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4 juillet, parMézami, mon bann dalon, si in zour in listorien i désside rakonte anou bien konm k’i fo listoir La Rényon, mwin lé sirésèrtin li va parl anou (…)
La tragédie des 1.600 enfants réunionnais transférés dans la Creuse (suite)
8 juillet 2005
L’affaire des “enfants réunionnais de La Creuse” s’est déroulée dans le contexte créé par un autre crime contre les droits humains des Réunionnais : l’ordonnance du 15 octobre 1960. En effet, en réprimant ses adversaires politiques de façon arbitraire et totalitaire, l’auteur de cette ordonnance s’octroyait le droit d’appliquer les mesures qu’il avait décidées pour La Réunion.
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En 1961, ce ne sont pas moins de 26 fonctionnaires, dont 16 Réunionnais, tous militants syndicaux ou politiques, qui sont exilés en France, notamment des communistes. Et puis, on entend en pleine séance du Tribunal administratif, 44 ans plus tard, que l’affaire des 1.600 enfants réunionnais déportés dans la Creuse ne peut être imputable à une volonté étatique. L’État ne serait pas responsable.
Alors, qui l’est ? Cette affaire est hautement politique, au vu du calcul “adroit” de l’ancien Premier ministre, qui s’est vu offrir une nouvelle carrière dans les mers du Sud colonisé.
Le 14 avril 1962, Michel Debré quitte Matignon la tête basse, Georges Pompidou le remplace au poste de Premier ministre. En novembre de la même année, il perd les élections législatives en Indre et Loire. Ce double échec signe la fin de sa carrière politique, carrière qui renaît de plus vive avec l’invalidation des résultats des élections législatives de novembre 1962 sur la première circonscription de La Réunion.
Dès le mois d’avril 1963, Michel Debré parcourt les routes réunionnaises, en campagne pour la "modernisation". Le 6 mai 1963, il sera élu député de cette circonscription de La Réunion avec 80,75% des suffrages exprimés. “Proconsul de La Réunion”, soutenu par Paris, il cherchera à moderniser l’île, par quels moyens que ce soit, de gré ou de force. "Sortir de l’île est un enrichissement", écrit Michel Debré. Il préconise une rigoureuse politique migratoire, pour pallier la pression démographique.
Une volonté politique certaine
Dès la fin du 19ème siècle, annonce Jean Defos du Rau, dans sa thèse de géographie, deux médecins prédisent cette poussée démographique, les docteurs Lacase en 1880, et Merveilleux en 1900 (1).
Il est indéniable qu’il s’agit là d’un problème d’envergure, présentement plus encore. Personne aujourd’hui ne peut se défaire de la réalité du million d’habitants en 2020. Michel Debré en fera, de 1963 à 1981, son cheval de bataille, la démographie. L’État ne serait pas responsable ! Et pourtant, tout porte à croire, selon les trois auteurs de "Tristes tropiques de La Creuse", qu’il y ait eu "une forte densité de l’organisation administrative mise au service de la politique de transfert des pupilles réunionnais, dont Michel Debré attendait qu’elle contribue à la solution des problèmes démographiques de l’île". Donc, une implication de l’État.
En effet, qui serait le mieux à même d’organiser l’administration locale pour que cette politique migratoire soit concluante ? L’archaïque Conseil général qui voit ses compétences élargies - Debré était alors Premier ministre - par le décret du 26 avril 1960 ? L’État français, plus à même de décider ? Michel Debré s’illustre quant à lui en initiant un vaste plan de migration, pour freiner la croissance démographique réunionnaise, se basant de surcroît sur une réalité, la misère.
Cet exil commence, à vocation indéniablement économique, dans les années 1950, par la création, le 29 avril 1950, du Bureau pour le développement de la production agricole des Territoires d’outre-mer (BDPA), qui se fera connaître des Réunionnais, notamment avec la Sakay, en 1952. Résultats peu convaincants cependant. Madagascar a beau être le pays-mère, entre 1952 et 1977, à peine un millier de Réunionnais tente l’aventure.
BUMIDOM ou l’instrument d’un convoi
La migration réunionnaise sera davantage marquée par la naissance du BUMIDOM, le bureau pour le développement des migrations intéressant les DOM, le 8 juin 1963. Vers la France, Paris et sa Tour Eiffel. Pour des jeunes migrants désireux de travailler. Tout cela "afin de contribuer à la solution des problèmes intéressant les départements outre-mer".
Entre 1962 et 1981, 72.631 migrants réunionnais fouleront l’Hexagone, avec une nette évolution en 1967, soit 3.011 Réunionnais. Jusque-là, tout reste légal, parce que basé sur le volontariat, quoique critiquable. Pourquoi cet empressement à envoyer des Réunionnais en France ? Un calcul, cette fois statistique.
Depuis le 19 mars 1946, jour historique de la départementalisation, deux données sont immuables, "l’augmentation des taux de natalité et de la diminution de la mortalité, confortée par une fécondité élevée" notent les trois chercheurs. En effet, depuis la départementalisation, la mortalité infantile est en régression constante. De 145% en 1946, elle atteint les 72% en 1963. Cela ne doit pas cacher les carences dans le domaine sanitaire. "En Métropole, durant les décennies 1950, la mortalité infantile oscille entre 11,2% et 13,4% pour atteindre les 11,7% en 1963", expliquent les scientifiques. La Réunion était jeune et le reste encore aujourd’hui. À l’antipode, des régions agricoles françaises, particulièrement en Creuse, souffrent chroniquement de l’exode rural. La désertification de ces régions agricoles préoccupent Paris. Michel Debré a sa "solution". Il signe un excès de zèle exemplaire, une idée inhumaine, la déportation de quelque 1.600 enfants réunionnais, vers La Creuse notamment.
Affaire à suivre, d’autant que mercredi dernier, à Limoges, le Tribunal administratif devait rendre son verdict dans un dossier opposant l’État à un enfant de La Creuse, notamment celui qui était à l’origine de la médiatisation de cette honteuse affaire, Jean-Jacques Martial.
(1) Selon les auteurs de "Tristes tropiques de La Creuse", éditions K’A, novembre 2004, p. 44.
Bbj
Déportation, à quel prix ?
“Déracinement” est le maître mot. 20 ans après la départementalisation, l’Île de La Réunion est majoritairement agricole. Les ex-mineurs se retrouveront justement en pleine campagne. Pour certains, il s’agissait de "servir de main-d’œuvre paysanne gratuite". Et puis, les viols, violences morales et physiques, rapportés par quelques ex-mineurs déportés, ont touché, perturbé les Réunionnais.
D’autres demeurent aujourd’hui illettrés, vivant en complet décalage avec la société, de surcroît coupés de leur milieu originel, de leur famille, tentant continûment de s’adapter à la culture française, à sa langue, après trente, voire quarante années d’exil, sinon plus.
Certains de nos frères réunionnais, sûrement, vivent encore dans la rue, livrés au froid, ou à la canicule.
Quelques-uns, mieux lotis, se sont intégrés à leur milieu, par un soutien affectif de leur deuxième famille, une scolarisation régulière et une insertion professionnelle réussie. Il n’empêche que plusieurs d’entre eux, isolément ou regroupés en association entament des recherches pour reconquérir leur origine réunionnaise, et attaquer l’État. Oui, on leur a volé leur famille, leur identité, leur histoire, leur langue, leur pays.
La violence faite à ces enfants ne doit cependant pas celer la honteuse inhumanité envers les familles réunionnaises, indigentes dans les années 1960 et 1970. Et puis aujourd’hui, des parents qui recherchent depuis plus de trente ans leurs frères, leurs sœurs, leurs cousins, leurs cousines, leurs neveux, leurs nièces... leurs fils ou leurs filles.
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