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Dépasser le système français importé à La Réunion incapable de régler nos problèmes
28 octobre 2024, par
Ce samedi 26 octobre à l’initiative de l’antenne réunionnaise de la Confédération nationale du logement, une mobilisation a rassemblé une centaine de personnes devant la préfecture. À La Réunion, l’État est responsable de la politique du logement. Le rythme de construction n’est pas suffisant et les loyers sont trop chers. Mais faute de remise à plat de ce système, le problème perdurera malgré les manifestations. Il est nécessaire d’aller au-delà de la médiatisation pour remettre en cause tout le système responsable de la crise. Dans les pays des BRICS, il existe de nombreuses entreprises capables de construire 50 000 logements en quelques années en employant une main d’œuvre réunionnaise. Face à la faillite de Paris, élargissons notre horizon pour trouver des solutions à nos problèmes.
A l’initiative de la section de La Réunion de la Confédération nationale du logement, une manifestation a eu lieu devant la Préfecture ce 26 octobre sur le thème du logement. Les participants étaient des locataires et des demandeurs de logement. En effet à La Réunion, le système est incapable de respecter ce droit, malgré l’inscription dans la loi du droit au logement opposable.
Les doléances restent les mêmes depuis des années. Les logements sociaux sont en nombre insuffisants. Selon les estimations, le nombre de familles inscrites sur une liste d’attente est proche de 50000. L’autre problème est le coût des loyers. Ainsi, pour une pièce en logement social, il faut souvent compter 500 euros par mois de loyer, ce qui est quasiment équivalent au revenu minimum.
Pour permettre aux bailleurs sociaux de trouver des locataires, l’argent public intervient sous la forme d’une subvention versée directement au propriétaire : l’allocation logement. Les cotisations des travailleurs à la Caisse d’allocations familiales permettent à ce système de fonctionner.
Cela permet de maintenir un niveau de loyer excessivement élevé pour du social sur la base d’un coût de construction « hors norme ». En effet, comment peut-on encore admettre qu’un logement social a un coût de production de l’ordre de 1500 euros le mètre carré voire plus ? Le coût du foncier, l’éloignement et autres justifications ont bon dos. Il y a manifestement un problème et il faut s’interroger sur qui profite de ce système financé directement par l’État via la Ligne budgétaire unique ou la défiscalisation accordée aux bailleurs sociaux. Pas les Réunionnais en tout cas qui manquent de logements adaptés à leur capacité contributive.
En effet, pour un allocataire du revenu minimum à un peu plus de 500 euros, la logique veut que le prix de son loyer ne dépasse pas 100 euros et cela sans aide. C’est la définition du logement social. Si le système ne veut pas le faire, alors il appartient aux Réunionnais de chercher d’autres solutions.
Il est dommage que les manifestants de ce samedi n’aient pas soulevé cette problématique et d’autres qui entretiennent un système qui s’enrichit sur la précarité des Réunionnais. Il est en effet essentiel d’aller au-delà de la médiatisation pour remettre en cause un système responsable de la crise.
Les données sont connues, il manque 50000 logements. Un appel d’offres international ne permettrait-il pas de régler rapidement ce problème ? En Chine, en Inde ou dans d’autres pays des BRICS, il existe de nombreuses entreprises qui peuvent construire 50 000 logements de qualité à quelques dizaines de milliers d’euros en peu de temps grâce à leur capacité d’ingénierie et de maîtrise des coûts. La négociation devra bien sûr inclure l’emploi de travailleurs réunionnais sur ces chantiers. Tout près de nous à Madagascar, un logement Mora analogue à un logement social de standing à La Réunion est livré à 10 000 euros, contre 150 000 euros dans notre pays. Certes, les salaires des travailleurs sont moins élevés, mais il est important de s’interroger : comment une telle différence peut-elle s’expliquer ? Mais les missions à Madagascar sur ce sujet ne sont pas à l’ordre du jour de décideurs qui préfèrent s’inspirer de solutions occidentales manifestement inadaptées.
Rappelons qu’à La Réunion, les bailleurs sociaux sont d’importantes sociétés françaises. La banque des collectivités françaises, la Caisse des dépôts et consignations, est propriétaire de la majorité du parc social via une filiale. L’autre grand acteur est une filiale du groupement français Action Habitat, la SHLMR. Elles se contentent d’importer à La Réunion le système français de construction de logements sociaux en y apportant quelques aménagements liés au climat. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que les coûts explosent au détriment des locataires et des travailleurs qui cotisent à la Caisse d’allocations familiales.
Ces sociétés françaises disposent sans nul doute des liquidités suffisantes pour payer cash 50000 logements sociaux à une société chinoise ou indienne employant des travailleurs réunionnais. Si elles persistent à rester dans le confort de l’importation du système français de production, alors se pose la question de l’utilité pour les Réunionnais du contrôle par Paris du parc social réunionnais.
Tout ceci plaide pour le transfert de la compétence logement aux Réunionnais, compte tenu de la faillite de Paris dans ce domaine. Nul doute que des Réunionnais seront capables de trouver dans le monde les sociétés capables de construire rapidement les 50 000 logements sociaux manquants avec au final un loyer adapté à la capacité contributive des locataires.
M.M.
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