Étude de l’INSEE sur la parité hommes - femmes

Peut mieux faire

8 mars 2005

Hier, à la veille de la Journée internationale de la femme, l’INSEE a rendu publics les chiffres d’une étude mettant en évidence les inégalités et les récentes évolutions en matière de parité entre les hommes et les femmes dans l’île. Principal constat : si les choses ont évolué, il reste encore beaucoup à faire.

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Démographie, vie familiale, santé, éducation, emploi, parité politique... Les chiffres publiés explorent la situation respective des femmes et des hommes au travers de ces thèmes liés à leur environnement. Pour l’heure, 15 fiches sont consultables sur le site de l’INSEE (www.insee.fr/reunion) et s’inscrivent selon Georges-Marie Grenier, chef du service statistique de l’INSEE, dans l’esprit de la publication nationale “Regards sur la parité”. 17 autres fiches sont en préparation et seront bientôt mises en ligne.
L’INSEE s’est également demandé quelle égalité il existe pour les femmes en milieu professionnel. Les réponses sont dignes d’intérêts. En 2004, La Réunion compte 305.000 actifs, dont 43% sont des femmes, indique Jean-Marc Lardoux, démographe à l’INSEE. Les Réunionnaises ont un taux d’activité faible : seulement 50,7% des femmes en âge de travailler se portent sur le marché du travail. C’est moins que les Métropolitaines (63,4%) et bien en deçà des hommes (68,8%). À tous les âges, le rapport des taux d’activité féminin et masculin est de l’ordre de 3/4. "À La Réunion, on est “actif” relativement tôt, puisque 29% des jeunes femmes, âgées de 15 à 24 ans, et 38% des jeunes hommes se portent sur le marché du travail", ajoute Jean-Marc Lardoux
L’institut de la statistique note aussi que les jeunes femmes restent plus longtemps à l’école que les hommes (respectivement 60% et 57% des 15-24 ans) et lorsqu’elles quittent les bancs de l’école, une partie d’entre elles ne s’orientent pas vers la vie active. C’est entre 25 et 49 ans que les Réunionnaises sont les plus actives (l’activité étant la plus élevée à Saint-Denis, soit 67%). Pourtant, dans ces tranches d’âge, 35% d’entre

Jean-Marc Lardoux souligne par ailleurs que depuis l’essor des structures éducatives dans les années 80, on observe des écarts de réussite scolaire significatifs en faveur des filles, notamment pour l’obtention du Bac. En 2002, 58% de filles et 42% de garçons ont décroché le sésame pour l’entrée à l’université. Lorsqu’ils sont reçus, les garçons obtiennent plus souvent des mentions que les filles, dans les séries professionnelles et technologiques.


Politique : parité acquise là où la loi s’applique

Malgré la récente loi sur la parité, l’égal accès des femmes aux responsabilités politiques est loin d’être acquis, note l’INSEE. La loi a permis l’entrée des femmes dans les conseils municipaux (46%) et régional (47% des élus, 21 sièges sur 45) de La Réunion, mais les postes de maires et de vice-présidents du Conseil régional sont encore largement occupés par des hommes. "Aucune femme n’occupe les fonctions de maire et un tiers seulement des adjoints sont des femmes. Au sein des Chambres consulaires, les femmes sont encore une fois quasiment absentes : 14% des élus à la Chambre de commerce et d’industrie, 11% à la Chambre de métiers et aucune à la Chambre d’agriculture", précise Jean-Marc Lardoux.

En revanche, sur la scène nationale, les élues réunionnaises sont proportionnellement plus nombreuses que leurs homologues métropolitaines. Ainsi, en mars 2005, deux des trois sénateurs de La Réunion sont des femmes. À l’Assemblée nationale, une femme siège parmi les cinq députés de La Réunion. Quant au Parlement européen, l’Outre-mer français est représenté par une femme et deux hommes.
Ces chiffres, commentés et régulièrement actualisés, serviront selon Frédérique Lebon, déléguée générale aux droits des femmes et à l’égalité, d’outils de référence aux acteurs locaux.


Contraception : la pilule a la cote

Selon une enquête de l’INSEE réalisée en 1997, plus des deux tiers des Réunionnaises âgées de 20 à 44 ans (67%) ont recours à une méthode contraceptive. La pilule est de loin le moyen contraceptif le plus utilisé. L’utilisation d’autres moyens contraceptifs comme le stérilet ou la stérilisation croît avec l’âge de la femme. Le préservatif masculin reste un moyen contraceptif très peu répandu à La Réunion (3,2%) comparé à la Métropole (7,4%). Le nombre d’IVG diminue depuis 10 ans, mais la proportion de femmes mineures ayant recours à l’IVG tend à augmenter.


Meilleure espérance de vie pour les femmes

L’espérance de vie des Réunionnaises est supérieure de huit ans et demi à celle des hommes, révèle l’INSEE. En cinquante ans, avec la baisse de la mortalité infantile et l’amélioration des conditions de vie, elle est passée de 54 à 79 ans pour les femmes et de 47 à 71 ans pour les hommes. L’écart avec la Métropole a ainsi considérablement diminué. Actuellement, il est de trois ans pour les femmes et quatre ans et demi pour les hommes. Chaque année à La Réunion, on dénombre environ 600 défunts de plus que de défuntes, les hommes représentant ainsi près de 60% de l’ensemble des décès.

Les statistiques de l’INSEE permettent également de constater que les familles monoparentales sont très présentes à La Réunion, représentant un quart de l’ensemble des familles réunionnaises. Les parents de ces familles monoparentales sont dans près de 90% des cas des femmes (la proportion est pratiquement la même en Métropole).


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