Enquête nationale de l’INSEE

Des données pour évaluer les politiques du logement

16 septembre 2006

L’institut national lance un sondage qui pourra entre autres déterminer le nombre de Réunionnais vivant dans des logements insalubres ou suroccupés.

"Quel est le montant total de la consommation d’eau du logement payé au cours des 12 derniers mois ?", "Combien de temps s’est écoulé entre le dépôt de votre demande HLM et l’obtention du logement ?" "Qui s’est porté caution ?" ou encore "En quelle année êtes-vous arrivé dans ce logement ?". Voici un échantillon des questions que poseront les 24 enquêteurs de l’INSEE à 3.200 familles anonymes, sélectionnées aléatoirement, à l’occasion de l’Enquête nationale sur le logement qui se déroule dans notre île du 25 septembre au 23 décembre. Les résultats doivent être publiés à la mi-2007. À La Réunion, la dernière opération de ce type remonte à 9 ans.
Propriétaires et locataires seront interrogés. Le but de cette enquête vise à "mieux connaître les conditions de logement et l’effort financier que cela suppose", écrit l’INSEE. Cela se décline dans des questions sur la surface du logement, son état, le nombre de pièces et d’occupants, le statut de ces derniers, l’énergie consommée ainsi que le montant du loyer, des charges, ou des emprunts contractés pour acheter son logement, de même que le mode d’acquisition, la durée des remboursements ou la somme consacrée par la famille aux charges, et les allocations dont elles bénéficient.

Évaluation du cadre de vie

Au-delà de ces aspects que l’on peut qualifier "d’objectifs", note Véronique Daudin de l’INSEE, l’enquête logement tente aussi de cerner des points plus subjectifs, liés à la perception que les habitants d’un logement ont de leur environnement. L’INSEE cherche à traduire en statistiques comment un locataire ou un propriétaire ressent son cadre de vie à travers des questions sur le sentiment de sécurité, ou d’insécurité, les nuisances sonores ou le temps de déplacement entre le domicile et le travail.
Cette enquête s’inscrit dans un cadre national où un total de 70.000 familles sont sondées tout au long de cette année. "Elle est réalisée dans des conditions identiques en Métropole et dans les DOM", précise l’INSEE qui ajoute qu’"une comparaison entre les conditions de vie, de confort des logements et de leur environnement entre les DOM entre eux d’une part, et entre les DOM et la métropole d’autre part, viendra s’ajouter aux enseignements tirés de ces enquêtes".

Combien de bidonvilles ?

Les résultats de ces enquêtes périodiques peuvent servir à évaluer ou à orienter la politique du logement. Elle ont pour objectif de connaître l’impact des aides au logement ou à la construction : défiscalistation et allocations par exemple. Nelly Actif explique que le ministère du Logement est impliqué dans cette action, et qu’il contribue à l’élaboration du questionnaire. Une autre utilisation des données est de déterminer la part des dépenses liées au logement dans le revenu des familles. Et surtout, les résultats de l’enquête nationale sur le logement à La Réunion pourront estimer le nombre de familles vivant dans l’insalubrité, ou dénombrer les Réunionnais qui sont obligés de partager des appartements trop exigus.
Conscient que "la rareté du foncier, les coûts des loyers et d’accession à la propriété placent la question du logement en seconde position, juste après celle de l’emploi, parmi les sujets de préoccupations sociaux", et soulignant que dans les DOM, les politiques du logement ont une "importance toute particulière", l’INSEE indique que par rapport à la métropole, "un échantillon renforcé de logement a été constitué à La Réunion", ce qui donnera des résultats plus précis.
Au moment où se poursuit le débat sur les mesures à décider pour créer les condtions du respect du droit au logement des Réunionnais d’aujourd’hui et de demain, nul doute que les résultats d’une telle enquête feront l’objet d’une attention toute particulière.

M.M.


3.200 familles interrogées à La Réunion

Pendant trois mois, les enquêteurs de l’INSEE interrogeront 3.200 familles. Le financement de cette enquête à La Réunion est le résultat d’un partenariat entre l’INSEE, la DDE et le Territoire de la côte Ouest. Pour le TCO, les résultats d’une telle étude trouvent leur pertinence dans la mise en œuvre du Plan local d’habitat, compétence de la communauté d’agglomération.
Ce mode de financement explique la répartition géographique des sondés.1.000 familles choisies résident dans les cinq communes du TCO, les 2.200 autres vivant dans les autres microrégions. Dans les calculs, les résultats issus du TCO seront pondérés afin de déboucher sur des moyennes à l’échelle de La Réunion. Claude Parain, directeur régional de l’INSEE, explique que l’avantage d’un tel partenariat est d’accroître considérablement la quantité de l’échantillon représentatif qui aurait été probablement inférieur à 1.000, si l’on s’en tient strictement à la moyenne nationale qui est de un sondé pour 900 habitants. À La Réunion, la proportion est de un pour 245.
Les familles interrogées sont anonymes, elles sont choisies de manière aléatoire et elle recevront dans les trois mois une visite d’un enquêteur de l’INSEE, muni d’une carte d’identité professionnelle.
Répétées régulièrement depuis 1955 au niveau national, la dernière enquête de ce type concernant La Réunion date de 1997. En métropole, les derniers résultats publiés datent de 2002.


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