Nouvel appel à l’action et à la solidarité

« Madagascar : les agences de l’ONU intensifient leur assistance dans le sud du pays »

22 octobre 2016

L’ONU a lancé une nouvelle alerte jeudi au sujet de la menace de famine dans le sud de Madagascar. La situation est toujours plus dramatique, mais elle ne semble pas émouvoir les responsables politiques de La Réunion. Seul Maurice Gironcel, maire de Sainte-Suzanne, a pris position en faveur d’une solidarité active des Réunionnais. Voici le point de la situation fait par l’ONU.

Distribution d’argent liquide à Tsihombe, à Madagascar. Photo PAM/David Orr

Le Programme alimentaire mondial (PAM), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont annoncé jeudi l’intensification de leurs efforts dans le sud de Madagascar après la publication des résultats d’une récente évaluation sur la sécurité alimentaire dans la région.

Selon le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), plus de la moitié de la population dans le sud de Madagascar (environ 840.000 personnes) connait des niveaux alarmants d’insécurité alimentaire.

D’après cette évaluation, la sécurité alimentaire et la situation nutritionnelle dans le pays pourraient se détériorer dès 2017 si l’action humanitaire n’est pas rapidement accrue.

Fin des stocks de nourriture

« Ce sont des gens qui vivent dans une situation terrible, beaucoup n’ont rien d’autre que des fruits sauvages à manger. Nous devons agir ensemble maintenant pour sauver des vies et donner de l’espoir », a déclaré le Directeur du PAM dans la région, Chris Nikoi.

Beaucoup de familles ont recours à la mendicité, à la vente de leurs terres ou de leurs biens, et mangent leurs stocks de semences pour survivre. Dans ces conditions difficiles, les enfants sont souvent retirés de l’école pour gagner de l’argent, chercher de la nourriture, du bois et de l’eau, dans une partie du pays où ils souffrent déjà de multiples privations.

« Les stocks de nourriture de la récolte précédente ont été terminés en août, et la prochaine récolte ne sera qu’en mars 2017. Si nous n’intensifions pas nos efforts maintenant, cette période de faim durera une autre année », a dit le Coordonnateur sous-régional de la FAO pour l’Afrique australe, David Phiri.

Le PAM a indiqué qu’il intensifierait ses opérations pour atteindre près de 1 million de personnes vulnérables d’ici la fin du mois prochain. L’agence va aussi étendre son programme de nutrition pour prévenir et traiter la malnutrition aiguë modérée chez les femmes enceintes, les mères allaitantes et les enfants de moins de cinq ans, tout en continuant à aider les enfants dans le sud de Madagascar avec un repas chaud chaque jour pour assurer une fréquentation régulière à l’école.

150 millions de dollars pour sauver des vies

L’UNICEF intensifiera ses opérations dans le domaine de l’eau et de l’assainissement pour atteindre 850.000 personnes supplémentaires. L’agence continuera l’évaluation nutritionnelle des enfants de moins de cinq, tout en assurant le traitement des enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère.

La réponse immédiate de la FAO vise quant à elle 850.000 personnes dans les districts les plus touchés. L’assistance consiste notamment à fournir des semences à maturation rapide et résistantes à la sécheresse. Les agriculteurs recevront également des outils pour remplacer ceux qui auraient été vendus durant cette période de faim prolongée. Un soutien à la production animale sera également fourni.

Afin de soutenir efficacement les personnes à Madagascar et éviter une catastrophe, le PAM a besoin de 89 millions de dollars, l’UNICEF de 36,5 millions de dollars, et la FAO de 18,5 millions de dollars.

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