior, afin d’alerter l’État de la situation réunionnaise et de se concerter pour recenser ces nouveaux pauvres et trouver des solutions adaptées à notre île.

La question de la santé des travailleurs agricoles doit être abordée, estiment les ONG. (photo Toniox)

Alors que début octobre, le gouvernement ne tenait pas compte des signaux d’alarme lancés par les associations caritatives, le Premier ministre, Jean Castex, a annoncé le 26 novembre la création d’une aide mensuelle exceptionnelle de 900 euros pour les travailleurs précaires.

Cette aide concernera les saisonniers, intermittents et tous les travailleurs en extra inscrits à Pôle emploi qui, alternent les contrats courts et les périodes de chômage. La mesure gouvernementale concernera près de 400 000 travailleurs précaires (dont 70 000 jeunes). Pour bénéficier de cette mesure ponctuelle (débutée le 1er novembre et s’arrête en février), il faudra avoir travaillé plus de 60% du temps au cours de l’année 2019 et toucher aujourd’hui moins de 900 euros par mois, a précisé le ministère du Travail.

Cette annonce ne fait l’unanimité car elle concerne certains travailleurs, dans le tourisme et la restauration. Or Manuel Domergue, directeur des études à la Fondation Abbé Pierre, a expliqué que les nouveaux pauvres sont
- les jeunes qui étaient en études et qui accèdent à un premier emploi
- les travailleurs non déclarés
- Les travailleurs des secteurs de la garde d’enfants
- les familles monoparentales
- les travailleurs pauvres
- les intérimaires et saisonniers
- les personnes autonomes financièrement, ...

"Ce sont des gens qui travaillent à la tâche, qui cumulaient deux emplois, qui avaient de revenus faibles ou qui étaient au RSA, mais qui arrivaient tout de même à s’en sortir", a expliqué à France 3, Hyacinthe Choury, secrétaire général du Secours populaire de Corse-du-Sud.

Outre la crise Covid-19 qui juxtapose la crise économique, certaines mesures prises par le gouvernement, comme par exemple, l’obligation de devoir travailler au moins 6 mois pour recharger les droits au chômage ont créé de nouveaux précaires. En effet, des nombreuses personnes signent bien souvent des contrats d’1 à 3 mois, sans avoir de possibilité de recharger leurs droits.

De plus, "beaucoup d’associations ont souffert de la réforme de l’ISF notamment - c’était un avantage fiscal pour les personnes qui étaient touchées par l’ISF et faisaient des dons aux associations. L’ISF ayant été supprimé, remplacé, cet avantage diminue et les personnes donnent moins aux associations", a souligné Manuel Domergue.

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