Droits humains

Une maison pour les réfugiés

10 août 2013

Le Haut Commissariat des Nations unies aux réfugiés, en collaboration avec la fondation Ikea, a réalisé un prototype de maison en dur destiné à remplacer les tentes dans les camps de réfugiés.

Une photo du prototype qui pourra remplacer les tentes utilisées dans les camps de réfugiés. Il prévoit un panneau solaire pour assurer la production d’électricité.
(photo UNHCR Innovation-R Nuri)

Les tentes jouent depuis longtemps un rôle essentiel dans la phase d’urgence des interventions humanitaires pour gérer l’afflux de réfugiés. Elles sont relativement légères et bon marché. On peut les entreposer facilement, les expédier par avion et les installer dans un délai très court. Mais, comme le savent tous ceux qui ont déjà dormi sous une tente, elles ont aussi de gros défauts ; à l’intérieur, l’espace et le confort sont limités, et elles n’offrent qu’une faible protection contre les conditions climatiques extrêmes. De plus, elles se détériorent rapidement.

La durée de séjour moyenne dans un camp est aujourd’hui de 12 ans. Or, au début d’une situation de crise, il est impossible de savoir à quel moment les réfugiés vont pouvoir rentrer chez eux. En outre, les gouvernements des pays hôtes voient d’un mauvais œil les camps qui s’installent dans la durée. C’est un véritable casse-tête pour le secteur de l’humanitaire, qui tente depuis des années de trouver un abri qui réunisse toutes les conditions nécessaires, y compris d’ordre pratique comme le coût, la facilité de transport et l’assemblage, ainsi que les aspects culturels, environnementaux et politiques qui varient selon les pays et les réfugiés.

« Il n’y a pas de solution unique pour les abris [de réfugiés] ; il n’existe aucune tente ou abri qui puisse répondre à tous les besoins », a déclaré Tom Corsellis, président et co-fondateur du Shelter Centre, dont le siège est à Genève, et pionnier dans le domaine du développement d’abris réservés aux catastrophes naturelles et aux déplacements de population.

Panneau solaire

La durée moyenne de séjour dans un camp est de 12 ans. Ici le camp de Dadaab, au Kenya.
(photo John Ndiku - OCHA)

Dans ces conditions, il n’est pas surprenant que le lancement d’un prototype d’abri — issu d’un partenariat entre la fondation Ikea, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et Refugee Housing Unit (RHU), une filiale de la fondation à but non lucratif de concepteurs suédois SVID — suscite autant d’intérêt.

Le résultat ressemble à un abri de jardin : Johan Karlsson, responsable du projet RHU, le décrit comme une architecture modulaire. Elle se compose d’une armature en acier léger sur laquelle sont fixés des panneaux en polymère pour former des parois verticales et un toit incliné. M. Karlsson a expliqué qu’en cas d’urgence, les charpentes d’acier pourront être distribuées séparément et utilisées avec des bâches en plastique ou d’autres matériaux disponibles sur place.

Le « kit complet » comprend aussi un filet de protection solaire qui réfléchit les rayons lumineux et absorbe la chaleur du jour pour la restituer pendant la nuit, ainsi qu’un panneau solaire qui alimente l’abri en énergie.

Alors que la durée de vie des parois est de trois ans maximum, l’armature en acier peut résister toute une décennie à condition d’être correctement montée. Selon M. Karlsson, il ne faut pas négliger ce dernier aspect qui sera examiné pendant six mois, lors de la phase d’essais sur le terrain du prototype, au camp de réfugiés de Dollo Ado en Éthiopie et dans des campements du Nord de l’Irak et du Liban.

(Source Irinews)


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