Lutte contre la violence familiale :
« Tout doit commencer par l’éducation »

3 septembre 2009

Voici un communiqué diffusé par l’UFR (Union des femmes réunionnaise) dénonçant la cascade de violences familiales que connaît La Réunion.
L’UFR estime nécessaire l’élaboration d’un programme de lutte contre toute forme de violence, même verbale, et cela doit passer par l’éducation… « au respect et à la tolérance ».

Est-ce ainsi que les hommes vivent ?
Et est-ce ainsi que femmes et enfants doivent mourir ? Quatre morts et 2 blessés à Saint-Joseph. Le père ne supporte plus que son ex-compagne puisse vivre sans lui, alors il tue, il s’arroge le droit de vie et de mort pour affirmer sa toute puissance. Un père peut donc assassiner sans trembler ses propres fils et la mère de ceux-ci. Nous vivons en ce moment à La Réunion une escalade dans les violences conjugales comme si les bourreaux se livraient à une macabre compétition dans le nombre des victimes. Il est temps que la réaction face à ces horreurs soit efficace. Il ne s’agit pas d’un problème de femmes réglé par des associations de femmes avec marche blanche après chaque meurtre. C’est un problème de société qui demande une réponse de société : une loi-cadre qui mettrait les violences familiales au cœur du débat.
Tout doit commencer par l’éducation, personne n’appartient à personne, pas plus les enfants que la compagne, la vie humaine est sacrée, la séparation, si douloureuse soit-elle, n’est pas une fin de tout, il y a un après qui peut se construire. La notion de couple doit être bien définie, c’est un partenariat et il y a égalité entre les partenaires, respect de l’un et de l’autre, l’enfant est le cadeau de cette union, il est faible et les parents lui doivent amour et protection.
Les plaintes des femmes menacées doivent être prises en considération, les hommes reconnus violents doivent être soignés et surveillés si possible, les structures d’accueil pour femmes et enfants victimes doivent être en nombre suffisant car la loi du 26 mars 2004 pour le maintien au foyer des victimes a du mal à être appliquée, il faut accompagner les familles qui ont subi des drames et tout faire pour que les survivants puissent se reconstruire en réunissant les fratries.
Tout le monde est concerné, enseignants, psychologues, travailleurs sociaux, personnel de police et de justice, personnel médical, responsables politiques et syndicaux, associations... doivent se réunir et élaborer un programme de lutte contre toute forme de violence, même verbale, car l’éducation au respect et à la tolérance est indispensable à chaque individu, comme l’enseignement, la nourriture et les soins médicaux. La mise en application de ces mesures va avoir un prix. De l’argent, il y en a eu en quantité pour les banques et leurs erreurs de gestion, les traders, les parachutes dorés... pourquoi n’en trouverait-on pas pour mettre en place ces propositions qui assureraient à chaque citoyen, homme, femme, enfant, une vie équilibrée et sereine où les ruptures dans un couple n’entraîneraient pas une tuerie d’innocents ?
Le temps des discours, des marches blanches doit être appuyé par le temps d’une nouvelle législation.

Pour l’UFR, Marie-Hélène Berne


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus