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Madagascar : « nous avons faim ! » Quelle réponse à La Réunion ?
« Insécurité alimentaire sévère dans le Sud de Madagascar » : l’ONU se mobilise, qu’attendent les responsables politiques de La Réunion ?
mercredi 8 juin 2016
Dans un communiqué diffusé le 1er juin à Madagascar, le système des Nations Unies de Madagascar confirme la gravité de la crise alimentaire dans la Grande île. En raison des conditions climatiques, les récoltes de riz, maïs et manioc étaient déjà en baisse de 65 % par rapport à la moyenne en juin dernier. Au cours des derniers mois, la situation de s’est pas arrangée et l’ONU lance l’alerte. Les responsables politiques de La Réunion vont-ils rester passif devant une des plus graves famines du monde qui se déroule à nos portes ?
»Le phénomène El Nino affecte environ 60 millions de personnes dans le monde. Dans la région de l’Afrique australe en particulier ou se trouve Madagascar, 32 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire due à la sécheresse prolongée provoquée par El Nino. Le Sud de Madagascar, en particulier les huit districts qui se trouvent dans la zone structurellement aride (Betioky sud, Ampanihy,.Tsihombe, Beloha, Belily, Ambovombe, Amboasary et Taolagnaro), subit les effets d’Ei Nino depuis septembre 2015. À partir de cette période, la pluviométrie a baissé jusque 25% du niveau normal jusqu’en février 2016, alors que les productions agricoles (riz, maïs, manioc) de juin 2015 étaient déjà en baisse jusqu’à 65% des moyennes observèes des cinq dernières années.
Des vies en danger
Un plan d’assistance humanitaire d’une durée d’un an a été conjointement élaborée par les acteurs humanitaires, sous le leadership du Gouvernement malgache. Ce plan nécessite un financement de 69,9 millions de dollars américains, dont 34,5 millions correspondent à une phase d’urgence aiguë pendant les trois premiers mois jusqu ’à la prochaine récolte de juin 2016.
Pour répondre à cette situation, le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires (UNOCHA) a alloué à travers le Central Emergency Responses Fond (fonds CERF), un montant de 6 millions de dollars américains. Cette allocation fait partie de la réponse du Système des Nations Unies et s’ajoute aux actions déjà en cours. Le fonds CERF a été activé pour combler les besoins financiers du plan de réponse d’un an, mais le fonds vise strictement les activités qui sauvent directement des vies pendant la phase d’urgence aiguë dans les six premiers mois de cette réponse (avril à septembre 2016).
« Besoins de financement énormes »
Quatre secteurs ont été priorisés : Peau/hygiène/assainissement, la nutrition, la santé et la sécurité alimentaire. Six districts où le taux d’insécurité alimentaire sévère est le plus élevé, à savoir Ampanihy, Beloha, Tsihombe, Bekily, Ambovombe et Arnboasary, et 32 communes dans ces districts, où la prévalence de la malnutrition aigüe dépasse les seuils dïntervention humanitaire, en sont bénéficiaires. Le fonds a été réparti entre ces secteurs et a été mis à la disposition de cinq Agences du Système des Nations Unies, à savoir l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Programme alimentaire mondial (PAM), le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). Ces agences mettront en œuvre les activités planifiées conjointement avec les Ministères concernés et les ONG. Par ailleurs, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) vient d’allouer des ressources additionnelles en vue d’accompagner le plan de réponse humanitaire à travers le développement d’un plan de relèvement pour le moyen terme, le renforcement des capacités du BNGRC dans les régions affectées ainsi que la réactivation du Système d’alerte précoce.
Les besoins de financement restent énormes. Sous la direction du Coordonnateur résident, le Système des Nations Unies continue de mobiliser des ressources additionnelles pour accompagner les efforts du Gouvernement malgache dans la mise en œuvre de la réponse nationale, dans l’objectif de combler les besoins financiers immédiats et ceux nécessaires à la phase de post-urgence aiguë. »