Dépôt à la préfecture par le Comité de ’l’Appel de l’Ermitage’ d’une lettre au président de la République

« Pour abolir l’extrême pauvreté à La Réunion, nou vé légalité ant nou ! »

20 mars 2013

Plus d’une cinquantaine de personnes sont venues de toute l’île hier à Saint-Denis pour apporter leur soutien à la délégation du Comité de ’l’Appel de l’Ermitage’ qui a remis au sous-préfet à la cohésion sociale une lettre à l’intention de François Hollande afin que la France applique à La Réunion l’Objectif du millénaire de l’ONU pour « éradiquer l’extrême pauvreté dans le monde ». « Nou la plante in bourzon, nou va kontinié arozé pou avoir légalité ant nou dan nout péi », a déclaré la délégation à la sortie de la préfecture, applaudie par le public.

Ils sont venus de toute l’île, des membres du Comité de l’Appel de l’Ermitage, et des soutiens à la cause de l’éradication de la grande pauvreté.

Le 18 décembre dernier, à l’occasion de la célébration de l’abolition de l’esclavage à La Réunion en 1848, un Comité de "l’Appel de l’Ermitage" a été créé à l’initiative de la Section communiste de Saint-Paul. Cet "Appel" demande à l’État français « l’abolition de l’extrême pauvreté à La Réunion avant 2015 », comme cela est exigé par l’Organisation des Nations Unies (ONU) dans son "Objectif du Millénaire pour le Développement".
Diverses actions ont déjà été menées par ce Comité afin de défendre cette cause fondamentale pour le peuple réunionnais. Et hier, à l’occasion du 67ème anniversaire de la "loi Vergès-Lépervanche" du 19 mars 1946 abolissant le statut de colonie de La Réunion, un rassemblement a été organisé devant la préfecture à Saint-Denis pour une nouvelle action dans ce sens.

Un témoin fort

Cette action a consisté notamment à remettre au représentant du préfet une lettre destinée au président de la République, afin de lui demander d’appliquer cet "Appel de l’Ermitage". (voir cette lettre en encadré) Trois femmes, porte-paroles du Comité, ont été reçues à cette fin par M. Boilot, le sous-préfet à la cohésion sociale, pendant trois quart d’heure.
Ces femmes sont Raïssa Noël, Héléna Imaho et Frédérique Técher. Elles étaient accompagnées par une quatrième femme, qualifiée de « témoin pour illustrer la justesse de nos revendications » et nommée Gilmée Vochré. Un témoin fort…

« La bataille continue »

En effet, le témoignage de cette personne, comme celui des autres représentants de personnes souffrant de l’extrême pauvreté, était particulièrement émouvant. Sur une pancarte, elle déclarait en effet : « Je n’arrive plus à payer mon eau. Je dois plus de 2.000 euros. Que faire ? ».
À la sortie de cet entretien, les déléguées du Comité de "l’Appel de l’Ermitage" ont déclaré au public qu’elles avaient été bien reçues par le sous-préfet, que leur message était bien passé, que leur cause était considérée comme juste et que le courrier sera effectivement transmis à François Hollande, le chef de l’État. « Mais la bataille continue, a déclaré une des déléguées. Nou la plante in bourzon, nou va kontinié arozé pou avoir légalité ant nou dan nout péi ».

« Voilà le message des pauvres de La Réunion ! »

Elle a été vivement applaudie par la cinquantaine de personnes venues de toute l’île pour soutenir cette action. En particulier, on a noté la présence de représentants de Sections communistes des quatre micro-régions du pays, du Tampon à Bras-Panon, en passant notamment par Le Port, Saint-Paul, Saint-Leu, Saint-Denis, Saint-Pierre, etc.
Voilà donc comment on peut célébrer de façon militante l’anniversaire de la loi de 46, qui a proclamé officiellement la fin du système colonial mais qui n’est toujours pas appliquée car l’apartheid social hérité de l’esclavage et de la colonisation est toujours présent à La Réunion. Et comme l’a dit Pierre Thiébaut, représentant de la Section communiste de Saint-Paul, « nous demandons que nos sept députés reprennent nos revendications adressées au président de la République ; voilà le message des pauvres de La Réunion ! ».

Correspondant

La délégation se prépare à entrer dans la Préfecture : Frédérique Técher, Héléna Imaho, Raïssa Noël et Gilmée Vochré.


Une partie de la délégation venue du Port.


Des camarades de Saint-Pierre.


À la sortie de la préfecture, Gilmée Vochré le poing levé. L’entrevue a duré près d’une demi-heure.


La délégation rend compte devant la grille de la préfecture.


L’Appel de l’Ermitage demande l’effacement de la dette des plus pauvres.


Voici des situations vécues par des Réunionnais en 2013.

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