Après l’expulsion du jeune étudiant vers les Comores

Une famille suspendue à un acte de naissance

16 novembre 2004

En recevant hier Anivo Rokia, le préfet a mis en doute le lien de filiation entre la mère et le fils. Selon la députée Huguette Bello, la préfecture autorisera le retour d’Ahmed, si son identité française peut être prouvée de manière incontestable.

Peut-être une solution administrative se profile-t-elle. Anivo Rokia, mère du jeune Ahmed Mohamed, expulsé jeudi dernier, devait entreprendre une grève contre la faim, afin que son fils puisse rejoindre l’île de La Réunion. Hier, elle rencontrait les autorités préfectorales avec la députée Huguette Bello, ainsi que Monique Couderc.

Selon la députée de La Réunion, la préfecture fera le nécessaire pour qu’Ahmed Mohamed Andhumoudine puisse revenir auprès des siens. Il faut cependant que les documents administratifs prouvant son identité française soient authentifiés, sans que sa nationalité ne soit jamais mise en doute.
Arrivé à La Réunion voilà 12 ans, il était pourtant inscrit à l’école. "Personne n’est heureux de la manière dont s’est traitée cette affaire", indique Huguette Bello. Hier, le préfet a mis en doute le lien de filiation entre Ahmed et Anivo Rokia. La députée déplore "cette main de fer" de l’autorité préfectorale.

Des tests ADN ?

Monique Couderc, outrée par les propos du préfet, insiste sur le fait que la dignité de la mère d’Ahmed soit bafouée à ce point. Doit-elle se résoudre à faire des tests ADN pour confirmer le lien de filiation ? "C’est une atteinte aux droits les plus fondamentaux de l’homme", explique-t-elle ; et de poursuivre : "jusqu’à quand va-t-on faire souffrir cette communauté ?"
Pour l’heure, il s’agit de régler les problèmes administratifs. L’avocat de la famille, Saïd Larifou, s’évertue notamment à faire reconnaître l’acte de naissance d’Ahmed Mohamed Andhumoudine, jugé apocryphe par les autorités préfectorales. Huguette Bello recommande à la mère de ne pas accomplir l’extrême, en se privant de nourriture.
Malade des reins - rappelons que Mme Rokia est dialysée -, affectée moralement par cette sordide histoire, elle risque de blesser davantage les siens, déjà meurtris par cette incompréhensible séparation.
Toutefois, la mère se réserve le droit d’entreprendre sa grève de la faim, si une solution n’est pas trouvée à ce litige.

Bbj


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Témoignages - 80e année


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