La LBU menacée

L’État poursuit son désengagement

26 mai 2006

À La Réunion, comme en Guyane, la population augmente fortement. Il y a un besoin important de constructions et la demande de logements sociaux explose, sous l’effet aussi d’importants retards. Le blocage en amont, ce n’est pas tant le manque de foncier que le manque de foncier aménagé, constructible, comme l’insuffisance des moyens apportés aux communes. "2005 est la pire année dans le déclin de la production de logements", commente Michel Oberle, délégué de l’ARMOS. La Ligne budgétaire unique (LBU) est passée de 110 millions d’euros en 1990 à 60 millions en 2004 pour la construction à caractère social. Depuis 2000, s’est entamée une lente dégradation des dispositifs de financement du logement social.
À La Réunion, le coût de la construction a augmenté de 50% en 3 ans et a quasiment triplé pour le foncier. Le logement évolutif social et le logement locatif très social, tous deux destinés aux populations les moins solvables, ne sont pas rentables pour les opérateurs. C’est ce public déjà fragile qui est mis en péril par le système.
Le gouvernement reconnaît l’ampleur des besoins, mais n’apporte pas de solutions, si ce n’est d’aller vers d’autres financements (dans le 1% logement* ou la défiscalisation) pour pallier aux restrictions. Le vrai risque, c’est la diminution de moitié de la Ligne budgétaire unique l’année, soit 150 millions d’euros au lieu de 270, au détriment du financement du logement social.

*Le “1% logement” est un mécanisme par lequel les employeurs de plus de 10 salariés doivent verser une participation en faveur de l’effort de construction. Elle était à l’origine égale à 1% de leur masse salariale.


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