Après l’incendie de plusieurs cases au Port

Après l’incendie de plusieurs cases au Port

8 décembre 2004

Respecter le droit au logement des familles migrantes à La Réunion est un problème qui se pose à l’échelle de toute l’île et qui ne touche donc pas seulement telle ou telle commune. L’État doit assumer ses responsabilités dans ce domaine. De même que l’État est concerné directement par les causes de ce problème au niveau de sa politique dans le Sud-Ouest de l’océan Indien.

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Lundi après-midi, aux environs de 16 heures, un incendie s’est déclenché dans un bidonville du quartier de l’Oasis au Port. Malgré l’intervention rapide des pompiers portois, aidés de deux autres centres de secours, sept logements insalubres ont été touchés par les flammes. Fort heureusement, aucune victime n’est à déplorer et hier une des familles touchées par l’incendie a même pu revenir dans sa case.
Finalement, ce sont 6 familles qui sont aujourd’hui à la recherche d’un logement dans l’urgence, soit 25 personnes, comprenant 7 adultes et 18 enfants. Les besoins de ces familles s’ajoutent aux besoins des autres familles réunionnaises en manque de logement.
Ce problème préoccupe fortement la municipalité du Port, dont Mémona Patel, adjointe au maire, qui s’est rendue sur aussitôt sur les lieux du sinistre. Elle était accompagnée de Jean-Luc Caro, directeur général des services de la commune, et de Christian Séraphine, directeur des services techniques.

Des mesures d’urgence

Les représentants de la Mairie ont réconforté les personnes sinistrées, les ont mises à l’aise et leur ont assuré que la commune fera le maximum avec ses partenaires pour leur venir en aide dans ce drame.
Après avoir noué le dialogue avec les familles en difficulté et vérifié que la solidarité des voisins pourrait jouer dans l’urgence pour leur hébergement dans la nuit, l’élue portoise leur a proposé de se rendre en mairie dès hier afin de constituer leur dossier pour le relogement et pour un secours d’urgence avec l’aide du Département. Ce qui fut fait.
"Nous avons sollicité nos partenaires - les travailleurs sociaux et les services du Conseil général -, qui ont tout de suite répondu favorablement afin de chercher des solutions d’urgence pour l’hébergement dans des pensions de famille ou ailleurs", explique Mémona Patel. "Nous avons également sollicité les établissements scolaires de la ville, qui ont pu fournir des effets scolaires aux enfants sinistrés", dit-elle.

La responsabilité de l’État

L’élue portoise ajoute : "le plus important, pour ces enfants comme pour leurs parents c’est d’avoir le plus rapidement possible un logement décent. C’est une condition essentielle pour garantir l’avenir des enfants, leur réussite scolaire et leur intégration sociale. Mais c’est un problème très difficile sinon impossible à résoudre à notre niveau communal.
En effet, ces personnes, arrivées récemment des pays de la région, sont des occupants sans titre sur des terrains qui doivent être aménagés avec des équipements neufs. C’est une zone d’habitat précaire qui doit être entièrement réhabilitée, comme les autres zones où sont menées des opérations de résorption de l’habitat insalubre.
Malheureusement, les crédits de l’État pour l’habitat social sont insuffisants pour résoudre ce problème, qui ne concerne pas qu’une seule commune. Je rappelle tout de même que Le Port compte déjà près de 70% de logements sociaux et qu’avec nos moyens nous menons depuis plus de trente ans une politique en faveur de la cohésion sociale.
Mais l’État devrait augmenter fortement sa contribution à la solution de ce problème, qui relève de sa compétence",
conclut Mémona Patel, qui a par ailleurs lancé un appel à la solidarité de la communauté musulmane pour venir en aide aux sinistrés.

L. B.


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