
C’était un 30 juin
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Colonisation
10 janvier 2006
“Témoignages” a interrogé Yvan Combeau, professeur d’Histoire contemporaine à la faculté de Saint-Denis. Il revient sur la Loi n° 2005-158 du 23 février 2005 ’portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés’.
À propos du projet de loi du 23 février 2005, le président Chirac a tranché cette semaine en faveur d’une réécriture de son article 4 qui a soulevé une vive polémique. Que pensez-vous 1°) de la proposition présidentielle ; 2 °) du fond du débat ?
- Yvan Combeau : Le président de la République, lors de ses vœux, a déclaré que le texte actuel divise les Français et doit être réécrit. Il a ajouté "Après avoir consulté les principales associations, le président de l’Assemblée Nationale déposera une proposition de loi en ce sens afin de réécrire ce texte, et ceci afin de parvenir à une rédaction qui rassemble et qui apaise les esprits".
Le chef d’État n’a pas pris la voie possible d’un avis du Conseil constitutionnel. Il compte sur une évolution de la majorité parlementaire. Certes, plusieurs déclarations appuient la position présidentielle (ainsi le ministre de l’Outre-mer François Baroin) mais les blocages sont persistants. Il lui faut maintenant convaincre les membres du groupe parlementaire de l’U.M.P., et revenir sur les votes affichés depuis juin 2004 et, plus récemment sur les déclarations, les positions et le vote de la séance à l’Assemblée nationale du 29 novembre 2005. Sur le fond, demeure donc l’essentiel, la demande d’abrogation de l’article 4 de la loi du 23 février 2005 est toujours en attente.
En tant qu’historien, comment comprenez-vous ce jugement du président Chirac qui a dit aussi qu’il ne revient pas aux députés d’écrire l’Histoire ?
- En effet, il n’appartient pas aux législateurs de définir la manière d’écrire ou d’enseigner l’Histoire, de fixer le cadre de “vérités officielles”. L’Histoire doit demeurer la discipline du doute examinateur et de l’esprit critique. Elle n’est pas une fabrique à procès ou un auxiliaire des exécutifs. Il importe par contre d’insister sur la complexité de la recherche et de l’écriture historique.
Dans une période où se manifeste une omniprésence mémorielle, s’exprime à l’évidence un besoin d’Histoire. L’historien est là pour établir, voire rétablir des faits, proposer des explications et construire cette connaissance du passé scientifiquement élaborée en définissant ses sources et ses méthodes. Henri Irénée Marrou écrivait avec justesse que "l’homme ne se libère pas du passé qui pèse obscurément sur lui par l’oubli mais par l’effort pour le retrouver, l’assumer en pleine conscience de manière à l’intégrer".
Certains soulignent que cette polémique a au moins le mérite de faire émerger un débat public sur la colonisation et sur les rapports entre Histoire et politique. Pourquoi ce débat devrait-il se cristalliser à l’Assemblée nationale ?
- L’année 2005 a souligné le poids de la mémoire, ce passé si présent, dans l’analyse et la compréhension de nos sociétés. Mais la mémoire n’est pas l’histoire. Les débats que vous évoquez ont une résonance particulière dans notre région où l’histoire des îles a été marquée par les colonisations et les décolonisations. Les recherches et les débats avec les historiens dans le Sud-Ouest de l’océan Indien, (Madagascar, Mozambique, Comores, Maurice...) ont été particulièrement intenses cette année. Rappelons les récentes rencontres de Tamatave avec le colloque international de septembre 2005 sur l’Écriture de l’histoire avec une réflexion sur les rapports Histoire-Mémoire-Politique ou la place de l’histoire dans la rédaction des manuels scolaires... En octobre dernier, a eu lieu le colloque du C.R.E.S.O.I. sur l’histoire de La Réunion sous la 4ème République (Entre Colonie et Département) avec la participation de nombreux enseignants, de doctorants et un très large public. En décembre la chaire UNESCO a organisé deux journées sur les relations Madagascar-La Réunion avec l’édification d’une stèle mémoire. Ces débats sont à prolonger en 2006... Et cette année, le soixantième anniversaire de la départementalisation nous en donne l’occasion. Il peut être un moment d’échanges afin de mieux comprendre l’événement (19 mars 1946), cette forme originale de décolonisation et son impact dans l’Histoire de La Réunion et du Sud-Ouest de l’océan Indien.
Propos recueillis par Pascale David
Recherche universitaire, présence en Outre-mer
Un amalgame très controversé
Nous reproduisons ci-après l’article 4 de la loi
n° 2005-158 du 23 février 2005 dans son intégralité :
"Les programmes de recherche universitaire accordent à l’histoire de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, la place qu’elle mérite.
Les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, et accordent à l’histoire et aux sacrifices des combattants de l’armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit.
La coopération permettant la mise en relation des sources orales et écrites disponibles en France et à l’étranger est encouragée."
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