L’appel au secours de Patrick Dijoux

« J’ai besoin d’un logement »

20 juillet 2010, par Edith Poulbassia

Depuis l’incendie de sa maison qui a fait la Une d’un journal local, Patrick Dijoux recherche un logement décent pour sa famille. Des logements sociaux sont pourtant vides près de son ancienne habitation. L’homme ne comprend pas pourquoi on ne veut pas lui attribuer l’un de ces logements.

« Je lance un appel au secours, j’ai besoin d’un logement ». C’est en ces termes que Patrick Dijoux nous expose sa situation. Le père de famille a tout perdu dans l’incendie qui a ravagé sa maison le 8 juillet dernier au lieu-dit Petit Saint-Pierre à Sainte-Anne. Il y a une dizaine de jours, ce drame a d’ailleurs fait la Une d’un journal local.
Patrick et sa petite famille s’apprêtaient à célébrer la communion de leur garçon de 12 ans quand la maison a pris feu. Immédiatement, raconte Patrick, la solidarité s’est manifestée : « J’ai vraiment vu ce qu’est la solidarité réunionnaise. Ce sont les personnes les plus démunies, les érémistes et les petits salariés qui sont venus me donner parfois 50 euros ou des vêtements ». Le Centre Communal d’Actions Sociales et le Conseil général lui ont également apporté une aide financière.
Mais si Patrick Dijoux apprécie ces gestes de premier secours, il n’en demeure pas moins sans logement et n’arrive pas à se faire entendre. « Des élus sont pourtant venus le jour de l’incendie, et ils m’ont dit de ne pas m’inquiéter, ils s’occupaient de tout. Aujourd’hui, je ne vois plus personne, c’est le vide total », dit-il, déçu.

En attente d’un logement social depuis 5 ans

Certes, après des démarches, la mairie lui a proposé un logement à Saint-Benoît, au quartier du Butor. Mais pour Patrick Dijoux, cet endroit ne convient pas à sa petite famille. Il y a cinq ans, il est venu avec sa femme et son fils s’installer à La Réunion pour se rapprocher de ses beaux-parents. La famille a emménagé dans une maison à deux pas des beaux-parents. La femme de Patrick Dijoux, aide-soignante de profession, pouvait ainsi s’occuper de son père gravement malade. De plus, Patrick Dijoux s’inquiète pour son petit garçon. « Vous savez, il est premier de la classe », dit-il avec fierté. Le papa ne veut pas que son fils grandisse dans un quartier comme le Butor.
Patrick Dijoux demande à obtenir un logement social à Sainte-Anne, près de ses beaux-parents. Surtout qu’il est sur la liste d’attente des logements sociaux depuis 5 ans. « Ma femme est aide-soignante, mais elle n’obtient que des remplacements, et moi je suis intérimaire dans le bâtiment, mais il n’y a plus de travail en ce moment. Nous sommes dans une situation précaire avec un enfant. Nous n’avons pas les moyens de payer un loyer de 800 à 900 euros et nous avons tout perdu », explique t-il. Patrick Dijoux a beau chercher, il ne trouve pas de loyer à moins de 700 euros.
Et surtout, il ne comprend pas. Non loin de l’ancienne maison qu’il louait, deux logements sociaux sont vides depuis longtemps, et squattés de temps en temps. D’autres sont en cours d’achèvement à l’entrée de Sainte-Anne. Pour l’instant, Patrick Dijoux et sa famille ont trouvé refuge chez les beaux-parents. Mais la case est petite et Patrick Dijoux s’est fait un petit coin salle à manger à l’extérieur pour être moins à l’étroit. En attendant mieux.

Textes et photos EP

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