
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Laïcité à La Réunion
3 novembre 2004
Le rectorat a eu hier matin à réaffirmer sa position quant à l’application de la loi sur la laïcité dans l’académie. Les avis sont unanimes : souplesse et discernement sont nécessaires pour que ce texte ne soit pas à l’origine de conflits qui n’ont pas lieu d’être dans notre société multiculturelle de tolérance.
La Réunion n’avait pas besoin de loi sur la laïcité. Dès lors que la loi existe, elle ne peut y déroger. Son interprétation et ses applications peuvent cependant poser problème. Exemple d’actualité : au lycée Leconte-de-Lisle à Saint-Denis. Leyla nous raconte.
Mardi dernier, Sabiha et Leyla, toutes deux élèves en classe de 1ère STT au lycée Leconte-de-Lisle, ont été prises à part par la proviseur adjointe de l’établissement qui les a mises en garde sur les sanctions qu’elles encourraient si elles ne respectaient pas l’application de la loi sur la laïcité.
"Elle nous a parlé des femmes afghanes qui se battent pour leur indépendance, mais cela n’a rien à voir avec nous. Nous ne subissons aucune pression et portons le châle de notre propre gré", nous confie Leyla. "On ne veut pas créer de problème, on accepte la loi".
Les deux jeunes filles se plient aux consignes de la proviseur adjointe et ôtent leur châle en classe, comme elles le faisaient déjà pour certaines matières scientifiques où le voile représente un danger.
Cependant, constatant qu’elles sont les seules à respecter cette nouvelle réglementation, elles se demandent si la loi est véritablement applicable à La Réunion. Elles décident alors de remettre leur châle, soutenues par leurs camarades de classe qui, quelle que soit leur confession, ne voient pas en quoi ce port peut déranger.
Les professeurs eux-mêmes n’émettent aucune objection. "On n’est pas contre la loi si elle est appliquée pour tous", souligne Leyla, "c’est une question de justice et de tolérance". Le vendredi, la proviseur adjointe les convoque à nouveau. Elle dément l’information retransmise par RFO Radio qui fait état de l’existence d’une circulaire qui reviendrait sur la mise en application de la loi sur la laïcité au sein de l’académie de La Réunion.
La proviseur adjointe aurait exigé que dès le lendemain, elles ôtent leur châle dès le passage des grilles de l’établissement. Leyla confie qu’elle ne souhaitait pas que cette affaire éclate sur la place publique.
"Des parents qui ont appris ce qui nous arrivait se sont mobilisés. Nous n’avons rien contre la proviseur, comme elle n’a certainement rien contre nous. Nous nous sommes toujours trouvées sur son chemin, voilà tout. Dites bien que nous ne voulons pas créer d’ennuis. Nous sommes respectueuses des règles, mais il faut clairement nous les expliquer".
Le papa de Leyla, conscient que chaque proviseur est responsable de la mise en application ou non de la loi sur la laïcité dans son établissement, déplore le manque de concertation dans cette affaire. Il estime aujourd’hui nécessaire de "clarifier la situation".
Après s’être rassemblés hier matin devant les grilles de l’établissement, associations musulmanes, parents d’élèves, élèves ainsi que la députée Huguette Bello se sont rendus au rectorat. Ils ont été reçus et entendus par le directeur du cabinet du recteur, qui a soutenu la nécessité de dialogue et d’une application souple et intelligente de la loi.
Le recteur Christian Merlin s’est ensuite adressé à la presse. Selon lui, "la position de l’académie est très claire". La Réunion s’inscrit dans le champ d’application de la loi nationale sur la laïcité, et le recteur dément à nouveau l’existence d’une circulaire qui exempterait l’académie de cette application, comme avancé la semaine dernière sur les ondes de RFO Radio.
"Diffusée sur les ondes, cette information erronée a provoqué un trouble instantané, dissipé en cours de journée. C’est un incident fâcheux qui remet en cause l’équilibre". Il souligne qu’au vu du contexte réunionnais, une lettre du directeur du cabinet du ministère distingue les tenues traditionnelles communément portées à La Réunion, "dont le port ne peut être regardé comme manifestant une appartenance religieuse".
Christian Merlin souligne que "le châle a été admis de tout temps" et qu’aucun incident n’est intervenu jusque-là sur ce point. En cas de divergence, il rappelle les préconisations légales qui font état de la mise en place de réunions de concertations avec les parents, les élèves, les responsables d’établissements et le corps enseignant.
S’agissant du cas de Leyla et Sabiha, Christian Merlin parle d’" incident qui va recevoir des solutions. Le dialogue est bien engagé, les jeunes filles manifestent la volonté de revenir en cours". Constatant une divergence d’appréciation entre les élèves et le proviseur, le recteur rappelle que le personnel de l’Éducation nationale doit tenir des propos en accord avec la loi et son principe d’application souple.
L’établissement reste cependant autonome, c’est à lui de régler ce conflit et ce n’est pas au rectorat de faire la police. La cellule de suivi de l’application de la loi sur la laïcité, présidée par le recteur, est là pour offrir un soutien lorsque le dialogue, mené aussi loin que possible, n’a pas abouti. "La situation est variable selon les établissements, on pourrait même dire selon les classes et les personnels".
Quoiqu’il en soit, pour Christian Merlin, la diversité de La Réunion n’est pas remise en cause, "gardons-la et acceptons face à elle des situations variables".
Estéfany
"L’école n’est pas là pour exclure"
Le recteur a tenu à souligner "le rôle positif que les associations de parents d’élèves ont toujours joué". Tout comme l’académie, "elles ont le souci d’une application équilibrée de la loi".
Présentes hier matin au rectorat, les deux associations de parents d’élèves de La Réunion, la Fédération des conseils de parents d’élèves et la PEEP (Parents d’élèves de l’enseignement public), ont réaffirmé leur position.
Pour Annie Pader, présidente de la FCPE à Saint-Denis : "Nous souhaitons le retour à l’harmonie, il ne faudrait pas qu’une loi censée unir, divise. Nous pensons que pour que tout redevienne tranquille, une table ronde réunissant les administrateurs, les partenaires et les parents d’élèves doit se tenir pour éviter que la situation ne s’enlise".
Agnès Kohlèr, présidente de la PEEP ajoute que "si deux fronts s’affrontent comme en Métropole, on ne vit pas. Nous avons toujours vécu dans une société de tolérance, l’essentiel est de retrouver le sens du dialogue et de la concertation".
Un autre parent, de conviction musulmane et dont la fille ne porte pas le voile, est venu rejoindre le mouvement : "Mes parents, mes grands-parents ont été dans l’école de la République. Elle n’est pas là pour exclure".
Modification du règlement intérieur ?
Daniel Payet, proviseur du lycée Lislet-Geoffroy et membre de la cellule de suivi de l’application de la loi sur la laïcité du rectorat, a entendu hier les différents protagonistes. Il leur a rappelé l’esprit de la loi, votée en mars 2002, qui appelle au discernement des chefs d’établissements, au bon sens, à la pédagogie de l’écoute et du dialogue. La cellule d’appui offre une aide technique et juridique au chef d’établissement.
"Notre société multiculturelle n’a jamais rencontré de problème", souligne Daniel Payet, qui rappelle que la loi sur la laïcité a été créée pour régler en Métropole les risques de trouble de l’ordre public. "Il n’y a jamais eu chez les élèves réunionnais d’antisémitisme, de refus du contenu de l’enseignement, la situation est totalement différente ici. Le port du châle n’est pas un élément de prosélytisme, de militantisme religieux".
Certains cours nécessitent d’ôter ou de nouer le châle, pour des raisons de sécurité. Mais dans le respect mutuel, aucun problème n’est jamais intervenu.
Si une catégorie de personnels souhaite une application plus stricte de la loi, des difficultés peuvent alors intervenir. "Quand un problème apparaît, le chef d’établissement doit argumenter, parler pour une application intelligente de la loi dans une société multiculturelle".
N’étant pas le témoin des propos retransmis par les jeunes filles, Daniel Payet souhaite rester prudent. Il a cru comprendre que le lycée Leconte-de-Lisle souhaite voir son règlement intérieur modifié. "Peut-être est-ce là l’origine du problème ?". La proviseur du lycée étant actuellement en arrêt maladie, il est difficile d’en savoir plus.
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