Un mort dans des émeutes de la misère en Grande-Bretagne

Voilà où mènent la division et les diversions

25 octobre 2005

Un mort et une vingtaine de blessés dans ce que la presse appelle des affrontements “interethniques” qui se sont déroulés samedi dernier à Birmingham, grande ville britannique. Retour sur les faits à travers une dépêche de l’AFP.

"Des émeutes ont éclaté samedi soir dans le quartier Lozells de Birmingham, à la suite d’une réunion publique destinée à calmer les esprits dans les communautés noires et sud asiatique après l’agression sexuelle présumée d’une adolescente de 14 ans originaire des Caraïbes.
Des émeutiers ont attaqué des boutiques et mis le feu à des voitures.
Des centaines de policiers, équipés de protection anti-émeutes, ont été attaqués avec des briques et des bouteilles. Un policier a été blessé à la jambe par des coups de feu, a précisé la police locale dimanche dans un communiqué.
Quatre personnes ont reçu des coups de couteau et une autre a été blessée par balles, sans que ses jours soient en danger, a indiqué la police.
Un Noir d’une vingtaine d’années, poignardé, a été hospitalisé, mais est mort des suites de ses blessures, selon la police. (...)
La police et les responsables des communautés ont lancé des appels au calme dimanche. "Aujourd’hui sera un jour important. Nous devons nous assurer que des gens extérieurs ne viennent pas se mêler à ces événements et provoquer une escalade", a déclaré le député local Khalid Mahmood.
Le commissaire divisionnaire adjoint David Shaw a appelé les gens "à ne pas faire appliquer la loi eux-mêmes", à "cesser de répandre des rumeurs", à donner des informations à la police et à "faire un effort de manière collective pour être sûr que ces événements en restent là".
Ces émeutes sont "l’action d’une petit nombre d’individus et ne reflètent pas l’état des relations entre les communautés de Birmingham", a-t-il assuré.
Ces émeutes sont le point culminant de plusieurs jours de tensions entre les communautés de ce quartier qui compte de fortes communautés originaires des Caraïbes et d’Asie du Sud, après des rumeurs faisant état du viol d’une adolescente noire.


Pendant que les victimes s’étripent, l’ultra-libéralisme continue à rouler

Voilà qui devrait nous faire tous réfléchir. Ça a commencé par des regroupements communautaristes. Ça a continué par des accusations contre telle ou telle communauté. Ça s’est envenimé sur un fond de crise économique toujours plus grave. Ça se termine par un affrontement présenté comme interethnique et qui est, en réalité un affrontement intervictimes d’une politique économique impitoyable. Et, pendant que les victimes s’étripent, le train de la politique ultra-libérale de M. Blair continue de rouler.
À La Réunion, nous vivons dans un contexte de crise économique et sociale toujours plus grave. La vie est de plus en plus chère. Mais, au lieu de parler des effets néfastes de la politique gouvernementale pour tenter d’y porter remèdes, on excite les gens en leur parlant du Komor, du Mahorais, etc., qu’on nous présente comme "ces pelés, ces galeux, dont nous viennent tous nos maux". On parle de test ADN, pourquoi pas d’étoile jaune tant qu’on y est ? On monte des opérations “Négros contre Comores”, bref, on joue à un jeu dangereux pour la paix sociale ! Et quand on regarde ce que ça donne en Angleterre, on ne peut qu’être consternés de voir qu’à La Réunion aussi, certains responsables prêtent la main à ce jeu dont tout le monde sait qu’il finit toujours tragiquement.

Aimé Habib


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus