Liberté d’expression réprimée en Arabie Saoudite

Raif Badawi condamné à 1000 coups de fouet

17 janvier 2015, par Céline Tabou

Raif Badawi, blogueur saoudien, lauréat 2014 du prix Reporter sans Frontières, a été condamné à 10 ans de prison et 1000 coups de fouet pour « insulte envers l’islam », le 14 janvier.

Au même moment, Nizar Al-Madani, ministre d’Etat aux affaires, participait à Paris à la « marche républicaine » contre le terrorisme islamiste et pour la liberté d’expression. Cette prise de position dénote avec la décision du gouvernement de condamné ce jeune blogueur de 30 ans, à 10 ans de prison et 1000 coups de fouet.
Vendredi 9 janvier, Raïf Badaoui a reçu les cinquante premiers coups de fouet, sur une place publique de Djedda, sur les bords de la mer Rouge. Son épouse, Ensaf Haidar, exilée au Canada avec leurs trois enfants, a appelé la clémence du royaume wahhabite.

Condamné pour ses opinions

Raif Badawi est le fondateur du site « Free Saudi Liberals » sur lequel il écrivait pour une libéralisation morale de l’Arabie saoudite. Emprisonné depuis le 17 juin 2012 dans la prison de Briman, à Djedda, il a été condamné dans un premier temps à sept ans d’emprisonnement et à 600 coups de fouet. Pour le gouvernement saoudien, le site porte « atteinte à la sécurité publique » et « ridiculise des personnalités islamiques ».
L’écrivain est accusé d’avoir ridiculisé la Commission saoudienne pour la promotion de la vertu et la prévention du vice, appelée « police religieuse », dans l’un de ses articles. Ce dernier s’était félicité « que la Commission pour la promotion de la vertu nous enseigne la vertu et qu’elle se soucie autant que tous les Saoudiens aillent au paradis ».

« Nous devons continuer de nous battre »

L’épouse de Raif Badawi, Ensaf Haidar, exilée au Canada avec ses trois enfants, a indiqué à l’organisation non gouvernementale Amnesty International qu’elle craignait que son mari ne puisse pas supporter physiquement une deuxième série de coups de fouet. Cette dernière a expliqué que « Raif m’a dit qu’il souffrait beaucoup à la suite de sa flagellation, son état de santé n’est pas bon et je suis certaine qu’il ne pourra pas résister à une nouvelle série de coups de fouet ».
Face à cela, cette dernière veut continuer le combat pour son mari : « La pression internationale est essentielle, je suis convaincue que si nous maintenons notre soutien, il finira par payer. Nous devons continuer de nous battre ». Le haut commissaire de l’ONU pour les droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, a demandé à l’Arabie saoudite de suspendre la condamnation à 1000 coups de fouet. Ce dernier a estimé que ce châtiment est « cruel, inhumain et interdit par le droit international ».

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