Conférence de l’UFR

Pour une loi-cadre « contre les violences faites aux femmes »

15 novembre 2011

L’Union des femmes réunionnaises (UFR), avec sa présidente Huguette Bello, a tenu hier une conférence de presse sur la lutte contre les violences faites aux femmes. Elle demande notamment la mise en place d’une loi-cadre, couvrant aussi bien « les aspects préventifs, éducatifs, sociaux, d’assistance et de suivi des victimes que les aspects législatifs civils et pénaux, les aspects procéduraux et d’organisation judiciaire ».

Si l’on veut éradiquer la violence à l’égard des femmes, c’est à ses racines qu’il faut s’attaquer, et donc à toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. En effet, il faut non seulement utiliser les lois et le droit, mais aussi provoquer un changement dans les mentalités.
La violence faite aux femmes, ce n’est pas seulement la responsabilité de l’individu qui est en cause, mais aussi celle de la société et par conséquent de l’État. Ce dernier a ainsi un rôle moteur à jouer dans la prévention, notamment à travers l’éducation pour s’attaquer aux fondements des violences. Cela relève de sa responsabilité.
La question de la violence faite aux femmes mérite une réponse et une approche globale et ambitieuse.
C’est pour cela que l’UFR continue de demander une loi-cadre, une loi de protection intégrale contre la violence de genres, parce que les femmes subissent des violences spécifiques. En France, tous les deux jours et demi, une femme décède suite à des violences.
A La Réunion, depuis le début de l’année, 5 femmes ont été tuées.
Cette violence est étroitement liée à une discrimination qui perdure et se fonde sur l’appartenance sexuelle : c’est ce qui la différencie d’autres types de violence : elle s’exerce sur les femmes avant tout parce qu’elles sont des femmes.
Avec la loi-cadre, c’est un changement de culture qui est voulu.
Cette loi couvre aussi bien les aspects préventifs, éducatifs, sociaux, d’assistance et de suivi des victimes que les aspects législatifs civils et pénaux, les aspects procéduraux et d’organisation judiciaire.
Elle se veut une réponse globale en abordant des questions aussi vastes que :

- le domaine éducatif et des contenus scolaires sexistes ;

- la lutte contre la publicité et les médias sexistes ;

- les programmes de sensibilisation dans les structures sanitaires et sociales ;

- le droit et l’information à l’aide sociale globale et l’assistance juridique gratuite ;

- l’obtention du droit d’asile pour les femmes étrangères persécutées, victimes de violences sexistes ou en raison de leur action pour le droit des femmes ;

- le relogement pour les jeunes filles et les femmes victimes de violences ;

- la formation des médecins, inspecteurs et contrôleurs du travail, magistrats ;

- l’accompagnement des personnes prostituées en but à l’esclavage moderne vulnérables économiquement, et l’abrogation de la pénalisation du racolage passif ;

- la redéfinition pénale des différents types de violences faites aux femmes ;

- des mesures judiciaires de protection et de sûreté des victimes ;

- des tribunaux spécifiques sur le modèle de la loi-cadre espagnole contre les violences de genres.
C’est en développant une stratégie d’éradication, de prévention, d’éducation, de sanction et de réparation qui prenne en compte l’ensemble des droits humains et en luttant contre les causes, les facteurs bloquants et aggravants qu’il sera possible d’obtenir de véritables résultats.
Le respect de la liberté des femmes à choisir leur vie et à disposer de leur corps est à ce prix.


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