Violences sexuelles en hausse en France

Le nombre de victimes dans les transports en hausse de 86 % en près de 10 ans

11 mars

Les femmes restent les principales victimes de violences sexuelles. Elles représentent 91% des victimes selon l’enquête du service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI). 75 % d’entre elles ont moins de 30 ans, 36 % sont mineures.

Le nombre de victimes de violences sexuelles dans les transports en commun enregistrées par les forces de l’ordre a augmenté de 86% en près de 10 ans, selon une étude de l’Observatoire national des violences faites aux femmes publiée le 10 mars 2025.

En 2024, 3374 victimes de violences sexuelles dans les transports en commun ont été enregistrées, soit 6% de plus qu’en 2023, 9% de plus qu’en 2022 et 86% de plus qu’en 2016, précise l’Observatoire de la mission interministérielle pour la protection des femmes (Miprof). Parmi elles, 44% ont été victimes en Île-de-France.

Les femmes restent les principales cibles, car elles représentent 91% des victimes selon l’enquête du service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) citée par l’Observatoire. Les femmes de moins de 30 ans sont les plus touchées, à 75%, et 36% sont mineures. La quasi-totalité des mis en cause (99%) sont des hommes.

« Si la plupart des violences faites aux femmes sont commises par des membres de leur entourage proche, il n’en demeure pas moins que l’espace public, et tout particulièrement les réseaux de transports en commun, reste un lieu où les femmes s’exposent aux violences sexistes et sexuelles dès lors qu’elles l’investissent », a expliqué la secrétaire générale de la Miprof Roxana Maracineanu.

À Paris et en région Île-de-France, une enquête menée par la RATP montre que 7 femmes sur 10 ont déjà été victimes de ce type de violences dans les transports franciliens au cours de leur vie. Plus de la moitié (56%) des femmes interrogées déclare ne pas se sentir rassurées dans les espaces du réseau ferré francilien et 80% confient rester en alerte, selon cette étude ENOV relayée par la Miprof.

« Qu’une femme ou une fille modifie ses horaires ou ses trajets par peur d’être agressée doit nous interroger sur la liberté d’accès de toutes les citoyennes au service public des transports », a estimé Roxana Maracineanu.

En l’espace de 10 ans, la réaction des témoins a évolué avec une plus grande intervention : 23% des victimes déclarent ainsi avoir été aidées par une tierce personne, contre 10% en 2016.

Face à l’ampleur du phénomène, certains opérateurs ont mis en place des dispositifs visant à renforcer la sécurité des femmes sur leur réseau, comme la descentes à la demande dans les bus, les numéros d’assistance (3117 et 31177) et les bornes d’appel sur les quais. Ces deux derniers dispositifs sont connus de la majorité des utilisateurs du réseau francilien mais restent peu utilisés - 12% seulement déclarent y avoir déjà eu recours.


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