Retour sur le séminaire sur le logement à Saint-Denis
Éricka Bareigts : « répondre aux besoins de logements de notre population »
16 octobre
Le 10 octobre dernier, la Mairie de Saint-Denis avait organisé un séminaire sur le logement. Saint-Denis regroupe 30 % des logements sociaux de La Réunion, et le parc social représente 38 % du nombre total des logements de la capitale. Éricka Bareigts, maire de Saint-Denis, a publié ce 15 octobre un communiqué revenant sur cet événement.
Enjeu fondamental pour notre ville et La Réunion, le logement était au cœur d’un séminaire, ce jeudi 10 octobre 2024, dans le cadre de la semaine de la fraternité.
Ce séminaire collaboratif a été impulsé par la Ville de Saint-Denis, réunissant toutes les institutions publiques, les bailleurs sociaux et autres associations autour du sujet du logement, notamment pour les seniors, les jeunes, et les personnes en situation de handicap. Cette démarche, qui s’est poursuivie jeudi, a été initiée il y a un an avec un travail collaboratif à travers des ateliers portés par l’AGORAH, axés sur la réhabilitation et la construction de logements adapté.
Ce temps de travail collectif, que nous avons souhaité, est essentiel pour définir notre vision du logement, et ce, non seulement pour notre ville, mais également pour l’île dans sa globalité. Car les chiffres sont alarmants et la situation, elle, reste très préoccupante. Il n’est pas sans savoir que 36 % de la population réunionnaise vit encore sous le seuil de pauvreté, soit 319 300 personnes, avec un taux de chômage de 19 %. Dans le même temps, plus de 10 000 dossiers de demande de logement sont en attente, illustrant la difficulté croissante d’accès au logement, particulièrement pour les jeunes, familles monoparentales, seniors et habitants des quartiers populaires ou des Hauts.
Dans ce contexte de précarité, l’accès au logement devient alors un défi presque insurmontable pour de nombreux Réunionnais. Nous ne pouvons donc plus fermer les yeux sur cette réalité. Face à ces défis, Saint-Denis s’est montrée proactive. Nous avons travaillé sans relâche pour répondre aux besoins de logements de notre population.
Aujourd’hui, notre ville représente pas moins de 30 % des logements sociaux de toute l’île avec 24 000 logements, et un taux SRU de 38 % bien au-dessus de l’obligation légale de 25 %. Autrement dit, nous dépassons clairement les exigences de la loi, comme huit autres communes du grand Nord-Est. Quid de celles qui crient au manque de logements mais qui ne prennent pas leurs responsabilités ?
Depuis 2010, plus de 5 300 logements ont été construits, dont 1 700 depuis 2020, et 843 seront réhabilités dans le cadre de la programmation LBU 2024. Nous ne comptons pas nous arrêter là, car nous avons non seulement le devoir de loger mais de bien loger ceux qui en ont le plus besoin.
Cependant, l’ambition de la ville ne s’arrête pas à la construction : nous devons penser à la manière de « bien habiter » dans notre ville. Cela signifie concevoir des logements adaptés aux parcours de vie de nos habitants, tout en tenant compte des contraintes climatiques et sociales. À Saint-Denis, nous avons compris qu’un logement était plus qu’un toit : il est question d’un environnement où nos résidents peuvent s’épanouir.
En ce sens, nous avons pris des mesures pour adapter notre urbanisme et notre architecture aux spécificités de La Réunion. Notre climat tropical, avec des températures souvent élevées et des cyclones de plus en plus violents, nous oblige à repenser la construction. Nous devons créer des paysages urbains durables qui respectent la nature et ceux qui y vivent.
« Bien habiter » à Saint-Denis rime également avec « inclusivité ». Depuis 2020, 168 logements adaptés aux seniors ont été livrés, avec des ascenseurs, et la ville souhaite offrir des solutions pour les familles, jeunes actifs, et personnes en situation de handicap. Cet habitat inclusif, véritable défi, doit permettre de préserver les traditions réunionnaises, notamment à travers des espaces de vie favorisant les échanges et le lien intergénérationnel, tout en luttant contre l’isolement.
Face à ces enjeux, la ville reste résolument engagée à répondre aux besoins en logement de ses habitants, tout en tenant compte des particularités et des spécificités locales.