
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Après les Enfants de la Creuse et les avortements forcés dans la clinique du Docteur Moreau
5 février 2020, par
Aujourd’hui a lieu un rassemblement devant le Rectorat suite aux propos tenus par Ségolène Royal. L’ancienne ministre de l’Enseignement scolaire sous le gouvernement de Lionel Jospin a affirmé publiquement que les anciennes colonies françaises devenues départements ou collectivités d’outre-mer était le lieu de mutation de professeurs pédophiles exerçant dans l’éducation nationale. Eu égard à la politique menée par l’État à l’encontre des peuples des anciennes colonies, une telle éventualité n’est pas surprenante et mérite en tout cas une enquête.
« Avant on mutait discrètement les professeurs pédophiles et si possible dans les Outre-mer, comme ça c’était loin et on en entendait plus parler ». Cette phrase de Ségolène Royal en date du 3 janvier sur RMC a suscité une vague d’indignation.
Hier à l’Assemblée nationale, lors des questions au gouvernement, le député guyanais Gabriel Servile a demandé des précisions à Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale :
« « Avant, on mutait discrètement les [professeurs] pédophiles, et si possible dans les outre-mer, comme ça c’était loin et on n’en entendait plus parler ». Cette phrase prononcée de manière anecdotique est celle d’une ancienne ministre interrogée sur l’affaire Gabriel Matzneff. », indique le député.
« Au-delà de la polémique que ces propos ont pu créer ici et là, les populations des outre-mer, qui doivent en permanence faire face à des histoires singulièrement douloureuses, ne comprennent pas et exigent des explications. « Avant, on mutait », dixit la ministre : « avant », mais quand, précisément ? « On », qui est-ce exactement ? Et qui sont ces pédophiles dont elle parle ? Où sont-ils ? Que sont-ils devenus ? Qu’en est-il de ce qui se passe actuellement ?
« C’était loin et on n’en entendait plus parler » ? Mais nous, parents, enfants et professeurs des outre-mer, voulons savoir. Le proviseur que je suis vient de loin pour obtenir des réponses. Si ces propos étaient confirmés, nous serions face à un véritable scandale d’État – un scandale qui témoignerait, une fois de plus, du peu de considération de certains de nos dirigeants envers les outre-mer – je dis bien « certains » de nos dirigeants ».
« La liste que j’ai dressée des interrogations qui jettent le discrédit et la suspicion sur tous les personnels mutés n’est pas exhaustive. Dans ce contexte, cette situation déconcertante vous oblige. Face à une population qui perd confiance en l’autorité de l’État, la gravité des faits vous oblige également. Monsieur le Premier ministre, la représentation nationale doit-elle solliciter la création d’une commission d’enquête parlementaire, ou votre réaction sera-t-elle à la hauteur du scandale et de l’onde de choc qui en découle ? »
Dans sa réponse, le ministre a voulu éteindre l’incendie, se déchargeant sur Ségolène Royal, et affirmant que rien de ce qui est dit n’est avéré :
« Je ne suis pas comptable des propos de Mme Royal. La première personne à interroger, c’est elle : qu’a-t-elle voulu dire ? Je ne dispose d’aucun élément qui vienne appuyer ses déclarations de manière probante. Avant d’envisager quoi que ce soit, il nous faut savoir ce qui lui permet d’affirmer une chose pareille. Pour ma part, je le répète, je ne dispose d’aucun élément corroborant des faits antérieurs à ses fonctions, assez anciennes, de ministre déléguée à l’enseignement scolaire. Je comprends bien l’émotion que ces propos ont pu susciter, mais je pense qu’ils sont sans fondement ».
Et de conclure en ajoutant que depuis 2016, la loi impose de vérifier si toute personne susceptible de devenir titulaire dans l’éducation nationale a été condamnée pour des faits de pédophilie. Si telle est le cas, alors le recrutement est impossible.
Cette réponse n’est guère rassurante. En effet, des scandales d’État dénoncés à l’époque des faits par les communistes reviennent désormais sur la place public. Il y eut notamment l’affaire des « Enfants de la Creuse », où l’État était impliqué dans un trafic d’enfants qui s’apparente à de la traite d’êtres humains en bande organisée. Des enfants réunionnais étaient arrachés à leur famille sur la base de fausses promesses, ou alors carrément enlevés, puis séquestrés et envoyés en France pour servir à repeupler des départements en deficit de population. Autrement dit, le Réunionnais était considéré par les autorités françaises comme un reproducteur, ce qui ramène au niveau de l’animal. Dénoncé en 1968 par « Témoignages », ce scandale revient sur le devant de l’actualité par la mobilisation des victimes. Cela amena l’État à réagir. Le gouvernement créa une commission chargée d’enquêter sur cette affaire, ce qui fut le début d’une reconnaissance officielle de la responsabilité de la France.
C’est cette mentalité qui fut à l’origine du scandale des avortements et stérilisations forcées pratiquées sur des milliers de femmes réunionnaises à la clinique du Docteur Moreau à Saint-Benoît, avec la complicité de l’État puisque ces actes médicaux qui étaient illégaux étaient remboursés par la Sécurité sociale. Cela s’inscrivait dans une campagne visant à rendre les Réunionnais responsables du sous-développement de leur pays, en leur faisant croire que c’est parce qu’ils avaient trop d’enfants. Cette affaire revint sur le devant de la scène avec la publication du livre de Françoise Vergès, « Le ventre des femmes ».
Aux Antilles, le scandale du chlordécone marque les esprits. Ce produit interdit en France car trop dangereux pour la santé, a été encore utilisé plusieurs années notamment dans les plantations de banane. Les sols sont empoisonnés, et la population souffre d’un nombre de cancers anormalement élevé.
Cette histoire souligne que les propos tenus par Ségolène Royal ne sont pas étonnants dans le contexte historique de l’époque. En effet, si à Paris des personnes étaient capables d’organiser des enlèvements d’enfant, de couvrir des avortements sans consentement et l’empoisonnement de la terre par le chlordécone, alors il en existait sûrement d’autres qui aurait pu imaginer de muter les enseignants suspectés de pédophilie outre-mer. Ainsi, le danger était éloigné de France, tandis que le pédophile recevait une augmentation salariale substantielle grâce à la sur-rémunération, ce qui ne pouvait que faciliter l’étouffement du scandale.
M.M.
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