
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Minimum vieillesse... la solidarité au rabais
13 juillet 2006
Le nombre de personnes âgées qui vivent avec le minimum vieillesse est en diminution constante en France. Mais, en 2006, ils et elles sont encore près de 600.000 à vivre avec 610 euros par mois. Créée en 1956, cette allocation deviendra l’ASPA ce mois-ci. Et ce n’est pas qu’un changement de nom...
Allocations aux vieux travailleurs salariés, allocations aux mères de famille, allocation spéciale vieillesse... Depuis le 1er juillet, la dizaine de prestations qui constituaient le "minimum vieillesse" n’existe plus. Pour les nouveaux retraités, place à une seule et unique allocation : "l’Allocation de Solidarité aux Personnes Agées" (ou ASPA) fixée à 610,28 euros par mois pour une personne vivant seule. Mais les titulaires des anciennes prestations pourront continuer à les percevoir même après la réforme.
Le minimum vieillesse est prévu pour ceux qui n’ont aucun droit ou qui n’en ont pas assez. Contrairement à ce que l’on a tendance à croire, ce n’est pas une prestation en soi. Créée en 1956 pour garantir un niveau de ressources minimales aux personnes âgées, elle peut être versée à tous les retraités à partir de 65 ans quelle qu’ait été la nature de leur carrière professionnelle. Il faut cependant la demander pour l’obtenir, justifier de ses ressources et accepter qu’elle soit récupérée sur la succession si elle est supérieure à un plafond réglementaire.
Jusqu’au 1er juillet 2006, le minimum vieillesse s’articule encore en 2 volets. Le premier volet, hétéroclite, se compose de toute une gamme "d’allocations de base", versées sous conditions de ressources, comprenant la pension de retraite, si elle existe, et le "complément de retraite". Ces allocations sont complétées par un deuxième volet, "l’allocation supplémentaire" du Fonds National de Solidarité (FNS).
L’ordonnance du 24 juin 2004, appliquée au 1er juillet, "simplifie" cette architecture en proposant une allocation unique, l’ASPA, sur le modèle du Revenu Minimum d’Insertion (RMI). Le montant de l’ASPA sera simplement égal à la différence entre le montant des ressources propres de la personne et le montant du minimum de ressources garanties aux personnes âgées (610 euros).
Conditions d’attributions de l’ASPA
Quelles sont les conditions d’attribution de l’ASPA ?
- Etre déjà titulaire d’une pension de retraite, c’est-à-dire être âgé(e) de 65 ans ou plus, ou entre 60 et 65 ans, être reconnu inapte au travail.
- Etre de nationalité française ou réfugié ou apatride. Ou, pour un ressortissant d’un pays étranger, posséder un titre de séjour attestant de la régularité du séjour en France.
- Résider en France ou dans un État de l’Union européenne.
- Avoir des ressources mensuelles inférieures à 625 euros
Quelles sont les personnes les plus concernées par le minimum vieillesse ?
Les personnes isolées, très âgées (68% des bénéficiaires sont des veuves, célibataires ou divorcées, la moyenne d’âge avoisine les 80 ans), qui n’ont pas travaillé ou qui ont eu une vie professionnelle discontinue. Et à premier titre, les femmes (près de 70%) et les vieux travailleurs immigrés ! (...). Pour pouvoir bénéficier d’une allocation supplémentaire, la loi soumet (ces derniers) désormais totalement, à compter du 1er janvier 2006, à une obligation de résidence en France. Ce qui explique une existence souvent rythmée par d’incessants allers et retours entre le pays d’origine et la France.
Une nouveauté qui, elle, a pris effet dès le 1er janvier. Avant cette date, le critère de résidence sur le territoire français n’était obligatoire que pour toucher "l’allocation supplémentaire". Et non le "complément de retraite" qui forme, avec la pension de retraite, ce qu’on appelle "l’allocation de base". Désormais, le vieux travailleur immigré ne pourra plus toucher d’allocation en dehors du territoire français. "Une mesure qui vient à nouveau prouver que le travailleur immigré est le maillon faible du système", dénonce-t-on à l’Association des Travailleurs Maghrébins (ATM). L’association rappelle qu’il avait déjà fallu attendre la loi du 11 mai 1998 pour que la condition de nationalité ne soit plus prise en compte dans l’octroi du minimum vieillesse. Pour l’ATM, plusieurs mois seront nécessaires pour mesurer les réels effets de cette réforme.
Quelles sont les autres droits des titulaires de l’ASPA ?
Les personnes qui touchent l’ASPA peuvent être exonérées de l’impôt sur le revenu, des impôts locaux (taxe foncière et taxe d’habitation) et de la redevance audiovisuelle.
Renseignements :
Auprès de sa Caisse locale de retraites ou de sa Caisse Communale d’Action Sociale (CCAS). Pour les non cotisants et les personnes sans profession, contacter le Service de l’Allocation Spéciale Vieillesse (SASV).
(Sources SeniorPlanet)
Témoignages
o Martine, 86 ans
"Je me dis que je vais supprimer la viande..."
"Tant que je travaillais, c’était bien. Je mangeais tout ce que je voulais, j’étais en bonne santé. Aujourd’hui, je me dis que je vais supprimer la viande. C’est trop cher, la viande". Martine Marsat a 86 ans. Petite et menue, elle parle lentement et articule méticuleusement tous ses mots. (...) Ce qu’elle regrette par-dessus tout, ce sont les sorties randonnées "en grande banlieue" avec ses amies du Centre d’action sociale. Mais, elle les voit toujours de temps en temps. Pour une partie de scrabble.
Martine a travaillé toute sa vie. Non déclarée, ou rarement, elle n’a pas beaucoup cotisé pour sa retraite. Aujourd’hui, elle puise chaque mois dans ses économies pour ajouter à son minimum vieillesse. "Malgré tous mes petits ennuis, j’avais mis pas mal de sous de côté. Mais à chaque fois, je me rends compte qu’il en reste de moins en moins. Qu’est-ce que je ferai le jour où il ne restera rien ?".
Elle a passé toute sa vie à Belleville et Ménilmontant. Rue Pixéricourt avec ses parents. Rue Ramponeau. Boulevard de Belleville. Elle s’est mariée et a eu 3 enfants. Dans un premier temps, elle a été couturière à domicile. Pendant une dizaine d’années, elle s’occupe ensuite du secrétariat chez un médecin. "C’était la porte et le téléphone, mais les gens étaient vraiment très agréables". Puis elle devient ouvreuse. Dans les années 70, le quartier regorge de petits cinémas et salles de spectacles. "Le cinéma, c’était très gai, on riait tous le temps". Les noms des salles font rêver : le Féerique, l’Alhambra, le Paradis, etc... Elles ferment les unes après les autres et Martine est contrainte de trouver autre chose. À la même époque, elle se sépare de son mari. "Il ne participait pas du tout à la vie de famille. Je me demande comment j’ai pu rester aussi longtemps avec lui alors que c’était moi qui gérait tout", soupire-t-elle. Avec son fils à charge, elle déménage puis s’occupe à nouveau de "la porte et du téléphone" chez des gens. Cela lui convient très bien ! "C’était un peu moi la maîtresse de maison", sourit-elle. Mais le jour où elle tombe malade, Martine est forcée d’arrêter.
300 euros par mois "tout compris"
"À force d’aller rouspéter à la Mairie", elle a obtenu un logement dans un Centre d’action sociale de Belleville où elle paye 300 euros par mois "tout compris". Cela lui convient très bien et elle n’est pas dépaysée.
Une fois par semaine, elle va prendre ses repas au restaurant Emeraude du Centre d’action sociale du quartier. Fait son marché à Belleville, ses courses chez Ed, dans sa rue. "Cet été, il a fermé 2 mois. J’étais obligée de marcher un quart d’heure pour aller à celui du boulevard !".
Souvent, elle voit son fils qui est resté vivre à Paris avec sa femme. "Lorsqu’il vient me voir, il m’aide un peu. Parfois, il laisse une boîte de fromage. Un petit cadeau. Je sais qu’il sera là si j’ai d’autres problèmes. Heureusement qu’il n’est pas loin". Depuis 25 ans, Martine vit seule et s’en satisfait. "J’ai mes connaissances et puis j’avoue, j’aime bien qu’on me fiche la paix". Mais elle le reconnaît : "Je fais attention à tout ce que j’achète. Et un jour, je le sais... je ne pourrai plus mettre au bout".
o Françoise, 71 ans
"Je ne demande pourtant pas la lune..."
Françoise a eu 2 vies. La riche et la pauvre. Celle avec son mari et celle sans. "J’ai tourné la page, affirme-t-elle, je n’y pense même plus". Aujourd’hui, elle vit seule avec le minimum vieillesse dans une résidence pour personnes âgées. Les 20 ans de petits boulots qu’a accumulés Françoise ne lui permettent pas de toucher une retraite suffisante. Elle vit avec 610 euros par mois. "Après le loyer, l’électricité, la mutuelle et l’abonnement téléphonique, il n’y a plus rien. Vraiment".
Mariée à 21 ans, la "Françoise d’avant" était une femme "timide et docile qui n’osait même pas faire un chèque". Son mari, qui a "une très belle situation", la gâte : un grand appartement, une maison à la campagne, un voyage en Floride et les coupes en cristal. En 1980, lorsque son mari perd son emploi de maître d’œuvre, Françoise doit travailler pour que le couple s’en sorte financièrement. Elle a 45 ans et aucune formation. 5 ans plus tard, son mari la quitte. Direction : Madagascar, la "nouvelle vie".
Pas le temps de réfléchir...
"À l’époque, je me suis battue. Je courais partout pour trouver un travail, j’acceptais tout ce que me proposait l’ANPE et, sinon, je faisais les petites annonces dans les journaux. Je n’avais même pas le temps de réfléchir". Vendeuse itinérante dans des magasins bio, puis en pharmacie, stagiaire en stomatologie, Françoise se passionne pour la diététique. "Les connaissances que j’ai accumulées alors me servent encore. Par exemple, quand je ne mange qu’un œuf, je me dis que c’est aussi bien qu’un bifteck". Elle échange son "quatre pièces" contre un "deux pièces". "Mais le chauffage électrique me revenait beaucoup trop cher. Parfois, je vivais dans la cuisine, c’était très dur". Puis, c’est la retraite à 65 ans, et la solitude. "Un gros gros coup de déprime" qui la conduit à être hospitalisée plusieurs mois.
Lui revint alors l’envie de se battre, d’aider les autres, comme elle le fait tous les samedis dans un centre d’hébergement pour SDF. "Parce qu’il y a pire que moi. Et que le fait d’habiter à Paris est une chance !". Françoise cite les sorties au théâtre et les week-ends organisés par le Centre d’action sociale de son quartier, la carte de transports en commun gratuite, renouvelable tous les ans.
Une simple question d’habitude : ne jamais passer un coup de fil, manger chez sa fille le midi avec ses 2 petits-enfants, baisser le chauffage. Françoise s’estime chanceuse. "Il y a 50 ans, on n’aidait pas les gens comme ça. Mais moins de 700 euros pour vivre tous les mois, c’est vraiment trop juste. Je ne demande pas la lune. Peut-être 100 euros de plus, c’est tout". Surtout quand le loyer grignote les deux tiers de sa pension mensuelle. En 2001, Françoise a fait une demande de logement social auprès de la ville de Paris.
Cette année, elle a renouvelé sa demande pour la 4ème fois.
o Mouloud, 80 ans
"Ce n’est pas normal d’imposer ça aux gens !"
Mouloud est arrivé en France en 1949, "pour la reconstruction du pays". Il comptait travailler 1 an et mettre un peu d’argent de côté. Aujourd’hui, à 80 ans, il passe sa retraite dans son studio de 20 mètres carrés, au foyer Sonacotra de Montreuil, en banlieue parisienne. C’est un "chibani" comme on dit au foyer, un vieux, un ancien.
En 1979, après avoir travaillé 30 ans dans la maçonnerie à Montreuil, “Jean Gabin”, comme l’appellent ses amis de France, retourne au bled, en Algérie. Il a l’intention de retrouver sa femme, ses enfants, de reprendre une vie normale auprès des siens. "J’ai essayé pendant 10 ans, mais je n’ai pas pu. C’est dur de se réadapter et puis ici, j’ai mes habitudes, mes amis", reconnaît-il.
Lorsqu’il prend sa retraite en 1991, il n’a pas assez de semestres et sa retraite s’élève à 500 euros. Aujourd’hui, il vit avec le minimum vieillesse. Ces 610 euros, qu’il touche chaque mois, lui permettent encore d’envoyer un peu d’argent à sa femme, restée vivre "au pays", à Akbou, dans l’Est algérien. Mais, à Montreuil, Mouloud s’ennuie ferme. "Aujourd’hui, si tu fais pas attention, les carottes sont cuites. Avant, c’était la belle vie, il y avait du travail pour tout le monde, et le kilo de pommes, c’était 3 francs ! On bossait dur, mais après on pouvait aller au café avec les amis".
Depuis sa retraite, Mouloud passe la plupart de ses journées chez lui. Il ne peut pas sortir longtemps, car il souffre de problèmes de santé qui l’obligent à prendre un traitement chaque jour et ne pas trop s’éloigner. Le vieil homme ne se plaint pas : sa chambre est vaste, propre et éclairée.
La résidence sociale "Rapatel" de Montreuil a ouvert en 2004 dans le but d’accueillir des personnes âgées. Elle est munie d’ascenseurs, de salles de bain individuelles. Pour Mouloud, elles sont loin les premières années en France, sa chambre en hôtel meublé qu’il partageait avec 5 autres personnes. Puis le foyer, de longues années, où il vit dans 4 mètres carrés ! "Si j’avais ma femme en France, ce serait bien, mais ici c’est impossible de l’accueillir".
Alors, c’est "le va-et-vient" comme il dit lui-même : 3 mois au bled et le reste de l’année à Montreuil. Si le séjour de Mouloud au pays excède 4 mois, il ne peut plus percevoir son "allocation supplémentaire" qui lui permet de vivre. "J’ai travaillé dur plus de 30 ans. Ce n’est pas normal, tout de même, d’imposer ça aux gens ! C’est un manque de liberté !". Mais Mouloud se méfie, alors il file doux. Un de ses amis, resté 7 mois en Algérie avec sa famille, a dû rembourser intégralement les aides qu’il avait perçues sur une année. Et puis Mouloud l’aime bien aussi sa vie à Montreuil. Quand il se sent en forme, il prend le métro jusqu’à Barbès, Aligre ou Strasbourg Saint-Denis. Il se balade, "mais je ne mets plus les pieds au café comme je faisais avant", avoue-t-il. Et puis, dans 2 mois, en mai (mai dernier - NDLR) il reprendra l’avion, direction Alger. "J’ai l’habitude, sourit-il. Et quand je le prends, il n’y a que des retraités comme moi dedans, on se retrouve entre nous !".
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