Collectif “Non au racisme, respekt a nou”

« Toutes et tous, nous avons droit au respect de notre dignité ».

12 juillet 2010

Le collectif “Non au racisme, respekt a nou” a été créé afin de lutter contre le racisme dans notre société. Il a porté plainte contre les propos racistes proférés par M. Serge Copy, enseignant, au Tribunal correctionnel de Grande instance de Saint-Denis le mardi 8 juin 2010. Il espère aussi une décision du ministère de l’éducation nationale suite à l’appel de Patrick Karam, qui ne peut laisser passer de tels actes et de tels propos de la part d’un fonctionnaire d’état.

« Le 8 juillet, M. Patrick Karam a saisi le ministre de l’Éducation nationale, M. Luc Chatel, sur le cas de Serge Copy, enseignant, afin d’envisager à l’encontre de ce dernier une procédure disciplinaire suite aux propos racistes qu’il a tenus.
Il était temps que le ministre de l’Éducation nationale entame une procédure à l’encontre de ce professeur.
Cette décision conforte l’action du collectif qui s’est constitué pour porter plainte auprès du procureur, d’autant qu’en plus des injures et diffamations racistes qu’il n’a pas regrettées, ce personnage comparaissait pour des délits à caractère sexuel infligés à deux lycéennes.
J’exprime le souhait que, d’une part, cette procédure disciplinaire aille jusqu’à son terme et que, d’autre part, la justice ne tarde plus à se saisir des délits que constituent les propos injurieux, diffamatoires et incitants à la discrimination raciale tenus publiquement, en présence des magistrats siégeant en audience correctionnelle, par ce personnage dont la mission est normalement d’éduquer nos enfants : « Je suis blanc et de toute façon, ici c’est des nègres et toutes des p… et c’est comme cela qu’il faut faire ».
De tels propos tenus pour justifier les atteintes sexuelles auxquelles ce personnage s’est livré à l’encontre de deux jeunes lycéennes sont intolérables. Pour des propos de même nature, le préfet Paul Girot de Langlade a été condamné tout comme l’a été M. Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur. Ces deux décisions tranchent avec les raisons alléguées par l’institution judiciaire à La Réunion pour se dispenser d’agir aussitôt contre ces proclamations racistes.
Les habitants de La Réunion sont fiers d’être — dès l’origine du peuplement de notre île — un peuple métis. Personne n’a le droit de porter impunément atteinte à cette harmonie dont maints exemples de par le monde soulignent la fragilité notamment en période de crise économique. En ce 21e siècle, il est impensable que des individus puissent proclamer que la couleur de leur peau leur confère des droits sur tous les autres ayant une couleur de peau différente. C’est par de tels raisonnements que, des siècles durant, a été justifié l’esclavage, crime contre l’humanité.
C’est donc toute La Réunion qui réclame des juges siégeant dans notre île qu’ils agissent comme le leur commande la loi. Toutes et tous nous avons droit au respect de notre dignité ».

Sylvie Mouniata

A la Une de l’actu

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus