Lettre à Nicolas Sarkozy

’Par votre faute, je perdrai ma femme’

29 septembre 2005

Puisque la parole m’est donnée, j’en profite pour vous faire part de mon écœurement sur une démocratie ou les valeurs républicaines sont bafouées jour après jour, et ou le discernement n’est plus de mise.
Permettez-moi, pour étayer ma remarque précédente de vous faire part d’un cas concret.
Je suis fonctionnaire, résident à l’Ile de La Réunion, et je viens de rencontrer la femme de ma vie.
Celle-ci est comorienne, et vis à Mayotte, en toute légalité, puisqu’elle a en sa possession un titre de séjour d’un an, valable jusqu’en juillet 2006.
Le 5 septembre, je suis allé à Mayotte pour déposer avec elle un dossier de demande de visa avec comme raison "mariage à La Réunion".
Durant mon séjour, j’ai fait un mariage religieux avec elle pour lui prouver mon amour, notion dont l’administration et les politiques ignorent le sens.
À mon retour à La Réunion, il m’a été confirmé par la préfecture de Saint-Denis, qu’aucun visa n’est donné dès qu’il s’agit d’un ressortissant comorien, et ceci sans discernement aucun.
Pourtant, après avoir insisté pour que l’on veuille bien analyser ma demande, la Préfecture reconnaît que mon dossier est “clean” et qu’il ne s’agit pas de mariage de complaisance, au vu d’un certain nombre de choses (facture de téléphone, achats de bijoux vêtements etc..., envoi d’argent à ma femme qui ne travaille pas, etc.... les preuves ne manquent pas).

À ce jour, un blocage persiste, pas de convocation à la PAF pour vérification du bien fondé du mariage prévu, dont je me prêterai sans aucun problème, puisque je n’ai rien à cacher, et dont la seule faute que j’ai commise étant d’être tombé amoureux d’une Comorienne honnête et qui ne demande qu’à pouvoir vivre heureuse avec moi, et rien de plus.
Par ailleurs, l’ambassade de France aux Comores est fermée au public depuis juillet, et ne sera pas ouverte, au dernières nouvelles, avant janvier 2006, encore probablement un blocage pour empêcher les mariages avec des ressortissants comoriens, puisque les documents demandés par la mairie ne peuvent être obtenus.
Comment dans ces conditions, moi qui suis fonctionnaire de l’État, qui ai un dossier clean avec de réelles intentions de mariage et de vie commune avec cette Comorienne qui est complètement dans la légalité, je peux croire au changement que propose M. Sarkozy.
Dans ces propositions, il n’y a aucune humanité, les cas particuliers valables ne sont même pas pris en comptes, puisque noyés dans la masse des immigrés comoriens qu’il veut reconduire aveuglément dans leur pays.

Permettez-moi de vous dire que vous n’aurez pas ma voix, et que de plus je m’engage à vous faire une contre-publicité.
Par votre faute, je perdrai ma femme, et avec elle toutes mes illusions sur une France qui proclame un slogan qui ne veut plus rien dire "Liberté Égalité Fraternité".
Oui, je suis écœuré, en ces jours remise en cause des libertés fondamentales, d’être français.
Je ne me fais pas d’illusion, car ce mail ira au panier, et ce sera bien la preuve concernant vos agissements anti-républicains.
Je n’irai pas vous recevoir lors de votre visite prochaine à La Réunion, et de plus, je pense que vous avez fait le bon choix d’éviter Mayotte, car vous n’y auriez pas été aussi bien accueilli que vous le pensiez sûrement de prime à bord, car avec 45.000 Comoriens dans l’illégalité, c’est sûr qu’il n’y a pas beaucoup de voix à glaner.

J’ose espérer, que le droit d’expression existe encore, et que ma réponse ne sera pas censurée, car avec vous je ne m’étonne plus de rien.
Je pense que la France est trompée, abusée, et j’espère sincèrement que les Français se réveilleront pour comprendre réellement le triste destin qu’on leur dessine.

Un Français écœuré et trompé, à qui on a enlevé toutes les valeurs républicaines en lesquelles il croyait.


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