Le nouveau plan pauvreté présenté le 18 septembre
Certains espèrent un plan de lutte contre la pauvreté et non contre les pauvres.
mardi 12 septembre 2023
Le nouveau plan pauvreté, baptisé « Pacte des solidarités », sera présenté le 18 septembre à Matignon, selon l’Agence France Presse, renseignée auprès d’associations et d’une source proche du dossier.
Cette nouvelle stratégie de lutte contre la pauvreté, dont la présentation a fait l’objet de plusieurs reports, est très attendu dans un contexte de forte inflation. Contactés par l’AFP, le Collectif Alerte (34 associations de lutte contre la pauvreté), la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) et la Fondation Abbé Pierre ont indiqué avoir reçu une invitation pour le 18 septembre.
Selon les documents du gouvernement, le « Pacte des solidarités » vise à garantir la cohérence d’ensemble de la démarche autour de l’impulsion donnée par l’État et rassembler les acteurs des solidarités dans une démarche partenariale et de coopération. Il est également question d’approfondir la stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté et en rassemblant toutes les parties prenantes autour de cet objectif.
Ce plan « est une opportunité pour le gouvernement de répondre à la crise sociale », a estimé le collectif Alerte dans un communiqué, ajoutant que « les associations se rendront unies à ce rendez-vous pour faire respecter l’engagement du président de la République d’éradiquer la grande pauvreté ».
Le « Pacte des solidarités » devrait prendre la suite de la Stratégie pauvreté lancée en 2018. Il devait initialement être présenté en janvier, avant d’être reporté à deux reprises.
Le premier plan pauvreté du quinquennat prévoyait plusieurs mesures dont des « bonus mixité » pour les crèches accueillant davantage d’enfants défavorisés dans les quartiers sensibles, des petits-déjeuners gratuits à l’école en zone prioritaire ou encore la création d’un « revenu universel d’activité ». Des mesures qui n’ont jamais été instaurées.
Selon l’INSEE, la pauvreté en 2019, en France héxagonale, touche 9,2 millions de personnes soit 14,6% de la population. "Cet indicateur n’inclut pas les personnes pauvres vivant en communauté ou dans les DOM, qui conduiraient à rehausser le nombre de personnes pauvres à 10,1 millions en 2018", a noté l’institut.
En effet, en 2020, 36% des Réunionnais vivent sous le seuil de pauvreté, soit un habitant sur deux dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville et dans de petites communes rurales. "Les revenus des Réunionnais sont plus faibles et fortement impactés par l’aide sociale, qui permet de réduire la pauvreté et les inégalités de revenus", a noté l’INSEE.
En France, plus d’une personne sur dix en France économise sur le chauffage, l’alimentation, divers produits et services, selon le taux de « privation matérielle et sociale » calculé par l’Institut national de la statistique.
Dans ce contexte, marqué par une forte inflation, les demandes affluent auprès des distributeurs d’aide alimentaire, conduisant certaines associations au bord de la rupture, à l’image des Restos du Coeur et de la Croix Rouge qui ont poussé un cri d’alarme début septembre.