Un dirigeant politique arrêté et menotté lors d’une distribution de tracts

Un acte condamnable à Mayotte

4 juin 2004

Samedi dernier lors d’une distribution de tracts au marché de Mamoudzou, le secrétaire départemental du MGEM, Ahamada Salim, a été menotté devant sa fille de 8 ans et emmené au commissariat. Depuis hier matin, il est placé en garde à vue. Invité à se rendre au commissariat hier en fin d’après-midi pour la même affaire, le porte-parole départemental du mouvement, Mari Assani, craignait que le même sort lui soit réservé.
L’affaire a commencé samedi au marché de Mamoudzou. Ahamada Salim est le secrétaire départemental des Verts de Mayotte. Depuis 13 ans, il lutte pour défendre l’environnement dans son île. Dans ce cadre, les Verts de Mayotte organisaient samedi dernier une distribution de tracts sur le marché de Mamoudzou. Cette “Opération marché propre” visait à demander l’installation de toilettes publiques, d’au moins une bouche à incendie, et d’autres conditions minimales d’hygiène, comme par exemple des tables pour éviter que viandes, poissons et légumes soient stockés à même le sol. Le tract rappelait également certains élus mahorais à leurs responsabilités.
Apparemment, cette opération a été mal vue par les autorités. D’après le porte-parole départemental des Verts, Mari Assani, les policiers ont demandé aux militants de déplacer leur voiture, au grand étonnement de ces derniers car ils n’en ont pas. Le ton monte, Ahamada Salim demande à voir le supérieur hiérarchique des policiers. Ces derniers prennent cette demande comme une insulte, passent les menottes au dirigeant politique sous les yeux de sa fille de 8 ans et les conduisent tous les deux au commissariat, poursuit Mari Assani. Ils seront plus tard relâchés.
Hier, nouveau rebondissement dans cette affaire. Ahamada Salim était retenu au commissariat depuis le début de la journée. Il devait être interrogé au sujet de l’incident de samedi, et hier après-midi, Mari Assani nous apprenait que le secrétaire général des Verts de Mayotte était en fait en garde à vue. Mari Assani était pour sa part convoqué hier à 16 heures 30 en qualité de témoin au sujet de l’interpellation de samedi dernier, il nous indiquait sa crainte d’être lui-même placé en garde à vue.
On ne peut que condamner de telle méthodes. Comment peut-on admettre qu’en 2004, sur le territoire de la République, on puisse menotter sous les yeux de sa fille et arrêter un citoyen en train de distribuer un tract destiné à lutter contre l’insalubrité ?

M.M.


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