Rapport de l’OCDE et la Commission européenne

Mieux s’occuper des personnes âgées

18 juin 2013

Dans 40 ans, plus d’un habitant de l’Union européenne sur 10 aura plus de 80 ans. Comment faire face à ce changement rapide et profond ? Propositions conjointes de la Commission et de l’OCDE dans un rapport qui vient d’être publié.

Peu de pays cherchent à savoir si les services de soins de longue durée sont sûrs, efficaces et s’ils répondent aux besoins des patients, alors que la question des soins liées aux personnes âgées les concerne tous.

« En 2050, le nombre des personnes âgées de plus de 80 ans aura doublé, passant de 3,9% à 9,1% de la population dans les pays de l’OCDE et de 4,7% à 11,3% dans les 27 États membres de l’Union européenne. On estime que jusqu’à 50% d’entre eux devront être aidés dans leur quotidien. Il ressort pourtant d’un nouveau rapport conjoint de l’OCDE et de la Commission européenne, A Good Life in Old Age que les pouvoirs publics ont d’ores et déjà du mal à apporter les soins appropriés aux personnes âgées ayant des capacités physiques ou mentales réduites.

 

La plupart des pays se sont dotés de lois empêchant les abus, notamment à travers la diffusion publique de cas spécifiques, des mécanismes de dépôt de plainte ou des médiateurs chargés de traiter les problèmes. Toutefois, ils sont très peu nombreux à chercher systématiquement à savoir si les services de soins de longue durée sont sûrs, efficaces et s’ils répondent aux besoins des patients.

 

Niveau médiocre des soins

Ainsi, un tiers seulement des pays de l’OCDE recueille des statistiques sur les chutes et les fractures qui en résultent – lesquelles représentent une cause majeure de décès chez les personnes âgées. La situation n’est pas meilleure en ce qui concerne les escarres, signe que les personnes à mobilité réduite ne reçoivent pas les soins dont elles ont besoin. Quelques rares pays, comme les États-Unis, la Finlande, l’Islande et les Pays-Bas, évaluent la dépression chez les personnes âgées dépendantes, une situation pourtant très répandue. Quelques autres, comme l’Allemagne, l’Angleterre, la Corée, les Pays-Bas et le Portugal, viennent à peine de commencer à évaluer l’avis des patients sur les services de soins de longue durée. 

De faibles niveaux de soins, souvent dû à un manque de communication entre les hôpitaux, les médecins et les structures de soins, peuvent entraîner des hospitalisations inutiles. Les données de l’OCDE sur les hospitalisations évitables des personnes de plus de 80 ans atteintes de maladies chroniques mettent en évidence le niveau médiocre des soins dans l’ensemble des pays. Par exemple, les taux d’hospitalisations évitables pour cause d’asthme varient de 20 pour 100.000 habitants en Allemagne à 254 en Lettonie, 458 en Finlande et 650 en Corée. Les variations sont analogues chez les personnes âgées souffrant de diabète non contrôlé ou de broncho-pneumopathie chronique obstructive.

 

Sortir de l’approche a minima

Des réformes importantes sont nécessaires pour améliorer les services fournis aux personnes âgées fragiles et les protéger contre des niveaux de soins insuffisants. A ce jour, de nombreux pays de l’OCDE et de l’UE ont déjà mis en place une législation imposant l’agrément des maisons de retraite, mais uniquement sur la base de critères minimums de conditions de vie et de dotation en personnel. Ce type d’approche a minima de la qualité ne suffit pas : il faut désormais valider les résultats, la sécurité, l’efficacité et le ressenti des patients avant de délivrer l’agrément aux maisons de retraite, comme c’est le cas par exemple en Allemagne, en Australie, aux États-Unis et aux Pays-Bas.

Il convient notamment de redoubler d’efforts pour relever le niveau des soins prodigués à domicile et dans les structures d’hébergement avec services, où l’assurance qualité n’est ni évaluée, ni obligatoire, ni normalisée dans la plupart des pays, alors que 70% des personnes âgées dépendantes reçoivent des soins chez elles.

Si les pouvoirs publics veulent répondre à la demande future de soins de meilleure qualité et de choix des patients, ils doivent faire en sorte que les informations nécessaires relatives à la qualité des soins de longue durée soient accessibles au public. L’Allemagne, l’Angleterre, l’Australie, le Canada, la Finlande, l’Irlande et certains autres pays le font déjà, en permettant aux usagers de comparer la qualité des différentes structures de soins. »

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