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Retour sur la Journée Mondiale du Refus de la Misère
22 octobre 2010
Dimanche dernier, dans le cadre de la célébration réunionnaise de la Journée Mondiale du Refus de la Misère, une importante cérémonie a été organisée par l’association ATD Quart-Monde à La Réunion présidée par Georges Faubourg. (voir “Témoignages” de lundi dernier) À cette occasion, a été lu aux participants un message d’Eugen Brand, délégué général de ce mouvement international. Voici le texte de ce message, qui nous concerne tous si nous voulons bâtir une société solidaire et équitable. Les inter-titres sont de “Témoignages”.
« Avant de connaître cet espace qu’on a maintenant pour se rencontrer et réfléchir ensemble, je pensais que j’allais mourir sans jamais pouvoir dire ce que je porte au plus profond de moi », déclarait récemment Doña Flores, mère de famille à La Paz, en Bolivie, lors d’une soirée d’Université populaire du Quart-Monde.
Combien sont-ils ainsi, à ne jamais pouvoir dire les injustices et les violences infinies d’une misère qui les emprisonne ? Combien sont-ils, enfermés dans la honte, sans jamais pouvoir dire les violences quotidiennes et les humiliations endurées, cherchant à sauvegarder dans le silence leur part de dignité et un semblant de paix pour leur famille ? Combien sont-ils, obligés de taire parfois jusqu’à des crimes, même s’ils en connaissent les auteurs, tellement est grande leur angoisse de voir l’extrême de la violence encore fondre sur leurs jeunes ?
Il est vital de ne pas en rester au chacun pour soi
Combien sont-ils pourtant, au cœur même de ces zones où tout “vivre ensemble” semble impossible, à oser des actes forts à l’image de cette fillette qui essaie de calmer la colère de son père contre des voisins, « sinon, je ne pourrai plus être copine avec leurs enfants, papa ». Au cœur des camps, des ghettos, des slums, tant et tant de familles qui s’efforcent de survivre, chassées de sous leur toit par des cataclysmes, des expulsions ou des guerres, expriment combien c’est vital pour elles de ne pas en rester au chacun pour soi.
Ainsi, ces jeunes animateurs africains qui se soucient d’enfants raflés puis embrigadés comme soldats, aujourd’hui désarmés et rassemblés dans un centre proche de chez eux. « Il leur reste quoi comme enfance à ces enfants là ? Et si ce n’est pas nous, qui auront-ils comme amis ? » Et voilà ces animateurs qui osent la rencontre avec ces enfants soldats, entraînant des parents dans leur démarche.
Créer des lieux et des temps pour rompre le silence
Sur tous les continents où nos équipes sont présentes, des membres et des amis du Mouvement font les mêmes constats : une économie qui génère tant d’injustices, un système éducatif qui cautionne des exclusions, une gouvernance des États qui se prive de manière dramatique de la connaissance de leurs citoyens les plus vulnérables, une communauté internationale qui n’ancre pas ses objectifs dans les Droits de l’Homme.
Dans ces sphères de l’économie, du savoir et du pouvoir, coupées des réalités de la vie de tant de citoyens confrontés à l’inacceptable, il est vital de créer des lieux et des temps pour rompre le silence, des lieux et des temps où les conditions seront réunies pour que ceux qui n’ont jamais l’occasion de se rencontrer puissent se parler sans crainte, sans suspicion, et enfin réfléchir ensemble.
Déjà, de plus en plus de femmes, d’hommes, de condition modeste ou pas, ouvrent la voie, risquant leur situation en créant des espaces de citoyenneté, où chacun retrouve la fierté de bâtir l’avenir, comme le dit cet homme d’Haïti, délégué à Lima, au Pérou, lors du séminaire international “Rompre le silence” : « Je suis ici pour mon pays, mais aussi pour le monde. »
Résistance et espérance
Il y a aussi ces jeunes du voyage en France qui aspirent à ce qu’on porte un autre regard sur eux et leur famille : « Les gens ne voient que le bazar. Ils ne savent pas pourquoi on vit en caravane. Ils ne nous connaissent pas. » Aiguillonnés par cette soif de reconnaissance et de dialogue, ils ont organisé un tournoi de foot, monté une exposition de photos, un concert de jazz manouche, invitant chaque fois tous les habitants des villes alentour, pour leur signifier que c’est une chance de vivre entre voisins différents.
Certains parmi eux ont rejoint, ce 17 octobre, à Bruxelles, d’autres jeunes pour dialoguer avec des responsables des Institutions européennes : « Nous avons du mal à comprendre ce monde mais nous voulons y trouver notre place... ». Leurs mots s’accordent avec tous ceux qui affirmeront ce jour leur résistance et leur espérance : « Quand nos amis ont besoin de manger, et que même ça, ils ne le peuvent pas, je les dépanne... Je veux travailler avec des enfants qui, comme moi, ont eu la vie difficile. Je sais ce qu’ils endurent, je suis passé par là ». Ce 19 octobre à Strasbourg, plusieurs délégués parmi ces jeunes remettront leur appel dans les mains de M. Ban Ki-Moon, secrétaire général des Nations Unies.
Une nouvelle école de la vie et de la confiance
Ainsi, au carrefour des lieux les plus oubliés et des plus hautes enceintes du monde, le 17 octobre contribue à donner force et fierté à toujours plus de citoyens, décidés à rompre le silence, là où ils sont, par l’apprentissage de cette rencontre qui construit la paix.
Ainsi, ce jeune de Centrafrique échangeant avec les parents d’un faubourg de Bangui : « C’est en voyant ce que vous êtes capables de faire ensemble ici que j’ai puisé la force de lancer avec d’autres un projet d’école dans cette île coupée de tout au milieu de la rivière Oubangui ». Cette école, il nous l’a montrée. Les enfants y sont assis à l’ombre d’un manguier sur des restes de pirogues qu’ils ont apportés eux-mêmes. Ce jeune de 25 ans aurait pu trouver un poste d’enseignant à la capitale, mais il a préféré enseigner là, à ces enfants, au risque de n’avoir pas lui-même assez pour vivre. Ce 17 octobre, à Bangui, ils font des briques tous ensemble pour leur bâtir une école...
Qui bâtira cette nouvelle école de la vie où on apprendra comment rompre le silence, sans compromettre l’avenir de personne ? Qui bâtira cette école de la confiance, si nous-mêmes ne le faisons pas ?
Le témoignage de Marie, une maman réunionnaise
« Ne pas baisser les bras »
« Les enfants c’est une chance pour moi, une chance après plus de 16 ans d’attente, de malheur. Les enfants c’est une chance car ils permettent de ne pas baisser les bras, de toujours se battre pour eux, j’ai passé plus de 16 ans à monter, descendre pour mes enfants.
On m’avait pris mes deux filles. Lorsqu’elles ont été placées, elles avaient quatre et deux ans. Aujourd’hui elles sont là, toutes les deux, elles m’ont été rendues après 14 ans de placement. Je ne veux pas que la plus jeune arrête ses études et j’espère que la plus grande aura un travail bientôt. Il ne faut pas qu’elle reste comme ça, il ne faut pas.
La maison est un peu vide, il manque des meubles. Mon fils aîné m’a dit : “Maman t’inquiète pas, je vais mettre un revêtement sur le sol du salon”. Le cadet, depuis qu’il est sorti de prison, il travaille, il est devenu sérieux et puis il a une famille maintenant.
Mon compagnon, il m’aide, il fait les courses des fois. En ce moment il est malade, il doit faire attention à ses yeux.
J’aime la vie comme ça, unis dans la maison.
Les jeunes c’est une chance. Mon fils qui travaille m’aide et jette un œil sur son petit frère, qui traîne dehors. Mes filles me rendent service, elles s’occupent de leur petite sœur.
Pour réunir la famille, il faut être forte et ne pas baisser les bras ».
(Témoignage lu dimanche sur le Parvis des Droits de l’Homme à Champ-Fleuri)
Marie-Anne Ferrère : « Vive le transport doux ! »
Adjointe au maire de Saint-André, Marie-Anne Ferrère nous a fait part des enseignements qu’elle tire de cette Journée : « Il y a tout d’abord l’importance du combat d’ATD Quart-Monde dans notre île, qui nous aide à ne pas oublier qu’on est entouré de la misère sous toutes ses formes. Cette journée doit aussi être marquée dans notre mémoire car nous sommes entourés de pays en grande difficulté dans l’océan Indien.
Pour nous, Saint-Andréens, c’est une occasion incontournable de soutenir cette action et cela nous encourage à organiser d’autres actions similaires dans la convivialité afin de renforcer la solidarité contre la misère de notre population.
La Rando Vélo Solidarité est aussi une expérience enrichissante de cette journée. Personnellement, je ne suis pas encore une pratiquante habituelle du vélo, mais pour cette journée je me suis procurée un vélo et je suis partie 2 fois sur le trajet et ça m’a donné envie de faire du vélo plus souvent. Vive le transport doux ! »
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