
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Bilan 2005 du Conseil départemental de l’habitat
19 juillet 2006
Le logement est en crise à La Réunion, nous le savions. C’est une situation qui perdure dans le temps, cela depuis les années 1990. Et pour dire : sur les 6000 logements à construire au minimum chaque année, à peine 2000 logements sociaux sortent réellement de terre chaque année. Pendant ce temps, ce sont de nombreuses familles réunionnaises qui subissent une attente ... ’insoutenable’.
On aura beau parler de politique volontariste, impliquée, pour réduire l’attente des demandeurs de logements, les Réunionnais n’y croient presque plus. Le constat est en effet consternant. Plus de 25.000 demandes sont insatisfaites, et l’on voit poindre l’insalubrité dans plusieurs communes de l’île.
Selon un document interne au Conseil général, on lit : "Les retards constatés depuis plus d’une décennie ne se réduisent pas mais se creusent. Les conséquences en sont la ré-émergence de zones précaires, d’insalubrité, de surpeuplement et de bidonvilisation de quartiers qu’il est de plus en plus difficile de résorber compte tenu du renforcement des contraintes urbaines et environnementales". Est-ce un aveu ? Pour certains, il s’agit des conséquences de la passivité politique réunionnaise en matière de construction de logements sociaux, d’autant que 80% de la population réunionnaise sont éligibles audits logements. Les maires hors la loi, qui refusent de s’acquitter de la construction de logements sociaux, s’entêtent à ignorer ce problème, quitte à débourser les caisses communales pour payer des amendes.
Le Conseil général, bras dessus bras dessous avec l’État, dit s’engager "ambitieusement" en faveur du logement réunionnais. Alors pourquoi ce retard ? Ce serait en raison du manque de réponses aux appels d’offres. Les entreprises réunionnaises ne trouveraient pas ce marché assez juteux pour répondre à l’appel. Elles préfèreraient les marchés plus gratifiantes comme la défiscalisation. "Certaines commandes de constructions sociales ne font même pas l’objet d’une offre", lit-on dans le même document. On y croit !
Rien, rien de rien ...
Le Département indique son soutien au secteur locatif social et à l’accession à la propriété privée, cela pour les plus faibles portefeuilles réunionnais, locataires "du parc social". Parc social ? C’est peu dire, lorsque l’on constate l’urgence de la réhabilitation des vieilles bâtisses. Autant dire, "la réhumanisation" des bâtiments. Le Conseil général a beau se contenter de la réalisation de 1131 logements locatifs sociaux et de 318 logements en accession à la propriété intermédiaire. Il n’en reste pas moins vrai que la politique de logement est en deçà des espérances. Pourquoi encore répéter que de nombreuses familles réunionnaises attendent impatiemment de vivre sous un toit décent ? Le Conseil général n’hésite à pointer du doigt l’autorité préfectorale, lui signifiant que "le logement social reste une compétence de l’État". La collectivité plaide une prise en considération spécifique pour les DOM, chacun selon ses problèmes particuliers.
Le rapport sur la politique du logement social outre-mer, commandé par Dominique de Villepin, stipule bien une carence en logements sociaux par rapport au poids de la population et aux revenus des ménages, et une dissimilitude entre chaque DOM. Toutefois, le département déplore dans ce rapport des préconisations faibles par rapport aux enjeux, et un désengagement financier préoccupant et inacceptable de l’État.
Par ailleurs, le Conseil général s’oppose à la création d’une Agence de l’habitat des DOM, qui définirait une politique globale de l’habitat pour l’ensemble des DOM. Au contraire, la collectivité préconise la prise en compte des spécificités attachées à chacun des DOM, une plus grande facilité d’emploi des dispositifs de financement, une meilleure utilisation des produits de la défiscalisation Girardin. Pour ce dernier point, cela contribuerait, selon le Conseil général, à réorienter à hauteur de 20% la participation vers le logement social.
Enfin, la collectivité demande le maintien, pour les dix prochaines années, de l’enveloppe allouée sur la Ligne Budgétaire Unique (LBU) pour la construction de logements sociaux, et signifie l’importance rattacher la LBU au ministère du logement. L’éminente information : le Département de La Réunion semble indiquer que le poids budgétaire de la décentralisation se fait sentir sur ses finances. Une motion aurait été adressée au ministère de l’Outre-mer (voir encadré).
L’État face à ses responsabilités
L’État dit s’engager dans la politique de cohésion sociale, dite loi Borloo. 144 millions d’euros affectés au financement du logement social, à l’aménagement et à la rénovation urbaine. 326 millions d’euros pour les aides à la pierre pour la construction de logements sociaux. 4800 logements financés en 2005. Tout indiquerait la participation exemplaire de l’État, alors que plus de 25.000 familles réunionnaises demeurent dans l’impatience de disposer d’un logement décent. À l’occasion d’une réunion du Conseil départemental de l’habitat (CDH), hier les co-financeurs de l’État signaient côte à côte un programme d’intérêt général (PIG) afin de compléter l’offre locative sociale par la maîtrise des loyers privés. En gros, on met sur le dos des propriétaires toute la responsabilité des principaux financeurs. Seulement 600 logements seront offerts aux ménages les plus démunis, alors que 9000 logements devraient être construits chaque année pour faire face à la crise. C’est une "maigre" avancée. La signature de ce PIG s’effectuera d’ailleurs sans fierté notoire. Il y a encore beaucoup à dire sur le sujet. Notre journal vous nourrira de lectures et d’analyses sur le sujet. Peut-être est-ce l’occasion d’une page ouverte sur les contraintes de la recherche de logements. À vous de participer à ce débat à nos côtés.
Patrick Julie
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