Après les propos insultants du ministre de l’Intérieur

« Soutenir les Comoriens face au racisme »

15 septembre 2011, par Céline Tabou

Donnant son point de vue sur la situation à Marseille, le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, a de nouveau tenu des propos racistes. Cette fois-ci, le proche conseiller de Nicolas Sarkozy a déclaré dimanche 11 septembre, lors du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI : « Il y a une immigration comorienne qui est la cause de beaucoup de violences. Je ne peux pas la quantifier ».

Ces propos racistes ont de suite été condamnés par des élus et représentants de la communauté comorienne. Parmi eux, Said Mohamed, doctorant en droit et membre de Kartala, un réseau de professionnels qualifiés d’origine comorienne, a expliqué au “Monde” : « La communauté comorienne est pacifique. S’il y a de la délinquance, c’est celle des jeunes. Mais eux sont Français, nés en France, ils ne connaissent rien des Comores (...). Après les Roumains, les Comoriens, que restera-t-il du principe de l’égalité républicaine ? ».

Les Comoriens cibles faciles

Ce n’est pas la première fois que la communauté comorienne subit du racisme. En effet, de nombreux rapports font état des actes, paroles et comportements racistes vis-à-vis des Comoriens et Français d’origine comorienne. En 1995, le meurtre du jeune Ibrahim Ali avait ému La Réunion, où bon nombre de concitoyens sont originaires de l’île voisine. À l’époque, l’Association de la communauté comorienne de La Réunion (ACCR) avait fait écho de l’incompréhension face à l’assassinat de ce jeune homme de 17 ans par des colleurs d’affiches du Front national de Jean-Marie Le Pen.

Il y a seize ans, l’ACCR avait dénoncé une « société malade. L’ascenseur social est en panne. Le jeune qui va à l’école ne trouve plus dans l’école ce qu’elle était avant, celle qui ouvrait toutes les portes. On assiste à une société qui s’enferme de plus en plus (…) et où on a tendance à noyer le poisson ». Aujourd’hui, la situation a peu évolué. « Le racisme primaire », pointé du doigt en 1995, serait-il devenu un « racisme d’État » aujourd’hui ? Bon nombre de représentants politiques ont dénoncé les propos racistes de Claude Guéant, mais aussi certains cadres de l’UMP qui n’hésitent plus à tenir des propos racistes sur les réseaux sociaux ou devant les médias.

De nombreux soutiens

A La Réunion, le Comité "Non au racisme et aux discriminations ! Respèkt a nou !", présidé par Sylvie Mouniata, a dénoncé ces propos racistes et exprimé son soutien à tous les Comoriens de France et de La Réunion. Cette dernière a également fustigé la volonté du gouvernement de « diviser et semer le trouble entre nos compatriotes, notamment à La Réunion. Les Comoriens ne doivent pas être des cibles, car nous avons déjà de nombreux problèmes économiques et sociaux graves suite à la politique de Nicolas Sarkozy, on n’a pas besoin qu’un de ses ministres vienne en rajouter sur la question raciale, qui n’a pas sa place. Car, avant tout, c’est l’humain qui prime, il n’y a vraiment pas besoin de stigmatiser une communauté par rapport à une autre. On a tous besoin de nous loger, nourrir, habiller et éduquer nos enfants. Stop, ça suffit les propos racistes contre nos concitoyens ».

Des associations et représentants de la communauté comorienne en France ont annoncé leur intention de porter plainte contre le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, après ses propos jugés « inacceptables » sur l’immigration comorienne. Saïd Larifou, avocat de plusieurs associations comoriennes à Paris et à Marseille, a expliqué que « Claude Guéant met en cause la présence de 80.000 Comoriens à Marseille. C’est une incitation à la haine raciale, qui stigmatise une communauté ». L’avocat a ajouté que « cette communauté, dont 90% des membres sont Français, s’est toujours faite très discrète. Si M. Guéant n’est pas capable de gérer son ministère, ce n’est pas une raison pour chercher un bouc-émissaire. Ces propos sont intolérables et ne resteront pas sans suite ».

Céline Tabou


Votez pour la liste d’Union pour la défense des Réunionnaises et des Réunionnais

Jeudi, la liste conduite par Paul Vergès a été déposée en Préfecture, voici sa composition :

Tête de liste :
Paul Vergès

Liste :
Gélita Hoarau
Michel Dennemont
Paulette Adois Lacpatia
Joé Bédier
Françoise Dennemont

Cette liste donne la possibilité aux Réunionnais d’avoir deux représentants au Sénat qui feront entendre leur voix tout en combattant sans défaillir la politique de casse sociale de ce gouvernement.
Cette liste permet la représentation des centristes du groupe MODÉRÉS au Sénat. Paul Vergès s’est en effet engagé à céder son siège à Michel Dennemont dès que plusieurs dossiers importants auront été débattus en début de législature.

Alors, le 25 septembre, votez pour la Liste d’Union pour la défense des Réunionnaises et des Réunionnais.

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