La bataille des Réunionnais pour le droit au logement aux plus pauvres

Et si l’ensemble des Communes réunionnaises, avec l’aide de l’État, avait suivi l’exemple donné par Paul Vergès au Port il y a 41 ans ?

11 avril 2012

« Peut-on admettre que plus de 25.000 foyers réunionnais soient en attente d’un logement ? ». C’est une des questions fondamentales que pose le Parti Communiste Réunionnais en première page de ses propositions pour ’2012 : l’année du changement’. Des informations données hier par ’le JIR’ confirment l’importance des propositions du PCR en termes de logement et la justesse des mesures prises dès 1971, l’année où Paul Vergès est devenu maire du Port.

Dans son édition d’hier, "le Journal de l’Île" consacre sa "une" et deux autres pages à un dossier sur le non-respect par 19 Communes réunionnaises sur 24 des lois SRU (Solidarité et renouvellement urbain – 2000) et DALO (Droit au logement opposable – 2007). Des lois qui obligent notamment les Communes à mettre à la disposition de leurs habitants 20% de logements locatifs sociaux.
Le non-respect de ces lois a bien sûr des conséquences très graves sur la vie quotidienne de dizaines de milliers de Réunionnais privés de moyens de vivre décemment. Sans parler des milliers de nos compatriotes qui se retrouvent "sans domicile fixe", jetés à la rue.

Les carences de Sarko

La responsabilité de ces drames incombe bien sûr d’abord à l’État, qui a la charge légale de respecter le droit au logement — comme celui de l’emploi — pour tous les Réunionnais. Une charge qu’il refuse d’assumer, sacrifiant les plus pauvres au profit des plus riches.
À ce propos, il n’y a qu’à voir les carences des aides publiques de l’État depuis 2007 avec le gouvernement Sarkozy au niveau du montant de la L.B.U. (Ligne budgétaire unique) pour le financement des logements sociaux face à l’augmentation de la population. Ces carences ont entraîné de graves difficultés pour les Communes confrontées aux demandes de logements et pour les travailleurs du Bâtiment, qui ont perdu de nombreux emplois dans ce domaine.

L’exemple portois

À cela s’ajoutent hélas les carences d’un bon nombre d’élus réunionnais qui n’ont pas assumé leurs responsabilités en la matière. D’une part, ils n’ont pas mené des luttes en solidarité avec leurs concitoyens pour le respect par le gouvernement du droit au logement des plus pauvres. D’autre part, ils n’ont pas suivi l’exemple stratégique tracé en la matière par Paul Vergès après son élection à la mairie du Port avec son équipe municipale démocratique le 21 mars 1971.
Cette stratégie a consisté notamment à mettre en œuvre une forte maîtrise du foncier par la collectivité, afin de favoriser la construction de logements sociaux plutôt que les profits liés à la spéculation foncière et immobilière. Cette politique de Paul Vergès, continuée depuis 1983 par les municipalités de Pierre Vergès et de Jean-Yves Langenier, a permis à la ville du Port d’atteindre près de 60% de logements sociaux, soit trois fois plus que l’obligation légale et un des taux les plus élevés de toutes les Communes de France et d’Outre-mer.

Dans 11 jours

Pourquoi cet exemple des élus communistes n’a-t-il pas été suivi par les autres élus du pays ? D’où l’urgence d’une prise de conscience de nos responsables politiques de l’aggravation de la situation si un profond changement n’est pas mis en œuvre.
D’où la nécessité également d’appliquer au plus vite, après la victoire des forces de progrès à la présidentielle et aux législatives des propositions du PCR (voir en page 4 du projet les mesures "Pour un logement pour tous"). D’où l’importance, enfin, de se mobiliser pour une première grande victoire des forces de progrès qui soutiennent ce projet, dès le 1er tour de la présidentielle, dans 11 jours.

Correspondant

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