20e rapport sur le mal-logement, une crise qui s’amplifie

Fondation Abbé Pierre : 10 millions de personnes touchées par la crise du logement en France

24 février 2015

La Fondation Abbé Pierre révèle qu’en 2014, 10 millions de personnes étaient touchées par la crise du logement en France. Dans la 5e puissance mondiale, plus de 141000 personnes sont sans domicile fixe, c’est l’équivalent d’une grande ville française, ou de la population de Saint-Denis. Ces données montrent la gravité de la crise du logement en France, cette crise est encore plus importante à La Réunion

Plus de 141000 personnes sans domicile fixe, SDF, en France, soit l’équivalent d’une grande ville française ou de la population de Saint-Denis, commune la plus peuplée de La Réunion. La Fondation Abbé Pierre a présenté son rapport annuel sur le mal-logement. Il fait état d’une aggravation. Plus de 10 millions de personnes sont touchées par la crise du logement.

Près de 700000 personnes sont privées de domicile personnel en France. Elles vivent dans la rue, à l’hôtel, dans des cabanes, en caravane ou sous la tente, ainsi que chez des tiers.

Près de 2,8 millions de personnes vivent dans un logement ne répondant pas aux normes minimales de confort, ou habitent dans un local surpeuplé.
1,2 million de personnes vivent dans un logement dont elles n’arrivent plus à payer le loyer.

Des expulsions par la force publique

La Fondation Abbé Pierre précise qu’entre 2009 et 2001, plus de 35000 familles ont été expulsées de leur logement avec l’aide de la police parce qu’elles n’arrivaient pas à payer leur loyer.

En France 11 millions de personnes ont des difficultés à payer leurs factures d’électricité ou de chauffage, 70000 familles ont acheté un logement mais sont dans l’incapacité de rembourser le crédit immobilier.

Enfin, la Fondation Abbé Pierre rappelle qu’en France, 1,8 million de familles sont en attente d’un logement social.
La Fondation Abbé Pierre souligne que « les formes d’exclusion les plus graves se sont développées, comme le montre l’augmentation de près de 50 % du nombre de personnes sans domicile fixe depuis 2001, et la dégradation du contexte économique et social depuis 2008 n’a fait qu’aggraver la situation. »

« Face à ce constat, l’intervention publique en faveur du logement des personnes défavorisées doit être réinterrogée. Après s’être déployée et enrichie depuis 25 ans pour aider les ménages les plus fragiles, est-elle aujourd’hui adaptée pour répondre aux difficultés des personnes », interroge la Fondation Abbé Pierre. « Malgré d’importantes dispositions adoptées de – puis 2007 (Dalo, « Logement d’abord », SIAO…), le problème de l’accès au logement est loin d’être réglé. Certes, ces dispositifs apportent chaque année des solutions pour de nombreux ménages, mais beaucoup restent aux portes du logement. Si bien que les dispositifs publics favorisant l’accès au logement et les professionnels qui les animent, en sont parfois réduits à devoir gérer la file d’attente et effectuer un tri impossible entre des personnes toutes prioritaires », explique la Fondation Abbé Pierre. C’est donc bien la crise du logement en France.

Services d’urgence débordés

À titre d’exemple, la Fondation Abbé Pierre ajoute que « bien que les capacités d’accueil en hébergement ou en logement se soient étoffées ces dernières décennies, elles restent saturées à tous les niveaux face à l’accroissement des demandes : 138 800 nuitées d’hébergement d’urgence attribuées par le 115 lors de l’hiver 2013-2014 sur 355 000 de – mandes, 467 000 logements sociaux attribués face à 1,8 million de demandes en attente, 75 000 personnes relogées après un recours Dalo sur 147 000 reconnues prioritaires… »

En France, un des pays les plus riches du monde, « certaines situations émergent de façon plus massive, comme les familles avec enfants qui se re-trouvent sans domicile : à l’hiver 2013-2014, elles ont déposé 174 000 demandes au 115 (soit 23 000 de plus qu’à l’hiver précédent), et sont prioritairement orientées vers des hôtels ».

Conclusion : « Le logement ne doit plus être considéré comme la fin d’un parcours d’insertion vertueux, mais bien comme le support du retour à l’autonomie et à la reconstruction de soi. »

« Plus que jamais, la solidarité doit être remise au cœur de l’action publique, afin d’apporter aide et soutien à tous ceux qui en ont besoin, des per – sonnes en situation de grande précarité aux catégories modestes qui rencontrent des difficultés. Le cap est celui du droit au logement, un objectif qui invite à repenser l’essentiel, sans se perdre dans le dédale des dispositifs. », affirme la Fondation Abbé Pierre dans la conclusion de la synthèse de son 20e rapport annuel sur le mal-logement en France.

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