Rassemblement à l’appel de La Ligue des Droits de l’Homme à La Réunion

Les Réunionnais solidaires de George Floyd et des autres victimes du racisme

10 juin 2020

Ce vendredi 9 juin à 18 heures au Parvis des Droits de l’Homme et de la Laïcité à Champ-Fleuri (Saint-Denis), a eu lieu un hommage à George Floyd à l’initiative de la section de La Réunion de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH). Plusieurs centaines de personnes ont participé à cette cérémonie pour exprimer la solidarité du peuple réunionnais avec George Floyd et les autres victimes du racisme. Après l’allocution prononcée dans ce sens par Dominique Rivière, président de la LDH, une mise « un genou en terre pour observer une minute de silence » a été appliquée dans cet esprit. Puis plusieurs militants associatifs ont exprimé leur soutien à ce rassemblement, applaudis par les participants. Voici le texte intégral de l’allocution de la LDH à La Réunion, avec des inter-titres de ‘’Témoignages’’.

Image Réunion Première.

Aujourd’hui, 9 juin, jour où ont lieu aux États-Unis, les obsèques de Monsieur George FLOYD, beaucoup de femmes et d’hommes, de toutes origines de par le monde, attachés aux droits humains, ont souhaité manifester leur émotion et leur détermination solidaire pour continuer à lutter contre le racisme sous toutes ses formes.
Sans doute, d’un pays à l’autre, les situations sont différentes. Les États-Unis ne sont pas la France, La Réunion n’est pas l’hexagone. De même, l’Inde n’est pas Madagascar, ni la Chine l’Afrique du Sud, - et les pays d’Amérique latine ne se comparent pas à la Russie ou aux pays du Moyen Orient.
Mais partout, les racines du racisme sont les mêmes et peuvent conduire à la tragédie. Oui, de l’injure ou du « moucatage » raciste au nettoyage ethnique, à l’holocauste, aux guerres de religion, au meurtre de George FLOYD, c’est la même racine qui pousse : le refus, le mépris de la dignité de l’autre, en raison de sa différence, de son origine, de sa religion ou de sa couleur de peau…
C’est pourquoi, nous voulons non seulement marquer notre solidarité avec les luttes contre le racisme aux États-Unis, mais aussi regarder avec lucidité ce qui se passe dans notre pays et qui relève de notre responsabilité citoyenne directe.
Comment ignorer en effet que le meurtre insupportable de George FLOYD réveille chez nous beaucoup de ressentis devant l’injustice et l’impunité, face à des actes racistes ou à des pratiques violentes ou discriminatoires qui sont d’autant plus intolérables lorsqu’elles proviennent des rangs des institutions chargées de nous en protéger.

Justice et vérité

Nous demandons la justice et la vérité à propos d’un certain nombre de cas de décès suite à des interventions policières. Pour la dernière période, nous évoquons ici la mémoire de :
- Lamine Dieng, 25 ans,
- Adama Traoré, 24 ans,
- Aboubacar Abdou, 31 ans,
- Abdelhakim Ajimi, 22 ans,
- Abou Bakari Tandia, 38 ans,
- Ricardo Barrientos, 52 ans,
- Mohamed Boukrourou, 41 ans,
- Massar Diaw, 24 ans,
- Philippe Ferrières, 36 ans,
- Mariame Getu Hagos, 24 ans,
- Serge Partouche, 28 ans,
- Wissam El Yamni, 30 ans,
- Abdelilah El Jabri, 25 ans,
- Amadou Koumé, 33 ans,
- Mamadou Marega, 38 ans,
- Mohamed Saoud, 26 ans,
- Ali Ziri, 69 ans, mort après un « pliage »,
- Abdelhak Goradia, 51 ans, décédé
par asphyxie dans un véhicule de police…

La plupart de ces patronymes disent assez l’origine de ces personnes… Et combien d’autres cas faut-il compter de « malaise cardiaque », d’« asphyxie », ou de « mort naturelle », sans autre détail communiqué aux familles.
Nous demandons pour chaque cas où des interrogations se font jour, une enquête impartiale et l’application des sanctions légales réprimant les infractions constatées. Pour renouer avec la confiance, il faut en finir avec le déni, l’omerta et l’impunité.
Cette exigence va de pair pour nous avec le respect que nous portons aux policiers et gendarmes tombés dans l’exercice de leur mission. Nous évoquons également ici leur mémoire, résolus à ne pas faire de différence parmi les membres de la « famille humaine ».
Car nous le disons, comme d’autres avant nous : Non, le racisme d’attaque des uns ne saurait justifier un racisme de défense ou de revanche. Les deux appauvrissent notre humanité. Comme le disait Martin Luther King, « l’obscurité ne peut pas chasser l’obscurité ; seule la lumière le peut. La haine ne peut pas chasser la haine… ».

Tous unis

Pour gagner contre le racisme il nous faut tous être unis, sans distinction d’origine, de nationalité ou de religion. Oui, disons-le d’une même voix avec George FLOYD : LE RACISME SOUS TOUTES CES FORMES NOUS EMPECHE DE RESPIRER !
Mettons un genou en terre pour rendre hommage à la mémoire de notre frère, Monsieur George FLOYD, cet Afro-Américain tué par des policiers à Minneapolis, aux États-Unis.
Mettons un genou en terre pour dire notre détermination à agir en toute solidarité pour faire reculer le racisme et les discriminations sous toutes leurs formes.
Mettons un genou en terre pour observer maintenant une minute de silence.

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