Etat d’urgence

Nous ne cautionnerons jamais les violences policières

6 août 2016

Dans un communiqué diffusé le 4 août, le Parti communiste réunionnais a fait part de son indignation à la suite des violences commises par les policiers lors de deux perquisitions subies par deux jeunes Réunionnais 2 jours avant. Face à la violence d’Etat, le PCR a toujours eu une position constante.

Dans leurs éditions d’hier, le JIR et le Quotidien ont critiqué la position du PCR, écrivant pour l’un que « prévenir vaut mieux que guérir », et pour l’autre que les deux perquisitions concernaient des personnes classées « fichés S », ce que ne mentionnait pas le communiqué du PCR.

Le PCR a été victime, depuis longtemps, de ces procédés d’exception. Son dirigeant, Paul Vergès, a été inculpé d’atteinte à l’intégrité de la République et déféré devant la Cour de sûreté de l’État parce qu’il avait préconisé et défendu l’Autonomie de La Réunion. En tant que directeur de Témoignages, Paul Vergès a été condamné à de la prison ferme parce que le journal avait reproduit des articles de la presse parisienne relatant le meurtre de nombreux Algériens lors de la répression de la manifestation du 17 octobre 1961. Or, la France a reconnu les faits récemment, mais pas un mot d’excuse vis-à-vis de nous.

L’histoire ne ment pas, et l’état d’urgence reste l’état d’urgence. Ce sont des mesures d’exception qui permettent à des policiers de perquisitionner le domicile d’un citoyen à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, sans autorisation du pouvoir judiciaire. Plusieurs procédures de cette sorte ont été exécutées à La Réunion, elle n’ont donné lieu à aucune poursuite judiciaire pour des faits de terrorisme. C’est bien la preuve qu’en toutes circonstances, la présomption d’innocence doit être à la base de toute procédure.

Puisque le JIR et le Quotidien entonnent en chœur l’utilité de ces actes d’exception, alors qu’ils donnent précisément les critères qui ont été prétextes à l’inscription au fichier S de ces jeunes Réunionnais. A-t-on découvert des explosifs chez eux ? Etaient-ils en train de préparer un attentat ? Constituaient-ils une menace pour la sûreté de l’État et pour la population réunionnaise ? L’Etat dispose de tout un arsenal de moyens pour vérifier les conduites dangereuses, tout en respectant l’être humain dans un pays de droit.

Le PCR continuera de défendre le droit des Réunionnais à être respecté, et notamment celui de leurs droits aux libertés. Nous ne cautionnerons jamais les violences policières.

La rédaction de Témoignages

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