Tenue du Comité de pilotage au Conseil départemental

Point sur la stratégie de lutte contre la pauvreté à La Réunion par l’État et ses partenaires

17 mars 2022

Un Comité de pilotage, co-présidé par Jacques Billant, Préfet de La Réunion, et Cyrille Melchior, président du Conseil Départemental, s’est tenu mardi 15 mars 2022 au Palais de la Source sur la mise en œuvre de la stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté, ainsi que son impact sur le territoire réunionnais. 28,2 millions d’euros ont été mobilisés à La Réunion entre 2019 et 2021.

Les retraités déjà majoritairement pauvres. (photo Toniox)

Une centaine d’acteurs, associations, collectivités locales, organismes publics et personnes concernées, mais aussi des entreprises mobilisées et engagées socialement, y étaient réunis.

Les objectifs de cette instance sont les suivants :
– dresser un bilan des trois années de la stratégie mise en œuvre depuis 2019 autour de 5 grands engagements,
– rendre visibles et lisibles les actions mises en œuvre et leur effet levier,
– valoriser les innovations sociales générées par cette stratégie.

La caravane d’accès aux droits et de l’information portée par le Département a également été inaugurée. Il s’agit d’un dispositif mobile ayant pour vocation d’aller à la rencontre des personnes les plus éloignées des services administratifs.

5 engagements

Des mesures initiales complétées par des mesures exceptionnelles liées à la crise sanitaire

1. Agir pour l’égalité des chances et les droits fondamentaux des enfants
+ de places et de mixité sociale dans les crèches
+ de formation pour les professionnels de la petite enfance
+ de centres sociaux dans les quartiers prioritaires
Dédoublement des classes de CP et CE1 en REP et REP+
Petits déjeuners dans les écoles

2. Garantir un parcours de formation pour les jeunes, les aides à construire leur avenir
Mise en œuvre de l’obligation de formation jusqu’à 18 ans
Garantie jeunes puis du Contrat d’engagement jeune (CEJ) dans le cadre du plan « 1 jeune, 1 solution »
+ d’accompagnement pour les jeunes sortants de l’ASE
+ de Points accueil écoute jeunes

3. Renforcer l’accès aux droits et rendre la vie quotidienne plus facile
+ de formation pour les travailleurs sociaux
Création de 100 nouveaux Points Conseil Budget (PCB)
Aides exceptionnelles aux familles et aux jeunes
Maintien des minimas sociaux
Renforcement de l’aide alimentaire
Mise à l’abri généralisée
+ de maraudes sociales

4. Lutter contre les inégalités de santé
+ de centres et maisons de santé
Revalorisation des prestations sociales AAH, ASPA, du chèque énergie 100 % santé et la complémentaire santé solidaire
Renfort des permanences d’accès aux soins de santé et déploiement de lits halte soins santé
Distribution de masques aux plus précaires
Mesures de soutien psychologique et psychique pour les personnes fragiles

5. Mieux accompagner vers l’activité pour sortir de la pauvreté
+ d’accompagnement global vers l’emploi
+ de territoires zéro chômeurs
+ de soutien à la mobilité
Déploiement du service public de l’insertion et de l’emploi (SPIE)
Recrutement de conseillers pour réduire la fracture numérique
Soutien à l’insertion par l’activité économique (IAE)

Gouvernance

Le déploiement de la Stratégie Nationale de Prévention et de Lutte contre la Pauvreté (SNPLP) est coordonné au niveau national par la Délégation interministérielle à la prévention et à la lutte contre la pauvreté (DIPLP).
Localement, le pilotage est confié à 18 Commissaires à la lutte contre la pauvreté, placés sous l’autorité des préfets de région. Ils ont un rôle « d’assemblier » et d’animateur territorial de cette priorité gouvernementale.
Dans les outre-mer, les sous-préfets en charge de la cohésion sociale ont été nommés Commissaire à la lutte contre la pauvreté.
A La Réunion, la Commissaire à la lutte contre la pauvreté est ainsi Camille Dagorne, sous-préfète chargée de mission Cohésion sociale et jeunesse, sous l’autorité du préfet de région Jacques Billant.
Le Commissaire assure la coordination régionale et le pilotage interministériel de la stratégie. Il pilote les contractualisations, notamment avec les collectivités.
L’objectif est de déployer localement les mesures et les actions prévues dans la Stratégie nationale. Il s’agit d’assurer le lien avec les services de l’État, en particulier la Direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DEETS), le Rectorat, l’ARS, la Caisse d’allocations familiales, mais également les collectivités territoriales, en particulier le Conseil départemental. Pôle Emploi, les missions locales, les associations et l’ensemble des acteurs du territoire sont également partie-prenante de la démarche. Le commissaire veille aussi à la cohérence entre la Stratégie pauvreté et le déploiement du SPIE (service public de l’insertion et de l’emploi). Il impulse la coordination entre les acteurs de l’insertion et de l’emploi et est garant de la cohérence de la mise en œuvre du volet mobilités inclusives.

Leviers

– Une démarche basée sur la co-construction et l’innovation sociale territoriale
– Une mobilisation interministérielle des politiques publiques reposant sur un fonctionnement en mode-projet
– Une contractualisation inédite avec le Conseil départemental : des actions ciblées avec des objectifs, des moyens financiers et des indicateurs suivis dans le cadre d’une gouvernance partagée
– Une animation territoriale participative : groupes thématiques, temps d’échange avec les acteurs (conférence régionale, séminaire, réunions thématiques, soutien à la participation des personnes concernées,
– Des crédits d’intervention pour accompagner des projets locaux et associatifs – Une centaine de partenaires impliqués
– Plus de 200 projets financés par l’État et le Conseil départemental

Budget

La Réunion est le territoire national bénéficiant de la deuxième dotation la plus importante de l’État au titre de la Stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté.
Aux crédits de droit commun des mesures nationales (ex : places en crèches, petits déjeuners, complémentaire Santé Solidaire, mise en œuvre de l’obligation de formation), s’ajoutent des crédits spécifiques pilotés localement :
– pour plus des 2/3, de façon contractualisée avec le Conseil départemental par le biais de la Convention d’appui à la lutte contre la pauvreté et d’accès à l’emploi,
– pour près d’1/3, directement par l’État en local.
Un budget à la hauteur des enjeux : 28,2 millions d’euros mobilisés à La Réunion entre 2019 et 2021

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