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Bilan 2012
26 décembre 2012, par
C’est en cette période de fin d’année que la consommation est la plus forte. Mais si les prix affichés sont les mêmes pour tous, le pouvoir d’achat est très variable, car notre société est traversée par un mur invisible qui la sépare en deux, comme l’était l’Afrique du Sud à l’époque de l’apartheid. La distinction ne s’opère pas en fonction de la couleur de la peau, mais de la classe sociale.
La question du coût de la vie divise la société en deux : il y a ceux qui peuvent se payer la vie chère, et ceux pour qui cela est interdit. C’est l’État qui fixe les règles. Tout d’abord, il accorde une prime aux fonctionnaires titulaires pour qu’ils puissent faire face à la vie chère. Ensuite, il valide les accords salariaux qui étendent le modèle de la prime de vie chère à d’autres secteurs : assurances, banques, entreprises publiques… Enfin, il refuse d’accorder à toutes les autres personnes dont il fixe le revenu le bénéfice de cette prime : pas de majoration pour les Réunionnais contraints aux minima sociaux, au SMIC ou à l’allocation chômage ; pas non plus de majoration pour les retraités.
Cette division traverse la société réunionnaise, elle est décidée par l’État. Cette inégalité voulue par le pouvoir est un apartheid. L’attribution ou pas d’une prime de vie chère détermine l’appartenance à une des deux parties de la société qui coexistent. À la différence de l’Afrique du Sud, la base de l’inégalité n’est pas la couleur de la peau, c’est l’appartenance à une classe sociale.
Le point de départ des émeutes
Les deux derniers grands mouvements sociaux à La Réunion eurent pour point de départ la vie chère. En 2009, c’est le prix des carburants qui déclencha une dynamique de contestation dans tous les Outre-mer. À La Réunion, les manifestants demandèrent une hausse des bas revenus de 200 euros, et une baisse des prix des produits de grande consommation. Le résultat, ce fut la création de la prime COSPAR et du RSTA : jusqu’à 150 euros de revenus supplémentaires pour les travailleurs payés en dessous de 1,4 SMIC. D’autres acquis furent obtenus : baisse des prix de 254 produits de grande consommation, gel des loyers dans le parc social, baisse des prix des carburants.
Tout ce qui a été arraché a été peu à peu grignoté par les forces des monopoles des carburants et de la grande distribution. Le coup de grâce a été évité de peu : le gouvernement s’apprêtait à discrètement mettre fin au RSTA et à la prime COSPAR (voir page 2).
En février 2012, ce fut aussi le prix des carburants qui a été le détonateur de la révolte. Cette fois, le pouvoir réprima sévèrement toute contestation. Il protégea les installations des monopoles du pétrole et de la grande distribution, puis condamna à de lourdes peines de prison de jeunes émeutiers.
Quelle solidarité ?
À ce moment, seul le PCR affirma la solidarité avec les opprimés en revendiquant une prime de vie chère de 200 euros pour les bas revenus et en appelant à la libération des prisonniers.
10 mois après les émeutes, rien n’est réglé. Les finances des collectivités ne leur permettront bientôt plus de subventionner le prix de la bouteille de gaz. Le gel des prix des carburants payés par la Région, cela n’a duré que le temps des élections.
Le gouvernement a décidé des correctifs à la marge, c’est la loi sur la vie chère présentée par le ministre des Outre-mer. Mais tant que ne sera pas remis en cause l’apartheid social — revenu indexé d’un côté, non-indexé de l’autre —, le pouvoir d’achat restera le révélateur des scandaleuses inégalités qui traversent notre société.
M.M.
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