Au Conseil général

Rencontre citoyenne autour de la condition féminine

10 mars 2005

Pour célébrer la Journée internationale de la femme, la première rencontre citoyenne du Département autour de la cause des femmes a eu lieu avant- hier au Conseil général. L’occasion pour une centaine de femmes de découvrir les actions menées en leur faveur et d’en débattre avec Nassimah Dindar, présidente de la collectivité.

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"Il s’agit, en ce 8 mars 2005, d’être positive et d’admettre les progrès accomplis durant ces dernières décennies, même si les acquis restent fragiles et si des archaïsmes perdurent". C’est ainsi que la présidente du Conseil général analyse les avancées de la condition féminine à La Réunion. À l’occasion de la Journée internationale de la femme, le Conseil général avait en effet organisé la première rencontre citoyenne autour de la condition féminine.
Pour Nassimah Dindar, c’est "l’engagement" qui fera évoluer les choses. "L’heure est à l’action. L’heure ne peut plus être au misérabilisme ou aux discours contre les machos", a-t-elle déclaré. Le Conseil général prévoit ainsi deux orientations fortes. La première porte l’accompagnement des femmes victimes de violences.
Nassimah Dindar a annoncé à cet effet la mutualisation des interventions de tous les partenaires. La seconde orientation concernera la promotion des femmes qui ont réussi.

Lutter contre les violences faites aux femmes

Après son intervention, les actions retenues pour l’amélioration de la condition féminine ont été présentées à l’assemblée. Un effort particulier sera apporté pour prévenir les violences faites aux femmes.
Grâce à la mise en place en février 2005 de la ligne 115, des écoutants professionnels reçoivent les appels des femmes victimes d’agressions. Ils sont en mesure d’orienter ces dernières dans leurs démarches pour sortir de leur situation de violence. Ce service fonctionne actuellement de 8 heures à 21 heures. Il sera bientôt disponible 24 heures sur 24. Les appels sont gratuits.
Par ailleurs, quatre logements autonomes pour femmes en détresse seront créés dans le Nord au premier semestre 2005. Une autre structure d’accueil sera mise sur pied dans le Sud. Les possibilités de nuitées en hôtels et pensions de famille seront davantage développées. Enfin, une aide financière à l’accès au logement sera également accordée aux femmes en détresse.

Politique : pas de “courte échelle” aux femmes

D’autre part, le nombre de postes agréés dans les métiers de l’accueil (au nombre de 800 aujourd’hui) des enfants de moins de 6 ans seront développés de manière à répondre à une demande de plus en plus forte. Il en ira de même pour les postes dans les métiers de l’accueil à domicile des personnes âgées et handicapées. Le Conseil général entend aussi d’ici cinq ans, multiplier par deux le nombre de familles d’accueil qui aujourd’hui s’élèvent à 262 à La Réunion.
La collectivité s’est également fixée pour objectif de concilier la mobilité et le regroupement familial. Il s’agit de permettre aux femmes allant occuper un emploi stable en métropole d’être accompagnées de leur famille. Un projet en ce sens est à l’étude.
À l’heure des débats, les femmes ont fait part de leurs interrogations notamment en matière d’égalité entre les hommes et les femmes en politique. Nassimah Dindar a estimé que La Réunion peut être citée en exemple sur ce plan, puisqu’elle dispose de femmes députées, sénatrices, présidentes de collectivités ; il faut néanmoins continuer à se battre. "Personne ne nous fera la courte échelle en politique. Il faut être à l’intérieur des partis et avoir un discours de force", a noté la présidente du Conseil général.
Les femmes présentes ont été nombreuses à souhaiter que l’année prochaine, une autre rencontre citoyenne pour faire avancer la cause féminine soit organisée.


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