Annonce du ministre de l’Outre-mer

10 millions d’euros débloqués pour le logement social

18 octobre 2005

L’État va débloquer 10 millions d’euros pour le financement du logement social à La Réunion. C’est ce qu’a annoncé hier François Baroin, ministre de l’Outre-mer, au Conseil général lors de la séance exceptionnelle du Conseil de l’habitat. Les élus ont dressé un tableau sans concession de la situation du logement social soulevant la forte spéculation sur les terrains à bâtir et les retards importants de l’État quant aux versements des sommes allouées à la construction ou à la réhabilitation des logements sociaux.

François Baroin qui intervenait au Conseil général, après la présentation du plan de relance de logement social, a annoncé l’engagement ferme de l’État, de venir en aide aux opérateurs des logements sociaux. La responsabilité de l’État vis-à-vis des entreprises est "trop lourde", a-t-il ajouté. Ces dix millions d’euros annoncés, sont en fait des crédits de paiement qui seront débloqués et qui permettront aux entreprises réunionnaises de renflouer leur trésorerie. Ils viennent en complément des 8,5 millions déjà prévu pour la ligne budgétaire unique (LBU) qui sert également à financer le logement dans les DOM. 

Évaluer la défiscalisation

Le ministre a également rappelé que pour faire face à l’urgence du problème du logement social, une évaluation des effets de la défiscalisation sera effectuée dans le secteur du logement d’ici début 2006. François Baroin s’est dit conscient que cette défiscalisation attire à La Réunion des investisseurs, et par conséquent, crée des emplois. Il s’est donc engagé à ne pas remettre en cause les dispositifs de la loi-programme sur l’Outre-mer, sans exclure toutefois des aménagements à discuter dans le cadre de la loi de finances de 2006 bientôt en débats à l’Assemblée. Il s’agit selon lui d’optimiser cette défiscalisation, en réglant les problèmes liés au foncier.
Nassimah Dindar, présidente du Conseil général, a mis l’accent sur le fait que la crise du logement est particulièrement aiguë à La Réunion, avec 25.000 demandes de logements sociaux non satisfaites. Si la situation n’évolue pas dans le bon sens, c’est l’objectif même de la cohésion sociale qui serait remis en cause, selon elle. "En clair, nous devons impérativement respecter le chiffre de 9.000 logements par an. Il s’agit de doubler le parc de logements sociaux ces prochaines années", a-t-elle ajouté.
Pour favoriser la construction de logements sociaux, le Conseil général entend prendre des mesures de minoration du coût du foncier qui faciliteront la libération de terrains à construire (voir encadré) .

Le terrain constructible trop cher

La présidente du Conseil général a également annoncé la concrétisation ce mardi 18 octobre d’un partenariat entre le Conseil général et la Caisse des dépôts et consignations pour le financement des actions prévues dans au plan départemental de cohésion sociale.
Maurice Gironcel, conseiller général et membre de l’Alliance, a pour sa part attiré l’attention du ministre sur le fait qu’à La Réunion, le prix du terrain constructible est 17 fois plus cher que les terres agricoles. Ce prix, ajoute-t-il, représente 50% du budget global de construction d’une maison. Il s’agit pour l’élu, de prendre des mesures concrètes par rapport au problème du foncier, et de mener une politique de logement qui soit en adéquation avec la politique de décentralisation. Enfin, il est primordial, selon lui, qu’un plan d’urgence soit effectué en concertation avec les communes, pour régler la crise du logement.
Par ailleurs, une convention a été signée entre l’État et le Département sur le plan de la relance du logement social.


Les engagements du Département

Hier, lors du Conseil départemental de l’Habitat en présence du ministre de l’Outre-mer, la présidente du Conseil général a annoncé que sa collectivité financera à hauteur de 20%, des terrains destinés à la réalisation rapide des programmes de logements sociaux. Les autres mesures annoncées par Nassimah Dindar sont : encourager les maires à construire, consolider le financement du logement social, développer l’accession intermédiaire à la propriété et répondre à l’urgence immédiate des mal logés.
Selon Nassimah Dindar, pour parer à la crise du logement, il est aussi important de développer l’accession intermédiaire à la propriété. Le Conseil général souhaite ainsi mettre en place un produit à l’accession intermédiaire à la propriété à coût inférieur au marché, grâce à la mobilisation de quelques terrains du Département.


L’État mauvais payeur

Jacques Thibier de l’ARMOS et Jean-Claude Lacouture, représentant les opérateurs des logements sociaux, ont mis l’accent sur les difficultés de l’ensemble des opérateurs à sécuriser les conditions d’exercice de leur mission.
Jean-Claude Lacouture a soulevé les retards importants de l’État pour le versement des subventions tout comme des engagements et des paiements. Des retards qui se répercutent au niveau des entreprises du bâtiment fragilisant financièrement nombre d’entre elles.


Un million d’euros pour le Zénith

François Baroin, ministre de l’Outre-mer, est arrivé à La Réunion hier-matin pour une visite officielle de 2 jours.
C’est à Saint-Denis que commence la visite par une présentation exhaustive sur grand écran de la cité par le député-maire UMP, René-Paul Victoria. Ce dernier a rappelé les nombreux problèmes liés au prix du foncier à bâtir et la difficulté à faire émerger de nouveaux programmes de logements pour les familles à faibles revenus.
René-Paul Victoria a également rappelé au ministre le gros effort de la commune, sans le concours de l’État, pour la réhabilitation de logements insalubres. "Nous prenons sur nos fonds propres 1 million d’euros chaque année pour en réhabiliter une faible partie".
Les projets ont également fait l’objet d’une longue présentation avec l’aménagement du front de mer avec ses parcs aquatiques, plage, port de plaisance. Le Pôle océan et le centre culturel du séchoir à tabac font partie des projets à court terme, et pour clore le volet culturel, la construction d’un Zénith dont le coût est estimé à 17 millions d’euros, un des 2 autorisés dans l’Outre-mer.
Réagissant à cette présentation, François Baroin a déclaré qu’avec l’évolution de la démographie, il était nécessaire d’anticiper sur les politiques publiques. "Adapter les politiques publiques est un axe stratégique de développement. C’est la piste d’avenir de la commune", a-t-il ajouté.
Et le ministre d’annoncer la bonne nouvelle avec une enveloppe d’1 million d’euros pour la construction du Zénith. François Baroin, engagement écrit à l’appui, indique que la moitié est d’ores et déjà disponible, l’autre moitié sera incluse dans la prochaine loi de finance.


Transfert des TOS

"L’UNATOS continuera son combat"

Dans un communiqué diffusé hier, l’UNATOS-FSU déclare qu’une délégation de l’UNATOS et du SGPEN a rencontré hier-matin un membre du bureau du ministre Baroin.
Malgré un appel lancé à son arrivée à Gillot par les TOS et les Précaires en situation inacceptable dans l’académie, l’UNATOS déplore le fait que le ministre "n’a pas daigné rencontrer les syndicats pourtant mobilisés depuis 2003 sur le dossier du transfert des personnels TOS".
Le syndicat regrette également que "tout comme Madame Girardin, qui reconnaissant d’une part l’impossibilité d’un transfert, et ne faisant rien de l’autre pour le stopper, le Ministre de l’Outre-mer nous montre que le problème des 1.280 TOS et quelque 1.200 précaires n’était plus celui de l’État mais celui des collectivités, occultant de fait tous les problèmes liés à ce transfert".
L’UNATOS précise enfin que "tant que la situation des personnels précaires ne sera pas réglée par des emplois statutaires pérennes, tant que le rattrapage en personnels et en infrastructure ne sera pas fait", il "continuera son combat et rappelle qu’il agira toujours pour une réversibilité du transfert".


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