Dans le monde carcéral

Pour plus de dignité humaine

8 juillet 2006

Hier, dans le cadre de la journée ’Prison’, les avocats réunionnais ont participé à une conférence sur la situation de crise que connaît notre système pénitentiaire local. On entend trop souvent que la prison est l’école des délinquants. L’État y serait pour beaucoup, n’apportant pas correctement sa contribution dans la réintégration sociale des détenus.

France, terre de justice ? Pays des Droits de l’Homme ? Personne ne peut contester la place, historique, que La France tient sur ces sujets, cela au niveau mondial. Pourtant bien des critiques peuvent être formulées, lorsque l’on observe la vétusté du monde carcéral français. Respecte-t-on vraiment le droit et la dignité ? Sommes-nous exemplaires en matière de réinsertion des prisonniers ? Leur donne-t-on la chance de pouvoir être réhabilités dans la société ? Par avance, nous ne pouvons que constater la faible implication de l’État pour le milieu carcéral. Augmenter la sécurité interne de La France pour rassurer les Français exige une politique volontariste en faveur des prisonniers : augmentation du nombre de surveillants, d’éducateurs “spécialisés” en milieu carcéral, amélioration des conditions de vie du prisonnier selon les principes fondamentaux de la dignité et du droit, optimisation du programme de réinsertion. En gros, on demande plus d’humanité dans le traitement des prisonniers, avec des conditions de rétention acceptable. La France - et La Réunion n’est pas en reste - préserve un parc pénitentiaire vétuste, construit pour la plupart avant 1902, et l’entassement de malfaiteurs, criminels, violeurs, est la loi.

600 places à La Réunion

La loi d’orientation et de programmation pour la justice (LOPJ) du 9 septembre 2002 a prévu un programme ambitieux de construction pénitentiaire, représentant au total 13.200 places. Par ailleurs, de nouveaux postes de personnels de la protection judiciaire de la jeunesse ont été créés en Guyane, en Martinique et à La Réunion, en septembre et novembre 2005, au titre d’éducateurs ou de formateurs. Cet effort devrait se poursuivre en 2006 avec, en particulier, la création du centre éducatif fermé de Port-Louis. Ces places se répartissent comme suit : 10.800 places pour la construction d’établissements pénitentiaires, dont 9.200 en métropole, 1.600 outre-mer. 2.400 places seront réservées à l’application de nouveaux concepts pénitentiaires, dont 2.000 pour les nouveaux concepts pénitentiaires pour adultes, 400 dans les établissements pénitentiaires pour mineurs. La mise en service des premiers établissements est prévue dès 2006. Espérons seulement que l’on pensera à réhabiliter les autres maisons d’arrêts, et proscrire la honteuse bâtisse rue Juliette Dodu !
Et puis, pense-t-on à l’après Prison ? Comment accompagne-t-on les prisonniers vers l’emploi ? Des associations proposent des stages à des anciens détenus, certains intègrent des chantiers d’application. Mais que fait-on pour donner à chaque détenu - et particulièrement ceux qui ont de courtes peines - l’opportunité de se réinsérer ? Participation libre !

Bbj


Quelques chiffres ... selon le Sénat

Centre pénitentiaire du Port
664 places - 703 détenus

Maison d’arrêt de Saint-Denis
121 places - 210 détenus

Maison d’arrêt de saint-Pierre
94 places - 192 détenus


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus