Rapport de l’ONU sur la crise sociale

Quand travailler ne protège plus de la pauvreté

27 août 2011, par Céline Tabou

Le rapport du département d’économie et des affaires sociales a indiqué que plus de 80% de la population des pays en voie de développement, celle-ci n’a ni accès à la couverture sociale, ni accès aux services de santé.

Le DEAS (département d’économie et des affaires sociales de l’ONU) qualifie les travailleurs pauvres comme étant ceux qui « vivent au sein de ménages dont les membres pris individuellement subsistent avec un revenu inférieur au seuil de pauvreté établi. La raison est que ces personnes sont pauvres non pas parce qu’elles ne travaillent pas, mais parce qu’elles ne peuvent pas gagner suffisamment pour sortir de la pauvreté ».

Inquiétudes pour les travailleurs pauvres

Bien que le nombre de travailleurs pauvres ait diminué entre 1999 et 2009, passant de 875,1 millions à 631,9 millions, les économistes pensent que les prochaines statistiques de 2010 et 2011 devraient faire apparaître une hausse du nombre de travailleurs pauvres. Avec la crise, les pays développés devront mettre en place une politique de l’emploi, car au-delà de la perte massive d’emplois dans le monde entier, les personnes ayant la chance d’avoir un travail ont vu la stagnation, la baisse ou la perte des salaires. « Dans les pays développés et en développement, le rétrécissement des recettes fiscales a entraîné des baisses significatives dans le financement par les Collectivités nationales et locales des institutions publiques », a expliqué le rapport du DEAS.
La reprise économique « ne sera pas atteinte tant que la situation de l’emploi ne s’améliorera pas d’une manière durable ». Le département d’économie et des affaires sociales préconise la reprise de l’emploi pour relancer l’économie, mais le rapport indique que « pour rétablir l’emploi, même à des niveaux pré-crise, la croissance économique devrait être suffisamment robuste pour compenser également les augmentations de la taille de la population active ». Pour conclure, le rapport précise que « pourtant, la restauration de l’emploi aux niveaux pré-crise est insuffisante parce que la période précédant la crise a été remarquable pour ses « job-pauvres » [travail-pauvre] et/ou « croissance sans emplois ».

De plus en plus de femmes

Dans son rapport, le DEAS a mis en exergue les analyses faites par le Bureau International du Travail alertant sur la féminisation des travailleurs pauvres. De plus en plus de femmes travaillent, mais des disparités de statut, de sécurité de l’emploi, de salaires et d’éducation entre hommes et femmes persistent et continuer de contribuer à la « féminisation des travailleurs pauvres ».
Les femmes représentent 70% des pauvres dans le monde, selon UNIFEM en 2008. Celles-ci accomplissent 66% du travail mondial et produisent 50% de la nourriture. Mais elles ne perçoivent que 10% des revenus et 1% de la propriété. Le Bureau International du Travail a indiqué en 2009, que le taux d’emplois « vulnérables », varie de 50,5 à 54,7% pour les femmes et de 47,2 à 51,8% pour les hommes.

Céline Tabou


Le gouvernement collectionne les hausses

Le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie « A » a encore progressé de 1,3% en juillet, ce qui représente une hausse de 2,8% sur un an. En un mois, 36.100 français ont perdu leurs emplois et 47.900 chômeurs ont été rayés des listes de Pôle Emploi, augmentant ainsi le nombre de chômeurs. Le total des demandeurs d’emploi a atteint 4.128.000, soit 3% de plus qu’il y a un an. Alain Vidalies, secrétaire national à l’emploi et au travail a souligné dans un communiqué que depuis que « M. Sarkozy est au pouvoir, le nombre de Français inscrits au Pôle emploi a augmenté de 896.500 ! ».
Depuis 2008, les chiffres n’ont cessé de grimper, avec à la clé des millions de foyers sans revenus ou sans moyens nécessaires pour vivre correctement. La revue “L’Expansion” a listé les hausses depuis 2008 : +33% : augmentation du nombre de chômeurs inscrits dans les catégories A, B, C ; +57% : hausse du chômage pour les plus de 50 ans ; 21% des personnes sorties de Pole Emploi ont retrouvé un emploi ; et -16%, correspond à la baisse du nombre d’offres d’emplois durables (plus de 6 mois) reçues à Pole Emploi ; et 4,7% est la hausse des propositions de job "occasionnels" (d’une durée inférieure à un mois) entraînant une précarisation du marché de l’emploi et gonflé les données sur les travailleurs pauvres.


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