Quand des familles se sacrifient pour l’avenir de leurs enfants !

17 octobre 2012, par Jean Fabrice Nativel

Lundi, c’était la Journée mondiale des indignés ! Une manifestation relayée à La Réunion par le mouvement les ’Indignés 974’ sur la Place du Jardin de l’État à Saint-Denis. Quoi que l’on dise, elle a eu le mérite d’être tenue. O liyé kozé, falé partisipé ! Lé fasil tir konklusyon é tir osi si sak i travay vréman pou La Réunyon.

Dans l’île, on est nombreux à se battre pour un bon quotidien. On sait qu’au hit-parade des problèmes à résoudre d’urgence, le chômage tient la première place. Après des mois et des mois, et pour certains des années et des années, des personnes en quête d’un boulot optent pour la débrouille. Illustration.

Ramasèr boutey

Vous savez, de plus en plus d’individus plongent leurs mains dans les poubelles de leurs quartiers et villes. Ils y dénichent des bouteilles. Ces dernières, ils les revendent à un pro de la cannette qui lui même les négocie avec les compagnies de boissons. Thierry est l’un d’entre eux — ramasèr boutey.

Bientôt la quarantaine, au chômage après 28 ans de salariat dans le BTP, il a choisi cette solution. « J’ai honte », confie-t-il. « Honte » non pas de récolter les bouteilles, mais de constater avec colère l’incapacité à réunir les conditions pour créer de l’emploi.

L’important, l’avenir des jeunes hommes

Et pourtant, selon lui, des possibilités existent. Seulement dans l’immédiat, l’urgence est le bien-être familial. Sa compagne se retrouve dans la même situation que lui. Elle a passé un long temps voué à l’aide à la personne. La structure a en effet été liquidée. Bref, pour le couple ce qui importe, c’est l’avenir de leurs deux garçons.

Ils sont leur fierté. Ils brillent sur les bancs scolaires. Pour eux, ils se sacrifient. L’argent des bouteilles, c’est pour leur réussite scolaire. Ils sont studieux. Malgré le contexte, Patrick et Jérôme sont aussi fiers de leur mère et père. Ils ont pour objectif d’embrasser une carrière dans l’administration.

Solidarité parents-enfants

Pour l’instant, ils préparent un concours pour l’entrée dans une grande école. Les parents économisent en ce sens. Les démarches à cet effet sont en cours. Ils vont bénéficier d’aides. Cependant pour les billets d’avions — un premier coup d’oeil en France—, la location du logement et d’autres frais sont d’ores et déjà à prévoir.

En ce qui concerne leur réussite, on croise les doigts. Mais la préoccupation des jeunes hommes tient en la situation de leurs parents. « Nous voyons tous leurs efforts consacrés à trouver un emploi. Nous ne pouvons que les soutenir », expliquent-ils.

Combien de familles vivent dans des conditions difficiles de nos jours ? Rien à manger dans le frigo par exemple. Comment font-ils pour nourrir les marmailles et elles-mêmes ? Moin, mi di a zot, sa pa la vi.

Pour terminer, être indigné ne signifie pas être résigné, mais toujours se tenir droit, se battre, refuser toutes formes d’injustices. Et Dieu sait, s’il y en a, la liste est longue comme ça !

 JFN
Observateur de la vie réunionnaise
 


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