
« In moune la tète dolé kabri »
17 mars, parMézami zot i koné dsi la tèr, dann ninporte ékèl péi, néna demoune lo karaktèr lé pa parèye : in pé lé rapide, d’ot lé dousman-dousman, in pé lé (…)
Du 10 au 15 octobre : Semaine de la Fraternité et des Solidarités
7 octobre 2022, par
Cette année à Saint-Denis, la Semaine de la Fraternité et des Solidarités sera placée sous le signe de l’accès aux droits. Cette initiative part d’un constat : plus une personne est pauvre, moins elle va utiliser les droits auxquels elle peut prétendre. Pour cela, du 10 au 15 octobre, un Village d’accès aux droits va se déplacer dans plusieurs quartiers de Saint-Denis. Les partenaires de cette action sont le CCAS de Saint-Denis, la CGSS, la CINOR, l’ADRIE, la Caisse d’allocations familiales, ainsi que les associations œuvrant dans chaque quartier. Ce regroupement des acteurs dans un lieu unique vise à informer tous les Dionysiens sur les prestations auxquelles ils peuvent prétendre et de les encourager à y accéder. L’accès au droit est utilisé comme moyen de lutte contre la pauvreté.
Du 10 au 15 octobre prochains, la commune de Saint-Denis célébrera la Semaine de la Fraternité et des Solidarités. « Le thème de cette année est l’accès aux droits car très souvent des situations de grande pauvreté naissent d’un manque de connaissance de ses droits. Le manque d’accès aux droits est un fléau qu’il faut combattre de toutes les manières possibles, et cette Semaine de la Fraternité et des Solidarités est un moyen », indique Julie Pontalba, adjointe au maire déléguée à l’accès aux droits et à l’économie solidaire. Durant toute une semaine, le Village d’accès aux droits va se déplacer dans plusieurs quartiers de Saint-Denis. Les partenaires de cette action sont le CCAS de Saint-Denis présidé par la maire Ericka Bareigts, la CGSS, la CINOR, l’ADRIE, la Caisse d’allocations familiales, ainsi que les associations œuvrant dans chaque quartier.
Ericka Bareigts indique que grâce à un bus regroupant tous les partenaires, ce seront des bureaux mobiles qui seront accessibles au même endroit. Cela facilitera l’accès aux droits des personnes concernées qui, sur un même lieu, pourront entrer en contact avec les différentes administrations : CCAS, CAF, Département, CGSS… c’est un pas fait vers l’objectif d’un guichet unique regroupant toutes ces institutions afin de simplifier l’accès aux droits. Ce dernier est en effet compliqué par la multiplicité des acteurs, ce qui oblige à chaque fois à se déplacer dans des lieux différents. Ceci est une des raisons qui expliquent pourquoi autant de personnes à La Réunion renoncent à faire valoir leurs droits. A Saint-Denis, 50 à 60 % des personnes concernées n’ont pas accès aux droits, a-t-elle poursuivi, soulignant que « plus on est exclu, moins on va vers le droit ».
« La fraternité c’est le contraire de l’exclusion, or, certains sont encore exclus. Notre volonté est d’aider les personnes les plus vulnérables afin qu’elles trouvent leur place et leur rôle dans cette ville », ajoute Julie Pontalba, « pour nous le but de cette semaine est de montrer tout ce qui est fait, tout ce qui est proposé par nos directions en faveur des citoyens notamment les plus fragiles ». Elle précise que « nous allons apporter les informations au plus près de la population. Car ce sont souvent les personnes qui en ont le plus besoin qui ne viennent pas, qui n’osent pas ».
Plusieurs événements sont prévus : une rencontre intergénérationnelle à Sainte-Clotilde, une action au restaurant solidaire à la Montagne, au centre LGTB de La Source puis à l’Aire de jeux inclusive à la Bretagne, une vente solidaire dans le Bas de la Rivière Saint-Denis. Le temps fort aura lieu vendredi 14 octobre, Place Paul Vergès, « un lieu symbolique et très fréquenté qui permettra de toucher beaucoup de monde et surtout un lieu autour duquel gravitent de nombreux sans domicile fixe. C’est un moyen d’aller vers eux ». Tous les partenaires du Village d’accès aux droits seront rassemblés.
Et Julie Pontalba de conclure : « pour nous cette Semaine de la Fraternité et des Solidarités est une manière de dire aux personnes, notamment les plus vulnérables, « nous sommes là pour vous », « nous venons vers vous, alors n’hésitez pas à venir vers nous, à nous solliciter en cas de besoin, nous sommes là pour ça ! ».
David Belda, vice président du CCAS de Saint-Denis, a indiqué qu’il faut s’adapter à un nouveau contexte, pour « appréhender l’aide sociale d’une autre manière ». Lieu de la conférence de presse, Lespas la Source est une illustration de ce changement. L’élu a rendu également hommage aux travailleurs sociaux de la Mairie, ainsi qu’aux associations. Cette semaine sera l’occasion de mettre en lumière des actions nouvelles, avec comme objectif d’« accompagner les gens au plus juste ».
Laurent Blériot, président de la Caisse générale de Sécurité sociale de La Réunion a tout d’abord rappelé que la Sécurité sociale est un héritage du Conseil national de la résistance, qui a voulu un système de protection sociale accessible à tous. La CGSS est financée par les cotisations, pas par les impôts ni des subventions. 2,5 milliards d’euros collectés tous les ans à La Réunion. Cela ne suffit pas car 4 milliards distribués chaque année aux Réunionnais par la Sécurité sociale. La péréquation permet de garantir aux Réunionnais une protection sociale adaptée à la situation. C’est par exemple la mise en œuvre du tiers payant. Laurent Blériot a également mis l’accent sur les conséquences du vieillissement de la population. En 2050, La Réunion comptera 250.000 habitants de plus de 60 ans. Il est important de préparer cette échéance pour « préserver notre modèle de fraternité avec l’aîné dans la famille » et pas dans un EHPAD en périphérie de la ville.
La Semaine de la Fraternité et des Solidarités permet de rapprocher les institutions. Un partenariat de la CGSS avec le CCAS de Saint-Denis permet d’amplifier l’accès aux droits et aux soins.
Axel Naillet directeur de l’ADRIE est ensuite intervenu. Les ressourceries sont le cœur de l’action de sa structure. Mais se développe également l’inclusion numérique, par le biais de formations pour rendre accessible l’utilisation de l’internet. Il a également évoqué un chantier d’insertion qui reconditionne du matériel informatique. Ce matériel est ensuite distribué aux familles qui n’ont pas les moyens de s’équiper. Avec le bus France services se met en place l’hyper proximité, pour aller vers les usagers. L’objectif est de lutter contre les différentes formes d’exclusion et la fracture numérique.
Maire de Saint-Denis et présidente du CCAS, Ericka Bareigts a tout d’abord salué la présence à ses côtés d’Arnaud Huguet, élu du conseil municipal porteur de handicap, ainsi que le travail de Julie Pontalba qui coordonne la lutte contre la grande pauvreté.
L’accès aux droits est un long travail car il oblige à dépasser ses compétences, dit en substance la maire de la capitale. Elle rappela que l’hyperproximité est un engagement pris lors de la campagne électorale.
« Diminuer le non accès aux droits est un moyen de lutter contre la pauvreté », a souligné Ericka Bareigts. « Le CCAS, ce sont 15 millions d’euros par an, 330 salariés. Il y a des moyens, de l’argent, comment expliquer qu’il y ait encore des.gens qui n’accedent pas au droit », a-t-elle affirmé, « 17000 familles sont suivies, nous pouvons faire plus ».
Parmi les actions évoquées, l’accès à la nourriture. L’an dernier, ce furent 10.000 colis et chèques alimentaires distribués, ce chiffre sera en augmentation. Une autre action est la création de restaurants solidaire, comme celui qui sera implanté dans Lespas La Source. « Ce qui n’est pas consommé dans les écoles est redistribué sous forme de repas ». Ces repas sont pris sur place, ce qui permet d’ouvrir le dialogue avec les personnes concernées afin de les accompagner. Une première structure de ce type existe déjà à la Montagne, 4 autres restaurants solidaires vont être créés.
Ericka Bareigts a également indiqué que 400 sans abris sont dénombrés à Saint-Denis. 70 % sont Dionysiens et 30 % viennent d’ailleurs. Or, il n’existe dans la capitale que 23 places d’accueil de nuit « que nous payons en partie et sur lesquelles nous n’avons pas la main ». Avec les 8 de Saint-Pierre, c’est un total de 31 places pour La Réunion, ce qui est nettement insuffisant. La balle est dans le camp de l’État pour débloquer plus de fonds afin de construire des places d’accueil pour tous ces sans-abri. Pour ces personnes, la commune fait de la domiciliation, ce qui leur permet de recevoir leur courrier.
« 34 % des habitants de Saint-Denis sous le seuil de pauvreté. Il faut agir ». Saint-Denis compte également 44 % de familles monoparentales, dont beaucoup vivent sous le seuil de pauvreté.
Dans le domaine de la fraternité et de la solidarité, Saint-Denis consacre 26 millions d’euros par an pour rendre tous ces espaces accueillant du public accessibles aux personnes handicapées.
L’Aire de jeux inclusive de La Bretagne qui sera inaugurée lundi œuvre également dans ce but. Elle est totalement adaptée aux enfants porteurs de handicap. Ceci permettra de développer la fraternité dès le plus jeune âge.
Lundi débutera également un chantier d’auto-réhabilitation accompagnée à Saint-Bernard, où se sont les occupants des logements qui exécuteront eux-mêmes les travaux.
Ericka Bareigts a également donné un coup de projecteur sur l’action de Tifripri solidaire. Cette association se charge de collecter des vêtements d’occasion pour ensuite le revendre à un prix très abordable. Elle organisera samedi à l’hôtel de ville un défilé de mode avec des vêtements de seconde main, et les mannequins seront des personnes en situation de pauvreté.
Enfin, la maire de Saint-Denis a donné quelques éléments sur la Semaine bleue. Là aussi, il sera question d’accès aux droits pour faciliter le recours au minimum vieillesse de la part des personnes qui doivent survivre avec des pensions très inférieures au seuil de pauvreté. 80 jeunes en service civique seront embauchés pour aller à la rencontre des personnes âgées pour qu’elles puissent utiliser ce droit. Le président de la CGSS a indiqué à ce sujet que le plafond de récupération a été relevé à 100 000 euros.
Pour conclure, Ericka Bareigts a précisé que la perspective est d’ancrer des partenariats solides afin que tous les Dionysiens puissent avoir accès aux droits.
M.M.
Mézami zot i koné dsi la tèr, dann ninporte ékèl péi, néna demoune lo karaktèr lé pa parèye : in pé lé rapide, d’ot lé dousman-dousman, in pé lé (…)
Normalien et énarque, chercheur en philosophie politique, Bruno Guigue est professeur invité à l’Université normale de la Chine du Sud (Canton) et (…)
Le gouvernement comorien a estimé que « militariser à outrance » Mayotte n’est pas une « réponse appropriée ». Le ministre des Outremers, (…)
François Bayrou, a écarté la piste de l’augmentation des impôts, suggérée à gauche. « Si impôts permettaient d’être prospères et heureux, la (…)
Il y a deux ans, le président chinois Xi Jinping a présenté l’Initiative pour la civilisation mondiale (ICM), appelant au respect de la diversité (…)
En visite à La Réunion et à Mayotte du 11 au 13 mars, Carole Delga, présidente de Régions de France, a dit vouloir "apporter personnellement un (…)
Dans un courrier, la CGT s’étonne que la tâche confiée aux partenaires sociaux ait évolué entre la déclaration de politique générale de François (…)
L’Union européenne doit augmenter significativement ses dépenses d’armement, a affirmé mardi à Strasbourg la présidente de la Commission (…)
Au 1er janvier 2025, la population réunionnaise est estimée à 896 200 habitants. La croissance démographique ralentit en lien avec un solde (…)
Plus de 17.000 recours aux soins d’urgences en lien avec la chaleur ont été décomptés durant l’été 2024 qui n’a été en France que le 8ème plus (…)
La proposition de loi contre la vie chère dans les outre-mer vise à renforcer la transparence comptable des entreprises et à lutter contre la (…)
Alors que la 16e Conférence des Parties de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique s’est terminée sur un échec, mais la (…)
Messages
7 octobre 2022, 07:08, par Maillot Joseph Luçay
C’est une excellente initiative , mais il existe déjà depuis très longtemps( plus de 20 ans ) des points d’accès au droit à Saint Denis dans lesquels les citoyens peuvent rencontrer des conciliateurs de justice et des médiateurs pénaux , des médiateurs familiaux ou des représentants d’association diverses qui peuvent apporter une aide aux personnes qui ont des difficultés à accéder à la justice ou à faire valoir leurs droits par les procédures traditionnelles souvent très coûteuses .
Ces points d’accès au droit que l’on connait aussi sous le nom de maison de justice et du droit fonctionnant sous l’autorité du procureur de la république pour ce qui concerne les affaires pénales et sous l’autorité d’un juge d’instance d’instance pour ce qui concerne les affaires civiles et familiales devraient être également associés à cette démarche , mais ne sont pas mentionnés parmi les intervenants . Il s’agit sans doute d’un un oubli .