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Droits humains : affaire Allaoui Soudjay
26 mai 2005
Aujourd’hui, Allaoui Soudjay sera-t-il embarqué de force dans un avion à destination des Comores ? Comme nous l’écrivions hier, la décision est maintenant dans la main du préfet. Cette affaire pose le problème du regard que l’on porte sur une des composantes de notre population : les personnes originaires de l’archipel des Comores.
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La décision d’expulsion d’Allaoui Soudjay, à laquelle certains semblent désormais se résigner, suscite de nombreuses réactions. Mais comment peut-on se résigner à voir un soutien de famille être enlevé à la famille qu’il est en train de construire et être rejeté au-delà de l’horizon ? Son tort : être Comorien et avoir voulu situer son projet de vie à La Réunion.
Cela montre que ce qui est possible pour des ressortissants de pays aussi éloignés culturellement de nous comme la Lettonie, la Grèce ou le Luxembourg, n’est pas légal pour ceux qui viennent de régions qui ont contribué significativement à l’édification de la société réunionnaise. Car que serait La Réunion sans l’apport des travailleurs issus de civilisations millénaires qui sont venus développer notre pays ? Et au même titre que l’apport européen, l’apport comorien a fait de La Réunion ce qu’elle est aujourd’hui.
Les dégâts du “visa Balladur”
Mais pour les autorités, Allaoui Soudjay a commis l’irréparable : il vit en situation irrégulière, sans papiers. Et à la suite d’un accident de la circulation, il a été cueilli par la police quasiment sur son lit d’hôpital le 18 mai dernier. Depuis, il est prisonnier au centre de rétention du Chaudron, et le rejet de sa requête devant le tribunal fait qu’il risque d’être contraint de monter dans le premier avion à destination des Comores.
Pour Ali Soilihi, retraité de l’armée française, ancien combattant, tout cela est "révoltant".
Président du collectif interculturel de La Réunion et secrétaire général de l’Association culturelle et musicale comorienne de La Réunion, Ali Soihili déplore ce gâchis, dont l’origine se trouve selon lui dans l’obligation faite aux citoyens de l’Union des Comores d’obtenir un visa pour se rendre sur le territoire de la République, c’est-à-dire Mayotte ou La Réunion. "Depuis 1995 et la création du “visa Balladur” pour rafler quelques voix à une élection présidentielle, on a des centaines de morts comoriens à la suite de périlleuses traversées sur les kwassa-kwassa. Avant 1995, il n’y avait pas de problème", précise-t-il. "En France, on a 400.000 sans-papiers, ils manifestent pour revendiquer des droits ; à La Réunion, c’est l’expulsion si on se montre", explique-t-il.
Pas un cas isolé
Pour Ali Sohili, cette affaire révèle la difficulté avec laquelle les originaires de l’archipel des Comores sont intégrés à notre société. On a une coopération économique entre les pays de la COI, ajoute-t-il en substance, "mais au niveau humain cela ne passe pas".
Revenant à Allaoui Soudjay, le président du collectif interculturel de La Réunion est révolté par la manière dont a été traité le dossier. "On est allé le chercher à la clinique, c’est comme si on écrasait un chat ou un chien et qu’ensuite on le jetait à la poubelle", déplore le retraité militaire. "Si les associations ne s’étaient pas mobilisées, il n’y aurait pas eu de jugement, tout cela est traité de manière expéditive. On aurait même dû prévenir les associations pour voir ce qu’il était possible de faire", poursuit-il. "On nous dit que c’est un cas isolé, mais ce n’est pas un cas isolé car quand c’est le cas, on peut faire quelque chose. Des cas isolés, nous en avons tous les jours", déplore le responsable associatif, estimant à une vingtaine de personnes par an le nombre d’êtres humains expulsés de La Réunion vers l’archipel des Comores, avec, pour chaque situation, les drames familiaux que cela représente.
Comment régler autrement que par le rejet la question des migrations volontaires d’habitants des pays voisins vers notre île ? De la réponse à cette question dépend le co-développement de notre région.
Manuel Marchal
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