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Dans l’Est, l’association Espace solidarité
3 janvier 2007
Sur le terrain de la misère, La Réunion n’a rien à envier à la métropole. Notre île est elle aussi confrontée au manque de logement, et à l’augmentation du coût des loyers. Les dernières statistiques de l’Insee recensaient plus de 450 sans-abri. Dans l’Est, l’association Espace solidarité, qui s’occupe de la boutique solidarité de la fondation Abbé Pierre, évalue à environ 200 le nombre de personnes à la rue. Chaque jour, Espace solidarité accueille une trentaine de sans-logis, une population en augmentation et de plus en plus jeune, loin du stéréotype du « clochard ». À ce jour, il n’y a toujours pas de centre d’accueil de nuit.
Une vingtaine de bénévoles, trois animateurs et un responsable, voilà ce qui fait fonctionner l’Espace solidarité à Saint-Benoît. Une des rares structures d’accueil des sans-abri dans l’Est avec l’antenne de la Croix-Rouge et la paroisse. L’Espace solidarité est une association, qui existe depuis douze ans, et gère la boutique solidarité de la fondation Abbé Pierre dans l’Est. Une antenne parmi d’autres mais la seule dans l’île à servir aussi le déjeuner aux personnes démunies chaque midi. Quotidiennement, ce sont plus d’une trentaine de personnes qui fréquentent l’Espace solidarité. « Nous leur servons le petit-déjeuner, le déjeuner, ils viennent y récupérer leurs courriers ou viennent le mettre en sécurité, prendre une douche. L’association les aide aussi dans les démarches administratives », explique Éric Hastourny, responsable de l’Espace solidarité.
Des sans-abri de plus en plus jeunes, parfois avec un emploi, c’est la réalité
Depuis neuf ans qu’il y travaille, Éric Hastourny constate une plus grande précarité de la population. Les sans-abri d’aujourd’hui ne sont plus ceux d’hier, en témoigne l’arrivée à l’Espace solidarité de jeune âgés de 19 ans à une trentaine d’années. D’ailleurs, pour la boutique solidarité de l’Est, ce début d’année est déjà marqué par de nouvelles arrivées. « Vous voyez, nous ne sommes que le 2 janvier, et déjà un jeune de 27 ans se retrouve parmi nous », annonce, un peu déconcerté Éric Hastourny.
« Lorsque j’ai commencé à m’occuper de l’association en 1998, il n’y avait qu’une dizaine de sans-abri. Ces personnes avaient entre 40 et 45 ans, elles avaient surtout un problème avec l’alcool. Aujourd’hui, l’Espace solidarité reçoit aussi des jeunes de moins de 25 ans, en rupture familiale, qui n’ont pas droit au RMI et donc se retrouvent à la rue sans revenus, totalement démunis », raconte le responsable de la boutique solidarité de l’Est.
Face à cette situation, l’Espace solidarité tente d’orienter le jeune SDF vers un emploi, pour ensuite obtenir un logement, mais malheureusement l’assurance d’avoir un emploi ne garantit plus aujourd’hui l’accès à un logement. Et Éric Hastourny de citer pour exemple le cas de « ce jeune de 20 ans, arrivé à l’Espace solidarité sans travail, qui a réussi à obtenir un Contrat d’avenir mais qui actuellement est toujours sans toit ». On le voit, il est difficile de s’en sortir lorsque le besoin essentiel de se loger est bafoué. Mais la perte de logement peut également être responsable de la perte d’emploi. Comment vivre dans la rue et continuer à occuper un poste dans une entreprise ? Comment ne pas perdre sa dignité ? Ce genre de cas n’existe malheureusement pas qu’en métropole. Notre île n’est pas épargnée, comme le fait remarquer le responsable d’Espace solidarité : « un jeune de 20 ans qui fréquente la boutique solidarité a fini par quitter son emploi parce qu’il n’avait pas de logement. Il travaillait le bois avec un ébéniste. Il essayait de s’arranger pour être propre avant de se rendre au boulot, mais ce n’était pas évident. L’Espace solidarité permet aux sans-abri de se laver, mais la structure n’ouvre qu’à 7h30 et ferme à 16h45. La personne se rendait à l’entreprise bien avant l’ouverture de la boutique solidarité ». Ce public de plus en plus jeune à fréquenter les structures d’aide est en majorité masculin. Les femmes ne représentent que 5% des personnes qui viennent à la boutique solidarité de l’Est.
La solidarité familiale s’affaiblit
Comment expliquer que des jeunes se retrouvent à la rue, à peine insérés dans la vie active ? Cette question fait sans doute appelle à des réponses variées, comme l’accès difficile à l’emploi, l’absence de formation, le manque de logement... mais on peut aussi y ajouter un autre élément, qui n’est pas à sous-estimer : le manque de soutien de la part de la famille. « Aujourd’hui, souligne Éric Hastourny, la solidarité familiale joue moins qu’auparavant. On peut savoir que son frère ou son cousin vit dans la rue, ce n’est plus bien grave, ce n’est pas la fin du monde. Certaines familles continuent même à enfoncer leur parent en difficulté, en venant lui demander de l’argent. J’ai déjà été témoin de ce genre de chose. 50 euros par mois, c’est ce qu’on demandait à un des SDF. J’ai dû lui expliquer qu’il n’était pas obligé, que c’était son argent. C’était le seul contact qu’il pouvait avoir avec sa famille ».
Un autre public vient aussi fréquenter la boutique solidarité. Des familles en difficulté financière, qui n’arrivent pas à boucler les fins de mois car les loyers sont trop chers, même si le père et/ou la mère ont une activité professionnelle. Éric Hastourny évoque ainsi le cas de familles qui viennent demander des colis alimentaires. « Normalement, c’est le rôle de la banque alimentaire d’aider les familles, et les personnes isolées, mais maintenant elles viennent à la boutique solidarité, alors je suis obligé de mettre en réserve des aliments, au cas où ». Ainsi, des parents sont venus à la veille de Noël demander de l’aide à l’association. « Leur déménagement récent leur avait coûté trop cher, se souvient le responsable de l’Espace solidarité. La famille est allée voir la mairie, la Croix-Rouge et en dernier recours elle est venue chez nous. » Loin de relever de l’anecdote, ces cas de familles en difficulté sont fréquents.
Ce qui fait cruellement défaut dans l’Est, ce sont les structures d’hébergement d’urgence pour la nuit. Absolument rien n’existe pour l’instant. Pourtant, la Croix-Rouge avait le projet de créer un centre d’accueil de nuit à Saint-André. En attendant, les sans-abri continuent à dormir dans la rue chaque soir. Ou plutôt à essayer de fermer l’œil, comme l’explique Éric Hastourny. « Les gens ne savent pas où dormir. La journée, nous pouvons les accueillir à la boutique, ou à la Croix-Rouge et à la cure. Certains restaurants gardent des repas. Mais le soir, ils sont obligés de squatter des maisons ou des immeubles abandonnés et ils se font racketter et sont victimes d’agressions. Au final, ils ne dorment pas du tout ».
A l’approche de l’élection présidentielle, l’Espace solidarité de l’Est espère que les actions des Enfants de Don Quichotte et de l’association DAL (Droit Au Logement) amèneront les politiques à prendre de vraies mesures en faveur des sans-abri. Même si les méthodes adoptées ne correspondent pas vraiment à l’idée qu’elle se fait de la mobilisation. L’Espace solidarité espère que la société prendra enfin conscience de l’existence de ces personnes dans les communes de l’île. Et que les structures d’hébergement d’urgence fassent enfin leur apparition, aux côtés des centres d’accueil actuels. Ce qui n’est pas gagné d’avance. L’Espace solidarité craint ainsi que la mairie ne l’aide plus à payer le loyer du centre d’accueil.
Edith Poulbassia
An plis ke sa
Le logement en chiffres
En 2004, La Réunion comptait 274.400 logements, dont 92% de résidences principales. La majorité de ces résidences principales sont des maisons individuelles et en dur. Les logements sociaux représentaient 17% des logements à La Réunion en 2004, soit 47 000. Mais les trois quart ont été construits depuis 1982. La plupart sont des logements en immeuble collectif, situé dans le Nord (28% des logements). Seul 0,3% de ces logements sociaux étaient vacants en 2004 à La Réunion, contre 2,5 en métropole. Sur le total des logements, 18.000 étaient vacants, soit environ 7% du parc. Ces logements ont la particularité d’être sans confort et collectifs.
En 2030, un besoin de 450.000 logements.
Selon une étude de l’Insee réalisée en 2001, La Réunion aura besoin de 450.000 logements en 2030 pour faire face à l’augmentation des ménages (un million d’habitants), qui risquent de doubler d’ici là. Ce qui suppose la construction de huit mille à neuf mille logements sur vingt ans. A cela s’ajoute les mouvements migratoires qui peuvent apporter un besoin de 100.000 logements en plus.
E. P.
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