Viol=crime

8 septembre 2008

Nous avons reçu à la Rédaction un message poignant et révoltant. C’est le témoignage d’une femme meurtrie dans sa chair et dans son âme. Victime d’une barbarie (trop) proche puisqu’elle s’exerce chez nous, près de chez nous, au milieu de l’indifférence. Un acte que certains rangent dans la rubrique ’faits-divers’. Et pourtant, c’est plus que cela.
Ce témoignage est un cri. Puisse-t-il réveiller les consciences.

Témoignages

« J’ai 50 ans et je vis seule avec ma fille de 25 ans. Le 14 août 2008, vers 22h30 je suis allée garer ma voiture rue J C Perrier au Tampon, j’habite à un centaine de mètres de là mais je craignais que ma mère récupère ce véhicule dont j’avais vraiment besoin si je me garais en bas de chez moi. Je revenais d’un pot d’adieu chez des amis. En retournant à mon domicile, je suis saisie violemment par un individu qui me pousse dans sa voiture et fait marche arrière dans la rue Perrier. Je réussis à m’échapper, je cours, mais il me rattrape, me jette par terre, m’assène de violents coups de poing et essaie de m’étrangler. Je crie, je me débats, mais aucune personne habitant à proximité ne se manifeste, j’apprendrai plus tard que quelqu’un a téléphoné à la gendarmerie du Tampon mais sans résultat. Comme l’agresseur est plus fort que moi, il réussit à me mettre dans sa voiture, il me déshabille et me viole puis me sodomise et exige une fellation. Il m’est impossible de me défendre et je dois subir pendant plus de 45 minutes les assauts bestiaux de ce violeur. Quand il a fini de jouir dans ma bouche, il me jette hors de la voiture à moitié nue en me disant « dégage salope ». Je suis pieds nus,vêtue d’un T-shirt et d’un blouson (mon pantalon et mes chaussures sont restées dans sa voiture).
J’ai repris mon véhicule et je suis rentrée chez moi en crise de larmes. Je me suis lavée toute la nuit de cette souillure en me demandant bien ce qui m’était arrivé, j’avais du mal à réaliser que j’étais victime de ce crime. Je suis restée prostrée chez moi toute la journée du 15 Aout. Le 16, au matin je suis allée chez mon médecin qui a établi un certificat médical attestant les violences physiques (marques de strangulation, écorchures diverses sur tout le corps) et morales (grande détresse) que j’avais subies.
C’est seulement l’après-midi du 16 que je me suis rendue à la gendarmerie du Tampon, sur le conseil de ma mère pour porter plainte. J’ai dû aller à l’hôpital pour effectuer des prélèvements ADN et pour rencontrer une psychologue qui va me suivre afin que j’arrive à évacuer toute cette agression.
Je voudrais dire à toutes les femmes qu’il y a des malades qui traînent dans les rues dans l’intention d’agresser sexuellement des femmes seules, je voudrais dire aussi qu’il ne faut pas que la femme agressée et violée se sente coupable, le seul et unique coupable c’est le violeur qui profite de sa force pour assouvir ses pulsions bestiales.
Surtout ne vous taisez pas si vous subissez ou avez subi la même chose que moi.
Le viol est un crime et toute femme devrait pouvoir à sa guise vivre normalement dans cette société et rentrer chez elle tranquillement. »


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