Soudan : Les enfants victimes des exactions de toutes les parties

28 novembre 2007

Les enfants continuent d’être recrutés par toutes les parties au conflit au Soudan en général et au Darfour en particulier, déplore un rapport du Secrétaire général qui met en lumière la responsabilité de divers groupes dans des massacres, des viols et des rapts d’enfants au Soudan.

« Entre le 16 juillet 2006 et le 31 juin 2007, il y a eu des progrès significatifs en ce qui concerne la libération, par l’Armée populaire de libération du Soudan (APLS), des enfants qu’elle a recrutés ou utilisés pendant le conflit, mais il est encore nécessaire d’intervenir auprès des autres groupes armés affiliés aux Forces armées soudanaises et de surveiller celles-ci et les Forces de défense populaires pour faire respecter l’Accord de paix global et d’autres accords internationaux », souligne le Secrétaire général dans son dernier rapport au Secrétaire général sur les enfants et le conflit armé au Soudan.
Ban Ki-moon y lance un appel « au gouvernement d’unité nationale et au gouvernement du Sud-Soudan pour qu’ils mettent fin au recrutement et à l’utilisation d’enfants par leurs forces armées, conformément aux dispositions du Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés, que le Soudan a ratifié ».
Au Sud-Soudan, le rapport cite par exemple le cas des « forces de défense de Pibor précédemment alliées aux Forces armées soudanaises sont responsables d’avoir recruté et utilisé au moins 78 enfants, dont le plus jeune était un garçon de 6 ans ».
Au Darfour, le précédent rapport ne citait « que les forces d’opposition tchadiennes, les milices alliées au gouvernement du Soudan (Janjaouid) et l’ALS (Minni Minawi) comme recrutant et utilisant des enfants ».
Or, « d’après des sources crédibles, les forces et les groupes armés suivants ont recruté et utilisé des enfants au Darfour au cours de la période considérée dans le présent rapport : les Forces armées soudanaises, le Mouvement pour la justice et l’égalité (MJE-faction Peace Wing), l’Armée de libération du Soudan (Minni Minawi), ALS (Abu Gasim), ALS (Faction Peace Wing), ALS (faction d’Abdul Wahid), les forces de défense populaires, les forces rebelles tchadiennes, les milices alliées au gouvernement du Soudan (Janjaouid) et les forces centrales de police ».
« Certains enfants interrogés par des observateurs des Nations Unies ont déclaré se battre depuis trois ans à l’est de Jebel Mara (Sud-Darfour). Les rapports de novembre 2006 ont confirmé que l’ALS (Abu Gasim) recrutait et utilisait des enfants. Des enfants portant l’uniforme de l’ALS (Minawi), dont certains âgés de 12 ans seulement, ont été signalés en avril 2007 à Khazan Tunjur, au sud-ouest d’El-Fasher (Nord-Darfour). En mai 2007, 13 garçons ont confirmé aux observateurs de la Mission des Nations Unies au Soudan présents sur le terrain qu’ils avaient été recrutés à des fins de combat par le groupe armé MJE-faction Peace Wing ».
« Si les Forces armées soudanaises nient avoir jamais recruté ou utilisé des enfants parmi leurs rangs, les observateurs de l’ONU et de la MUAS sur le terrain ont repéré des enfants associés tant aux Forces armées soudanaises qu’aux milices alliées »
, affirme le rapport du Secrétaire général.
Outre le recrutement d’enfants soldats, ce dernier dénonce le massacre d’enfants lors des combats.
Ainsi, « les pilonnages aériens de l’armée soudanaise ont entraîné le décès d’enfants. Ainsi, deux enfants âgés de 4 et 15 ans ont été tués en mai 2007 quand l’armée soudanaise a bombardé des villages du Darfour-Nord. Lors d’une série d’incidents survenus fin août 2006 dans la région de Buram (Darfour-Sud), 11 enfants au moins ont trouvé la mort lorsqu’une milice du groupe ethnique local des Habaniya, décrits comme des Janjaouid, a attaqué une cinquantaine de villages et massacré des enfants en les jetant dans des maisons en flammes. Enfin, au cours du premier semestre de 2007, des engins non explosés ont entraîné la mort de 16 personnes, pour la plupart des enfants qui gardaient le bétail, jouaient ou travaillaient aux champs ».
« Bien que les attaques qui se produisent en divers points du Darfour continuent d’entraîner la mort de civils, on ignore le nombre exact d’enfants décédés, en raison des difficultés d’accès. Il est extrêmement ardu de déterminer qui sont les auteurs de ces actes »
, souligne le rapport.


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