
C’était un 30 juin
30 juin, par1993- La disparition de Lucet Langenier. Elle a été brutale, prématurée et a frappé douloureusement non seulement sa famille mais aussi ses (…)
8 octobre 2005
Puissance des images !
Il y a 20 ans environ, RFO-Réunion projetait un film réalisé par la BBC. Une famille anglaise, le soir venu, dîne paisiblement en regardant la télé. Soudain, tout le monde cesse de manger car aux fenêtres de la maison, une foule silencieuse d’hommes vêtus de djellaba, regardent les occidentaux manger.
L’argument de ce film était : si les Africains n’ont pas à manger chez eux, ils viendront chez nous quelles que soient les épreuves, quels que soient les risques encourus, rien ne pourra les arrêter.
Quelques jours après la diffusion de ce film, l’émotion est retombée. Ce que je ne vois pas n’existe pas .
Puissance des images !
Une semaine durant, les télévisions nous ont montré ces désespérés qui franchissent grillages, clôtures, murs et barbelés, qui affrontent, désarmés, les fusillades espagnoles, qui tentent de traverser le détroit de Gibraltar sur des bouées.
Nous les avons vus, ces morts de faim, et nous est revenu en mémoire ce proverbe : "ventre affamé n’a pas d’oreilles". Dites-leur qu’ils vont mourir s’ils tentent de passer, ils n’écoutent pas, ils savent que s’ils renoncent à passer, ils mourront et leur famille avec eux.
Puissance des images !
Près de chez nous, à Mayotte, il y a aussi des désespérés qui, toutes les nuits, tentent de franchir 70 km sur des barcasses pourries. Tous les mois, les morts par noyade se comptent par dizaines. Mais aucune télévision n’est là pour filmer ces drames et en rendre compte. Pas d’image, pas de concrétisation du drame, pas de compassion !
Pire, quelques démagogues en profitent. Exprimant leurs fantasmes racistes, au cri de "Comores dehors" !, ils attisent la braise de la xénophobie : jetez dehors ces “faux Français”, "ces tricheurs qui viennent nous ôter les allocations de la bouche" ! comme on peut l’entendre dire sur certaines ondes.
Puissance des images !
Moins d’une semaine après la diffusion des désespérés montant à l’assaut des murs et barbelés de Melilla et Ceuta, les Européens viennent enfin de se rendre à l’évidence.
“Le Figaro” et “Le Monde” rapportent que le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, a invité l’Europe à se mobiliser pour faire face à la crise. Devant l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe réuni à Strasbourg, il a déclaré : "Il est urgent que l’Union européenne joue un rôle de premier plan dans ce domaine tant en ce qui concerne les politiques de migrations que pour l’élaboration d’un ambitieux plan de coopération avec l’Afrique ". Selon M. Moratinos, "il s’agit d’une priorité pour l’Europe, et pas seulement pour l’Espagne". Le ministre demande aux Vingt-Cinq de "gérer ensemble ce phénomène qui risque sinon de nous dépasser et nous entraîner dans des effets dévastateurs".
Le commissaire européen à la Liberté, la justice et la sécurité, Franco Frattini, a répondu positivement à la demande du gouvernement espagnol en annonçant notamment qu’une mission technique allait se rendre sur place.
Dans un entretien au quotidien italien “La Stampa”, M. Franco Frattini affirme que "personne en Europe ne peut se sentir protégé à l’intérieur d’une forteresse parce que la forteresse s’est écroulée" . Les images de Ceuta et Melilla, ajoute-t-il, montrent que "la force du désespoir est vraiment grande" et que "l’Europe ne peut plus penser s’y opposer par des fils de fer barbelés" . Il se dit également d’accord avec l’idée lancée par le ministre italien de l’Intérieur, Giuseppe Pisanu, d’un "plan Marshall" pour aider l’Afrique subsaharienne.
Puissance des images !
Pour tenter de faire face aux conséquences de ce déferlement de désespoir, la Commission adoptera mercredi 12 octobre, à l’initiative du commissaire au développement, Louis Michel, une communication définissant "une stratégie pour l’Afrique" et proposant "un pacte euro-africain pour accélérer le développement de l’Afrique", car le principal moyen de freiner les flux migratoires est de mener une politique de développement plus ambitieuse dans les pays d’où proviennent les immigrés.
En se prononçant pour "une approche globale et intégrée de l’immigration dans la région méditerranéenne", les ministres de l’intérieur des Vingt-Cinq ont souligné la nécessité d’intensifier "la coopération avec les pays situés aux frontières méridionales de l’Union européenne, de même qu’avec un certain nombre de pays d’origine et de transit importants du continent africain".
Puissance des images !
Confronté à ces images-choc, “Le Monde” publie un éditorial dont nous reproduisons quelques extraits. On croirait lire notre journal.
Extraits :
[Chaque jour, au péril de leur vie, des cohortes d’immigrants tentent de franchir les frontières de l’Europe pour fuir la misère à laquelle ils se savent condamnés s’ils restent dans leurs pays d’origine. Une partie de ces malheureux gagne les côtes africaines et s’embarque sur des bateaux pourris à destination de l’Espagne ou de l’Italie. Ils ne parviennent pas toujours à bon port, engloutis par les vagues meurtrières de la Méditerranée.
Au Maroc, les enclaves espagnoles de Ceuta et de Melilla attirent les candidats au départ, qui se heurtent aux barbelés érigés au seuil de ces morceaux d’Europe et aussi parfois aux balles de la police. Spectaculaires, ces drames attirent l’attention sur la terrible situation faite à des centaines de milliers d’hommes et de femmes coupables de n’être pas nés sous les bonnes latitudes, là où règne une relative prospérité.
Cet indécent partage du monde entre l’extrême pauvreté et l’abondance relative est devenu insupportable. [...] L’Europe met en place une nouvelle stratégie, qui passe par une coopération renforcée avec les pays d’Afrique. Elle a compris que la meilleure façon de freiner le mouvement migratoire est d’aider au développement des États d’où viennent les immigrants (pays d’origine) ou par lesquels ils passent avant de se présenter aux frontières européennes (pays de transit).
C’est, à l’évidence, la bonne solution. Elle suppose que l’Union européenne accepte d’affecter à cette politique des moyens considérables et qu’elle soit capable de mettre en œuvre le grand plan pour l’Afrique dont chacun reconnaît aujourd’hui l’urgence.]
Jean Saint-Marc
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